Chapitre 13.

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Quand ils arrivèrent dans la chambre, Akila s'assit sur l'un des fauteuils au balcon, d'un air pensif. Assad souhaiterait être à ces côtés et pouvoir la rassurer davantage mais il se résigna, pensant qu'il était préférable de la laisser seul pour l'instant. Il sortit alors de la chambre et s'en alla à l'étable voir ses chevaux. Il se sentait légèrement coupable d'avoir forcé la jeune femme à parler de sa triste vie. Ces paroles, son prénom, ces yeux défilèrent dans la tête du prince comme un diaporama. Ils étaient deux âmes torturés voués à se rencontrer, peut être que c'était donc le destin. Assad avait perdu sa mère et vécu des atrocités dans les guerres, tandis qu'Akila s'était faite abandonner par ces parents et dieu seul sait ce qu'il lui était arrivé ensuite.

Raison de plus pour faire la guerre à son père pour obtenir son consentement. Il ne pouvait le lui en parler, il avait peur de l'effrayer et entendre de sa belle bouche pulpeuse qu'elle avait raison. Il devait donc à tout prix faire de son mieux pour la défendre afin que son père cesse d'être un obstacle. Il se frotta la barbe pour réfléchir à une solution jusqu'à ce que Malik, son bras droit et fidèle ami vint le retrouver.

Malik- Mes excuses pour le dérangement votre altesse, mais le prince d'Oman n'attend plus qu'à vous rencontrer Annonça t il en s'inclinant

Assad- Malik vous tombez bien, j'aimerai que vous m'aidiez à trouver une solution.

Malik- Pour que votre père puisse accepter la jeune femme ?

Assad- Mon ami, je commence à devenir fou, elle viens de faire tomber son masque et j'ai enfin vue son visage, cette femme elle n'est pas réelle, c'est un ange tombé du ciel Se confia t il en serrant ses poings Par Allah, je suis si furieux contre mon père, j'aimerai tant qu'il l'a accepte ! Il croit que c'est parce que c'est une danseuse que forcément elle n'est pas pures mais comment lui prouver le contraire !

Malik- Eh bien pourquoi ne pas organiser un dîner entre le sultan, la jeune femme et vous ? Ainsi il verra qu'elle est plus qu'une danseuse et l'appréciera Proposa t il

Assad- C'est une bonne idée mais j'ignore si elle va l'accepter. Je ne le lui en est pas encore parlé, si je lui apprend que mon père ne veut pas d'elle, elle paniquera et cela ne va que m'irriter et me mettre en rogne ! Gronda t il en frappant doucement l'un des box à coup de poing

Malik- Pourtant c'est la seul solution mon prince, il a vu son physique certes, mais qu'en ai t il de son mental ? Parlez en à la jeune femme, et si vous souhaitez j'en informerai votre père.

Assad- Bien, qu'il en soit ainsi, si dieu le veut bien, j'espère que cela marchera Malik

Malik- Je l'espère pour vous mon prince, cela se voit que vous tenez à elle, c'est bien la première fois que je vous vois autant investi pour une femme.

Assad sourit puis suivit Malik afin d'aller voir la fameux prince d'Oman.

Durant ce temps, Akila se trouvait allongée sur son lit. La pauvre jeune femme cauchemardait, encore. Elle se tortillait dans tout les sens et suait légèrement en crispant du visage jusqu'à se réveiller soudainement en sursaut tout en hurlant et écarquillant les yeux en même temps. La respiration saccadée, le cœur battant mille à l'heure, elle toucha son visage, les mains tremblant puis sentit qu'elle pleurait alors elle essuya ses yeux, d'un bref geste. Elle se leva, les jambes tremblantes puis s'en alla se servir de l'eau, le visage pâle.

Jamais elle ne pourra se défaire de ses cauchemars, jamais elle ne pourra oublié son passé effroyable. A chaque fois c'était la même chose, dès qu'elle tentait de fermer les yeux et elle n'avait de cesse à cauchemarder plusieurs moments de son enfance. Des humiliations des autres enfants qui la traitaient soit de monstre à cause de ses yeux, sois de femme de joie à cause de sa passion, de ses moments où elle montait sur l'estrade et se faire toucher par les acheteurs en quête d'esclave dès l'âge de 6 ans, de ses anciens maîtres qui la fouettaient quand elle ne faisait pas se qu'ils exigeaient, de ses moments rude où elle ne trouvait pas à manger, les nombreuses fois où elle a failli se faire agressée, sans oublier le pire; de se faire abandonnée par ses propres parents qui n'avaient aucune pitié.

Maintenant, malgré tout ce qu'il était arrivée, elle se retrouvait dans un palais, sous la protection du prince. Était-ce le destin ? Se demanda t elle. Elle s'assit sur un fauteuil en croisant les jambes presque dénudés puis se massa le front avec la pointe des doigts avec une de ses mains tandis que l'autre fut posé sur l'accoudoir. Petit à petit, elle tentait de se calmer alors que le prince rentra sans toquer.

Quand il la vit, il déglutit en refrénant son désir puis s'accroupit à sa hauteur en se mettant sur un genoux. Il prit la main qui était entrain de perforer presque sa tête puis se mit à la caresser sans la quitter des yeux.

Assad- Vous allez bien ? Vous semblez affaiblie, j'ai entendu vos hurlements depuis mes appartements.

Akila- Je vais bien, vous n'êtes pas obligé de venir me voir toutes les heures, ne changez pas vos habitudes pour moi Soupira t elle, légèrement fatigué Je ne veux pas être un poids de plus dans vos responsabilités.

Assad- Sachez jeune fille que je fais ce que je veux, vous n'êtes pas un poids sinon je me serai débarrassé de vous sans aucun scrupule, maintenant je serai gré de vous demander qu'il est inutile de chercher à me fuir ou se protéger de moi car je ne vous laisserez pas Annonça t il d'une voix ferme en serrant son emprise sur sa main

Akila- Décidément, vous êtes l'homme le plus coriace que je n'ai jamais rencontré Plissa t elle en fronçant froidement des sourcils

Assad- Et vous la femme la plus fascinante que je n'ai jamais rencontré Sourit il tendrement

La danseuse masquée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant