RENCONTRE

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Vous, qu'en penserez-vous ? Qu'en jugerez-vous ?Saurez-vous le comprendre, le connaître mieux que je ne m'y essaye ?

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Vous, qu'en penserez-vous ? Qu'en jugerez-vous ?
Saurez-vous le comprendre, le connaître mieux que je ne m'y essaye ?

* * *

Malheur à ceux, m'écriai-je, qui se servent
du pouvoir qu'ils ont sur un coeur
pour lui ravir les jouissances pures
qui y germent d'elles-mêmes ! »
Goethe - Les souffrances du jeune Werther

* * *

Ma mère a toujours plus ou moins cultivé cet art que je gardais enfoui, sans même qu'elle ne s'en rende réellement compte. Lors de forts moment d'angoisse, je m'y vouais corps et âme.

Maladroite, ils étaient gauches, reflétaient mes incohérences personnelles, tout comme les peurs ensevelies dans mon inconscient. De celles-ci, je me détournais constamment ; ainsi tout refluait sur ces bouts de papiers usés sans que, moi-même, je n'y mette un effort quelconque quant à la représentation de mes démons.

Je piochais des feuilles dans les poubelles, depuis que j'avais fait l'erreur de crayonner un papier important appartenant à maman. Ce sont les hurlements qui ont suivi qui m'y ont contrainte.

Maman laissait traîner les crayons de part et d'autres de la maison, injuriant à voix haute son manque d'organisation lorsqu'elle ne les trouvait plus à la même place.

Elle aurait pu accuser des esprits quelconques, mais c'était moi qui les lui empruntais et les reposais en cachette, regagnant ensuite la chambre dans laquelle on dormait toutes les deux d'un pas rapide pour une enfant de huit ans.

Toute cette manigance avait permit qu'aujourd'hui, je pus amener dans mon sac le travail demandé par la maîtresse.

Le clappement des mains de madame Kalvin résonna dans la classe alors que les derniers enfants bavards finirent par arrêter peu à peu de parler. Je me précipitai à l'intérieur de la classe.

Je m'étais de nouveau laissée aller à mes rêvasseries en fixant le projet de théâtre de cette année accroché à un mur, près de la porte.

La maîtresse sourit, puis prit la parole en ouvrant la fenêtre : il faisait chaud, c'était le début de l'année, et pour mieux nous connaître, elle avait souhaité que l'on fasse un croquis de notre famille.

C'était ma deuxième année dans cette école, et je ne connaissais toujours personne. J'étais déjà d'un naturel timide et craintif.

— Allez les enfants, c'était aujourd'hui le dernier délai, montrez moi vos dessins.

La moitié de la classe ne l'avait pas rendu la veille, aussi, aujourd'hui jeudi, elle nous avait recommandé de les finaliser. Moi, je l'avais peaufiné du mieux que je le pouvais alors que je l'avais déjà fini depuis longtemps.

BIG BANG - Mon mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant