CHAPITRE 7 : CHRYSALIDE (2)

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Dimanche

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Dimanche

Le bip retentissant dans mon rêve prend forme lorsque j'émerge de mon sommeil.

Allongée sur un matelas confortable, j'ouvre les yeux en me pensant au paradis : tout est fatidiquement, irrévocablement... Blanc. Si ce n'est les machines argentés qui me font cligner des yeux, réfléchissant une lumière douce lorsque je tourne l'oeil vers elles, apercevant les tuyaux sinuant jusque sous le drap qui me couvre et me donne chaud à m'en faire suer contre la couche.

Mes yeux sont si fatigués que je referme des paupières lourdes, attendant que l'assoupissement décide enfin de me laisser m'éveiller pour comprendre ce qu'il m'arrive.

Je me redresse maladroitement, comprenant que je dois me secouer de moi-même, et une douleur lancinante me saisit le côté droit de mon abdomen.

Je grimace au moment où une main s'abat sur la mienne. Douce et chaude, j'aperçois ma mère me sourire, les larmes aux yeux.

-Maman ?

Ma voix est pâteuse, ma langue colle à mon palais, et j'ai soif.

-Oui... Oh, chérie, j'étais si inquiète quand Morgann m'a appelé...

Je tente de recouvrer complètement mes esprits, saisissant de façon abstraite ce qu'il se passe, puis une jeune femme entre, longiligne, habillée d'une blouse d'infirmière, un visage angélique, ses cheveux retenus en une haute queue de cheval.

-Mademoiselle Praats, vous êtes réveillée.

Je fronce les sourcils en l'apercevant s'approcher, vérifiant mon visage.

-Nous vous avons fait des points de suture, et il ne faudra pas faire trop de mouvement brusques, elle m'apprend délicatement.

Je ne comprends pas à quoi elle fait allusion, puis tout s'éclaire soudain, et un éclair de douleur jaillit, endiablée, lorsque j'essaye de m'extirper à toute vitesse du lit, lançant mes jambes hors de la couche par impulsion, délogeant les tuyaux avec acharnement comme pour m'enfuir.

-Mademoiselle, qu'est-ce que je viens de dire... Elle gronde en me rasseyant d'une poigne de fer, sous mes agissements vains d'énergie absente.

-Où est Morgann ? Je m'enquiers aussitôt en tournant un visage paniqué vers ma mère.

-Ne t'en fais pas, il est parti me chercher une bouteille d'eau.

L'infirmière m'aide à me rallonger, patiente et aimable, et je serre les dents, les paupières lourdes, une main sur mon coeur battant rapidement, l'autre le long de mon flanc que je gratte par nervosité.

-Quel jour on est ?

-Dimanche, j'entends la jeune femme me renseigner en vérifiant les tuyaux pendants.

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