Chapitre 1.

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La musique débuta à peine que la jeune femme se mit à danser avec grâce et élégance sous les acclamations incessantes des clients de son restaurant. La danseuse masquée, son nom résonnait au quatre coin du pays et même ailleurs. Plusieurs hommes parcouraient un long chemin juste pour l'admirer. Cette jeune femme dont la beauté n'avait d'égale à personne était très souvent convoitée par plusieurs hommes, riches, modestes, pauvres, tous avaient tenté de la séduire ou lui demander sa main, mais sans succès.

Toute la salle furent fascinés par son déhanchement hypnotique. Elle avait le regard froid, caché par un masque en velours noir dont elle a toujours porté chaque fois qu'elle dansait sur scène. Elle sauta légèrement de la plate forme puis tourna autour des tables en bougeant, avec une bonne technique, ses mains et ses hanches. Les hommes ne regardaient qu'elle, certains oubliaient même de boire ou manger, captivés par tant de finesse et de beauté. Elle avait de longs cheveux noir corbeau tournoyant autour de son corps gracieux, un teint métissé, des courbes qui dépassaient la perfection et des yeux si rares et si perçants d'un bleu océan.

Toutes les femmes rongeaient par la jalousie ne parlaient que d'elle, elle était le centre d'attention de tout un pays. Mais cela importait peu la jeune femme, car tout ce qu'elle voulait était de s'exprimer corporellement, se sentir bien dans sa peau, s'évader de sa prison, oublier son dur passé, car il fallait dire que ce n'était pas facile pour en arriver à la femme qu'elle était d'aujourd'hui. Elle arbora un air mélancolique, regagna sa plateforme puis termina sa danse avec une joli révérence sous les hurlements encourageants des hommes. Épuisée, elle sortit de la scène puis se rendit dans la réserve pour se changer et rentrer chez elle. Sur le point de rentrer dans la pièce, elle se fit aussitôt interpeller par le patron du restaurant, assez âgée d'une soixantaine d'année, avec un physique de petite taille et menu.

Le patron- Akila, mon enfant attends un instant, avant de te changer j'ai à te parler, vois tu je commence à me faire vieux, et toute cette agitation me rends de plus en plus faible, il faut dire que depuis ton apparition en scène, la clientèle ne cesse d'augmenter, je vais te paraître égoïste mais est ce possible d'assurer ce soir ton service ? Demanda t il, gênée

Elle hocha sa tête puis entra se changer après s'être fait beaucoup remercier par son patron. Le seul homme à qui elle pouvait témoigner de la tendresse. Depuis qu'ils se sont rencontrés, il n'avait de cesse d'être bienveillant et doux avec elle et très vite, il l'avait considérait comme sa propre fille, alors qu'aux yeux d'Akila, ce n'était pas aussi facile de lui accorder sa confiance puisqu'elle était de nature très méfiant. Ainsi elle a su la lui accorder qu'au bout de quelques années et elle ne le regrettait point.

Celle ci retira ses vêtements de scène et se changea en saisissant une djellaba blanche et son foulard qu'elle entoura légèrement autour de son visage, elle garda son masque puis sortit après avoir mit des babouches à ses pieds et un revolver accrocher dans sa manche droite.

Après avoir rejoint son patron derrière le bar, il l'a gratifia en lui caressant la tête puis s'en alla le cœur léger. Profitant qu'elle était seul et sans défense, un groupe de trois hommes vinrent au bar avec un sourire concupiscent accroché aux lèvres.

...- Eh ma jolie et si tu nous faisais encore une petite danse au lieu de t'occuper du bar hein ?

Elle ne répondit pas, trop occupée à astiquer un verre à l'aide d'un torchon. Tous les clients se mirent à observer la scène d'un œil attentif.

...- Qu'est ce qu'il y a ? Tu as perdu ta langue ma mignonne ?

Il voulu la saisir par le col mais aussitôt elle dénicha son revolver de sa manche et le pointa sur son nez. Ce dernier sursauta, le visage pâle puis recula en transpirant de peur. Elle lui jeta un regard effrayant à faire froid dans le dos et une aura noir apparut autour d'elle. Il déglutit puis leva ses mains avec un rire nerveux.

...- On plaisantaient, pas vrai les gars ? Tout doux mon chaton, tu peux ranger tes griffes, hein ? Bégaya t il

D'un bref coup d'œil, elle leur fit comprendre de déguerpir puis il se précipitèrent vers la sortie. La moitié du restaurant rirent devant la situation et continuèrent leurs occupations. Voilà pourquoi elle évitait les hommes, tous sans excepté ne souhaitait qu'une seule chose: possédait son corps. Il y avait beaucoup qui persistait en lui offrant pleins de vêtements, des bijoux, des fleurs et aucun n'arrivait à la satisfaire. Ceux qui osait s'attaquer à elle après un refus, finissait blesser ou tuer car Akila n'avait guère de sentiment, elle leur tirait dessus sans aucun scrupule, seulement pour être plus tranquille. Le monde auquel vit la belle était truffé de bandits et de criminels. Ignorer les bases de la défense était très dangereux pour elle. Parfois la beauté avait des mauvais côtés. Quand on observait ces hommes tenant tous des airs perverses, cela devenait presque un défaut. Si elle dansait, ce n'était pas pour les attiraient mais depuis très jeune elle avait toujours adoré cela. C'était une forme de passion pour elle, car c'était magnifique à contempler.

Elle soupira puis alla servir quelques tables avant de fermer le restaurant. Après une journée éprouvante, elle retira enfin son masque, cacha ses longs cheveux dans sa djellaba puis sortit afin d'aller chez elle tranquillement. Avec l'habitude, elle n'avait plus peur de rentrer chez elle le soir, car elle savait au final comment éviter le danger.

Elle rentra dans sa maisonnette qui était caché de tous et situé non loin du restaurant puis retira ses vêtements afin de se mettre dans sa robe de nuit. Ayant pas très faim, elle mangea simplement du pain en guise de dîner puis se coucha sur le matelas déposer sur le sol. Chaque fois avant de dormir, elle pensait à la seule femme qui l'avait élevé comme sa fille et qui lui avait en même temps enseigner l'art de la danse oriental. Elle sourit tendrement face au souvenir qu'elle avait eu avec elle puis s'endormit le ventre nouée, ignorant de quoi sera fait le lendemain.

La danseuse masquée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant