CHAPITRE 5 : VOLUPTÉ (4)

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La clé s'enfonce dans la serrure dans un bruit métallique, et c'est ce qui me hisse hors de ma somnolence. Le cerveau embrumé, je ne réalise pas de suite que le bruit est réel, jusqu'à ce qu'un main escalade ma jambe, froide. Je sursaute légèrement et me hisse sur mes coudes pour apercevoir Morgann, un sac de sport dans sa main gauche, sa main droite posée avec indifférence sur mon genou.

Je retiens mon souffle.

-Tu vas pouvoir t'habiller, il me fait savoir.

Je me redresse complètement, puis descend maladroitement du lit, m'asseyant au bord de ce dernier.

-Il va faire beau, alors j'ai pris ta robe et une veste.

Je ne fais pas vraiment attention à ce qu'il dit, peinant à me réveiller complètement, et comme s'il s'en apercevait, sa main droite vient maintenant se poser contre ma joue, fraîche et reviviscente. J'ouvre grand les yeux.

-Je vais avoir besoin de cette serviette.

Il la pointe du doigt. Je fronce les sourcils en rencontrant son regard, lançant un vague « Quoi ? » endormi.

-C'est la seule serviette qu'il y ait, il répond.

Je me tourne vers la salle de bain en me frottant les yeux, puis réalise qu'effectivement, il n'y a qu'une seule serviette.

-Je te l'amènerai.

Il ne cille pas, sa main m'ordonnant durement de lui donner la serviette.

-Morgann...

Ma plainte s'échoue lorsque je retrouve son regard, maintenant obscurci. Dans ma léthargie, j'avais oublié combien il était réticent à ce que j'aperçoive son torse. Jamais, je suis persuadée que jamais il ne me laissera l'apercevoir. Je souffle doucement en me redressant, puis enlève la serviette en bâillant pour la lui poser dans la main.

-Merci.

Puis il entre dans la salle de bain et s'y enferme, ayant, au préalable, prit ses vêtements posés dans le sac entrouvert. Je me penche pour en sortir la seule robe présente dans un dressing que je n'ai pas renouvelé depuis mes treize ans : une légère robe noire, simple, me tombant au-dessus des genoux étant donné qu'elle est, dorénavant, plus petite que dans mon souvenir.

Pas étonnant.

Mon buste est comprimé, mais par chance, ma poitrine n'a pas pris beaucoup de volume depuis le collège. Parfois je maudis ce fait là, puis finalement, je m'en fiche un peu. Seules mes hanches semblent avoir suivi le cours de la puberté, prêtes à me rendre féconde, mais mes seins, eux, restent bornés dans leur position.

Je croise les bras pour étirer le tissus, et, dans un craquement, je le sens se détendre soudain, me laissant enfin respirer.

J'attrape ensuite ma veste en jean's en grimaçant. Il serait peut-être réellement temps d'aller m'acheter de nouveaux vêtements, car je suis certaine que celui-ci ne passera pas.

Malgré tout, j'essaye. Rien à faire, les manches me serre le milieu de l'avant-bras, le vêtement se termine au milieu de mon ventre, et il m'est incapable de bouger. Qu'est-ce qu'il a bien pu prendre à Morgann pour emmener celui-ci ?
Je me dis que, sûrement, il n'a pas voulu discuter plus longtemps avec ma mère, et il s'est donc emparé de ce qu'il pouvait le plus vite possible.

Ça fait soudain du sens.

Je peine maintenant à enlever cette fichue veste, puis y parviens au terme d'un ultime effort qui me laisse essoufflée. Je me laisse lourdement retomber contre le lit, ma poitrine s'élevant rapidement. Au moins, la robe elle, paraît collaborer. Seules les manches longues s'arrêtent un peu avant mon poignet.

BIG BANG - Mon mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant