CHAPITRE 5 : VOLUPTÉ (11)

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Il allume la télévision, et je regarde un film français ennuyant dans lequel les intrigues sont facilement devinées

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Il allume la télévision, et je regarde un film français ennuyant dans lequel les intrigues sont facilement devinées. Si seulement les nôtres pouvaient être appréhendées aussi, pour pouvoir les éviter.

Morgann, lui, termine mes nouilles, puis croque dans le nem que je n'ai qu'entamé. Ça me fera toujours rire, de le voir se limiter uniquement à ce que je mange, alors je croque dans plusieurs nems, et il s'en aperçoit... Ses lèvres, à nouveau, ondule de façon invisible lorsqu'il m'observe mordre dans le dernier aliment.

Mon coeur se ravive sous ce simple geste insignifiant. En est-il d'autres, pour qui ce geste serait aussi précieux, nécessaire... déifiable ? D'un raffinement sophistiqué... Quintessencié.

Cette fois, il me tend sa main, ayant visiblement deviné que je ne le terminerai pas, alors je le lui laisse et m'allonge de nouveau.

-Je suis désolé, je l'entends dire.

Je me redresse, le corps à moitié allongé.

-Que veux-tu dire ?

-Je t'en ai voulu deux fois... et trop longtemps, là où j'aurais dû t'avertir une seule fois. Je suis conscient de ton désir irrépressible pour l'élucidation des mystères... notamment quand ceux-ci me concernent. Alors, j'aurai dû m'en douter.

Je cligne des yeux, éberluée. C'est moi qui ai fauté, voilà la vérité, alors je ne comprends pas ce qu'il semble se reprocher.

-Morgann... Je... C'est moi qui n'aurait pas dû franchir cette limite. Surtout que je sais que tu ne veux pas...

Je ne parviens pas à terminer ma phrase, mais n'en ai que faire. C'est Morgann.

-Pas seulement pour ça, il articule.

Face à moi, l'incident dans les toilettes ressurgit brutalement sous mes paupières.

-Oh...
Il serre les dents.

-Oui. Je n'aurais pas dû.

Je secoue aussitôt la tête.

-Morgann... Ce n'est rien... Ça ne m'a pas déplu.

Il se tourne vers moi, la face figé, puis murmure :

-Vraiment ?

J'acquiesce en me pinçant les lèvres, puis je l'observe se relever. Il se penche pour nettoyer nos papiers et récipients en carton, et je me mets à l'aider en saisissant le sachet dans lequel on fourre tout nos déchets.

Je le pose dans un coin avant de me diriger vers le lit, mais tout à coup, il me maintient, sa main autour de mon épaule qui ne me fait plus tellement mal dorénavant.

-J'aimerais me faire pardonner.

Je fronce les sourcils, ne comprenant rien. Sans me laisser parler, d'un mouvement sec, il éteint la lumière. L'éclairage lunaire filtrant à la fenêtre, seul, me permet de comprendre qu'il me pousse vers le lit.

BIG BANG - Mon mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant