CHAPITRE 4 : TORTIONNAIRES (3)

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Je claque la porte sans le vouloir au moment où Morgann émerge, habillé d'une chemise sombre et entrouverte sur un tee-shirt clair, et d'un bermuda. Il enfile ses chaussures en toile avant d'ouvrir ses bras. Il a l'air d'aller légèrement mieux.

-Qu'y a-t-il ?

Sa question me bouleverse, mais cette fois, cette fois... C'est pour son bien que je le fais.

-J'ai eu un appel de ma mère...

Je mets tout mon aplomb, cette fois, je le veux vraiment... Cette fois, je mens. Il me fixe, perplexe, et pendant une seconde, un micro-seconde, j'ai l'impression qu'il s'en rend compte. Que je ne peux réellement rien lui cacher... Mais il acquiesce.

Il hoche la tête, rouvrant ses bras pour me désigner, indifférent, sa chemise ouverte.

-Comment va-t-elle ?

Au plus profond de moi, plusieurs sentiments se battent maintenant avec férocité. La culpabilité, la peur, l'amour... Je l'aime tant, c'est aussi à moi de le protéger comme je peux.

-Je n'ai pas voulu répondre, je prétexte pour ne pas avoir à feindre quelque sentiment que ce soit.

Je m'approche pour commencer à l'aider, et alors que ma main se saisit du premier bouton transparent, il passe la sienne dans mes cheveux en me faisant relever le regard vers lui.

Le même, c'est ce même regard maudit que j'ai aperçu quelques minutes plus tôt, et ça me serre les tripes et me donne envie de vomir sans que je ne sache vraiment pourquoi.

-Tu sais que tu as oublié ton portable chez toi ? Il commence, la voix menaçant maintenant de ne pas lui mentir plus que je ne l'ai déjà fait.

Je hoche doucement la tête, puis opte pour une vérité cachée en soufflant d'une petite voix, presque dans un couinement, me blâmant d'être aussi bête :

-Je... Je n'aime pas quand tu te réveilles dans cet état...

Cette fois, l'émotion à raison de moi... Car c'est la vérité. Un mensonge masqué derrière une vérité qui l'afflige, mais je ne saurais faire mieux.

-Mais ça n'est pas ta faute ! Je reprends aussitôt, c'est juste que, j'aimerais t'être d'une aide égale à celle que tu m'es. Quand je dors avec toi... J'ai l'impression que mes nuits sont plus belles.

Ses lèvres frémissent. Ça m'émeut, ça ranime tout mon corps chevrotant qui fond entre ses bras.

-Tu m'es d'une aide précieuse, il avance en me désignant, boutonnant sa chemise de façon plus maladroite que d'habitude à cause de mon trouble.

Je souris à mon tour, et il pose son index sous mon menton pour relever à nouveau mon visage et lui faire face.

-Voilà... C'est ce sourire que je veux voir sur ton visage tous les jours...

Je me pince les lèvres, les yeux rieurs. Il semble avoir recouvert un semblant de bonne humeur. Presque secret, mais bel et bien là, face à moi.

Je lui adresse un nouveau sourire avant de me dérober pour continuer à fermer sa chemise, arrivant rapidement près de son col.

-Je t'ai posé un pull sur le lit, là, il m'informe en me le désignant.

J'acquiesce, puis recule pour l'enfiler sans sous-vêtement, par dessus la serviette que je déroule une fois que tout mon corps est masqué par l'habit. Le pull me tombe au-dessus des genoux, et je suis de nouveau obligée de retrousser les manches pour laisser apparaître mes mains.

-Il y a quelques-uns de tes sous-vêtements dans ce tiroir, il ajoute encore en l'entrouvrant.

Il en sort une simple culotte noire en coton qu'il me tend. Je la lui arrache rapidement des mains avant de l'enfiler.

BIG BANG - Mon mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant