CHAPITRE 5 : VOLUPTÉ (9)

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Le soleil est encore haut dans le ciel

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Le soleil est encore haut dans le ciel.

Le nez dans mon téléphone, j'observe les messages que j'ai envoyé à Morgann, lequel n'a répondu à aucun d'entre eux. Il s'est muré en silence, et je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, d'avoir été aussi naïve pour croire qu'il... Qu'il le ferait. Qu'il me le montrerait, à moi...

Je souffle, la fumée s'échappant de mes lèvres qui étaient parvenues à le garder près de moi l'instant précédent.

Lucas a bien voulu me déposer au lac. Je ne lui ai pas montré où il se trouvait, je lui ai simplement demandé de me laisser quelques mètres plus loin, et je l'ai rejoint en discrétion. Morgann ne cesse de me rabâcher combien il est préférable que je me tienne loin de ce lieu, mais je n'y parviens jamais, ni n'y parviendrai un jour.

Une cigarette volée à Lucas dans ma main, j'aspire la nicotine en fermant les yeux, les larmes coulant de nouveau.

Je ne fais que ça... Pleurer, pleurer, pleurer... Alors que tout est de ma faute. Mais il est tant de chose qui me remplissent, que j'ai l'impression que c'est la seule façon de faire évacuer ce trop-plein sans risquer de me fissurer, refusant de m'adonner à quoique ce soit d'autre.

La tête dans les nuages, je les observe se rassembler, tous, peu à peu. Le vent déferle, les fait défiler face à mes yeux fatigués et rougis.

Je souffle de nouveau, la braise rougeoie, la pénombre s'abat sans que je ne m'en rende compte. Je me serre dans mes mains tremblantes, et fatidiquement, je réalise que personne ne se montrera dorénavant. Je garde près de moi les personne qui me blessent le plus et semblent prête à se détourner de moi à tout moment... Mais c'est les seuls que je désire vraiment. Les seules capables de me choyer et m'aimer, autant que de me piétiner et me rendre misérable.

Je renifle péniblement en posant mes pieds près du cours d'eau, m'allongeant au sol. J'écrase ma cigarette, effectuant l'acte que Morgann aurait dû faire s'il avait été là, et ça me fait si mal de ressentir, avec une douleur cuisante, le vide qu'il me laisse lorsqu'il disparaît, ce vide qui me grignote la cage thoracique, me rendant souffrante, agonisante et suppliante d'un mal qui revêt une rédemption à mes yeux.

Morgann, mon Morgann... Où est-il ? Pourquoi ne se trouve-t-il pas près de moi à l'heure actuelle ? Pourquoi n'entend-il pas les appels éplorés de mon âme angoissée ?

Je redouble de larmes en m'avançant dans l'eau, espérant secrètement qu'elle me lave de tout ce mal qui entache mon esprit. Je glisse, me retenant... au vide. À rien. Pas à Morgann, en tout cas. Et ça me fait plonger dans ce désarroi, ce néant qui me terrasse, en même temps que dans l'eau glacée.

Morgann... Mon Morgann... Où est-il ?

Je passe mon visage dans l'eau, le lavant de ces larmes salées qui me torturent. Mon affliction va au-delà de l'imaginable. Lorsqu'il n'est pas là... Lorsqu'il est loin...
Les gens ne comprendraient pas combien je suis éperdue de lui. Pourquoi je suis éperdue de lui. Ils ne sauraient pas le comprendre, et moi je ne saurais mettre de mot dessus pour le leur expliquer. Aujourd'hui, l'Amour me laisse agonisante dans un froid macabre. L'Amour donne la vie, et moi je m'éteins lorsqu'il me rejette, paré des traits d'un Morgann froid et distant.

BIG BANG - Mon mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant