CHAPITRE 6 : DESTRUCTION (5)

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J'ai bel et bien l'impression que tous semblent m'examiner, m'analyser, peinant à comprendre ce qu'il m'arrive, ou y parvenant à mon plus grand opprobre

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J'ai bel et bien l'impression que tous semblent m'examiner, m'analyser, peinant à comprendre ce qu'il m'arrive, ou y parvenant à mon plus grand opprobre...

Je ne fais pas un mouvement, assujettie par la honte qui sinue tous mes vaisseaux, le coeur serré, et d'un éclair torrentiel, le plaisir foudroie dans mon ventre et me cloue un instant.

Sans même un regard, il me tourne le dos et, une fois dans une ruelle différente, avant de s'y engouffrer, il se tourne vers moi et m'encourage à venir d'un mouvement de la tête.

Presque compatissant, il semble surtout complètement extasié face à la situation qui s'offre à lui. Stoïque, mais expressif, c'est le cocktail dangereux dont il m'abreuve sans cesse.

J'ose un pas, manquant de flancher, m'encourageant en me disant qu'une fois dans la voiture, tout sera terminé.

J'avance d'une démarche peu assurée, serrant les dents, mon visage peinant à masquer mon émoi, le regard au sol, et c'est ce qui semble lui plaire, car c'est le moment qu'il choisit pour enclencher la vibration qui me fait défaillir de surprise, et tomber en avant, les jambes pressées l'une contre l'autre.

Un homme se penche aussitôt vers moi, inquiet, me proposant son aide, et l'humiliation me tétanise entièrement, sans comprendre pourquoi il faille que Morgann m'inflige cela pour trouver un certain réconfort.

J'ai toujours pensé que ma sauvegarde était ce qui lui tenait le plus à coeur, mais parfois... Il en est tout et complètement autre.

Je repousse gentiment, mais prestement, l'aide de l'homme qui s'en va alors au bras de sa compagne qui me jette un regard inquiet, puis, un gémissement lâché sans le vouloir, je me redresse habilement et m'avance plus rapidement cette fois-ci, me jetant littéralement contre Morgann.

-Arrête, s'il-te-plaît.

Il ne m'écoute pas, mais me presse contre lui en réclamant :

-Encore un tout petit peu.

Comme s'il m'accompagnait dans ma démarche inédite, conscient de l'inexpérience dont je fais preuve, véritable débutante naïve, il m'a attendu ici pour s'en aller de nouveau.

Je l'aperçois se défaire de moi et s'avancer, cette fois droit vers la voiture contre laquelle il m'attend, ayant déposé les poches sur la banquette arrière.

Mon souffle se brise dans l'air lorsque la vibration se fait plus insistante, accélérant la cadence de mon coeur gauche, le plaisir me faisant trembler et me transit sur place, une main me retenant à un pan de mur.

Là, à la vue de tous, Morgann me paraît prendre son pied plus que jamais, et je dois avouer que ça m'effraye. Je n'y vois rien de particulièrement excitant, si ce n'est le fait que lui soit excité. Alors, courageuse, je fais quelques nouveaux pas hésitants, puis, clément, il cesse enfin et me laisse l'atteindre, m'ouvrant ses larges bras chaleureux, comme pour me récompenser d'un acte qui me laisse pantelante et désireuse.

Dans ses bras, face à tous, Morgann adossé à la voiture, il m'embrasse follement et enclenche la vibration qui s'accentue avec fureur. Je gémis contre sa bouche, ne pouvant m'empêcher de faire autrement alors qu'il me hisse contre lui avant que je ne m'écroule totalement, les jambes chevrotantes, l'un de ses bras passant sous mon aisselle et agrippant puissamment ma nuque, l'autre dans sa poche.

Il m'encourage à jouir aux yeux de tous, dans la rue, pressant son bassin excité contre mon ventre, et sans attendre, augmentant une nouvelle fois l'intensité de la vibration à un point délirant, je lâche une longue plainte qui franchit, par inadvertance, mes lèvres mordues au sang, facilement interprétables par les passants qui ne semblent pas y faire attention grâce à l'intervention salvatrice de Morgann qui presse durement son baiser contre ma bouche, s'accaparant, cette fois à lui seul, mon orgasme plaintif et déchirant.

Allongée contre son corps immense qui me masque, ses épaules m'encerclant lorsqu'il m'emprisonne de ses deux bras larges pour m'écraser à m'en rompre le souffle contre son torse puissant, mes mains serrant son jean's, je me crispe sèchement, serrant les cuisses, emprisonnant cet objet de plaisir au plus profond de moi, rejetant la tête vers l'arrière lorsque l'orgasme s'estompe enfin, me laissant comblée et béate. Le corps inerte, je reste dans cet état un long moment avant qu'il n'essaye d'infiltrer sa main dans mon pantalon.

-Arrête, on va nous voir ! Je bredouille, inquiète maintenant que je recouvre pleinement mes esprits.

Il me fixe... Et son regard ravagé suffit à avoir raison de moi.

Conscient de mes réticences, il me jette dans la voiture sans faire attention, claque la portière, puis fait le tour pour s'asseoir à mes côtés.

Il fait ensuite vrombir le moteur, puis démarre sans faire attention à la priorité. Un klaxon me fait sursauter, mais sans s'y attarder, il fonce à toute vitesse. Il fait quelques mètres avant de s'engouffrer dans une ruelle comme pour rebrousser chemin, mais il freine brusquement, fait rabattre mon siège vers l'arrière, arrache le bouton de mon pantalon dans sa folie, puis me le baisse brutalement en le saisissant à deux mains avant de ficher sa main dans ma culotte trempée.

Son prénom s'échappe de mes lèvres bouleversées et il déloge, cette fois-ci prudemment, le jouet de ma féminité avant de me le poser sur les lèvres, une crème translucide le couvrant en partie.

Sans comprendre, je fronce les sourcils en reculant, mais il l'approche de nouveau de mon visage, la mine impassible, m'encourageant :

-Goûte.

Un nouvel ordre, encore. Je tire une grimace face à son jouet, sans odeur particulière en émanant, essayant de deviner le goût, mais il saisit ma main, et l'y place, maintenant réchauffé.

-Je t'ai déjà goûté, il avoue.

Probablement pendant l'une de nos nuits licencieuses.

Je reste stupéfaite, ne sachant que dire face à cet aveu qui me laisse sans voix, avant qu'il n'ajoute dans un souffle :

-J'ai aimé, mais c'est subjectif.

L'objet inanimé face à moi me laisse pétrifiée d'une terreur qui devrait être inexistante, tant il est insignifiant et pas menaçant pour un sou. Alors, sous son regard électrisé, je le glisse entre mes lèvres.

La vérité c'est que ça a un goût salé... Amer. Ça ne me plaît pas particulièrement, mais me repousse un peu.

-Tu aimes ? C'est le résultat de l'excitation que je t'ai causé.

Je secoue la tête en fermant les yeux, lui avouant ma répulsion.

Ses yeux me contemplent, allumés, grisés. Complètement aux antipodes de ce qu'il m'offre habituellement... Là, une passion semble s'être confiné derrières ses grandes iris indigo.

-Les gens m'ont vu ? Je m'enquiers naïvement.

-Moi je t'ai vu, il souffle à mon oreille, et comme je ne le cesse de te le répéter... Tu as été parfaite.

Sa main vient tracer les traits de mon visage comme pour, à nouveau, les recréer sous sa paume, les mémorisant indéfectiblement. D'un coup d'oeil curieux, j'aperçois son sexe dressé et serré dans son pantalon. Sans rien dire, il me saisit, me campe sur ses genoux avec violence avant de m'allonger sur le tableau de bord, le volant s'incrustant dans mon dos, rehaussant mon buste.

-On va nous voir Morgann...

À nouveau, l'inquiétude que l'on ne cesse de m'apercevoir dans ces états de honte totale me parcourt, me faisant me rabattre contre lui alors qu'il me presse loin, m'allongeant plus fermement, à distance de son large torse qui pourrait me cacher.

-Il faut que l'on te voit, il halète, pressant mes hanches contre les siennes, son sexe se frottant à moi, masqué sous son jean's étouffant.

BIG BANG - Mon mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant