CHAPITRE 5 : VOLUPTÉ (5)

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Musique en média

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Le trajet se fait dans le silence, jusqu'à ce qu'il passe au drive d'un fast-food que j'aime bien. Je me penche alors vers sa fenêtre pour crier ma commande au dispositif, hésitant longuement. Morgann, lui, déteste les fast-food. Selon lui, c'est de la mal-bouffe créée pour nous faire mourir deux fois plus vite. Moi, je ne suis pas certaine que cela soit aussi morbide, puis, lorsque j'ai découvert par inadvertance dans un journal que je lisais par ennui que 40% de la population adulte américaine est obèse, ce qui justifie de l'étendue et de l'influence de ces chaînes, et que le surpoids est la troisième cause de mortalité dans les pays riches, je me dis que, quelque part... Il n'a pas vraiment tort.
Lui s'arrête près d'une boulangerie où il commande un simple sandwich.

Il entre dans la voiture, me le tend :

-Tu veux goûter ?

Ça me fait sourire, car je sais qu'il fait cela simplement pour que je pose ma « marque » dessus et que, comme il l'entend, « ça ait l'air meilleur étant donné que ça m'appartient ». Je n'ai jamais compris cette logique là, cependant. Là où je pense parfois le cerner, concernant la nourriture, je ne le suis pas.

Mais je me prête au jeu, et goûte à son sandwich au poulet émincés, salade et mayonnaise. Je dois avouer que ce n'est pas mal.

J'acquiesce avec énergie pour lui signifier que c'est bon, et il mord dedans à son tour, plus gracieusement que je n'ai su le faire.
Il ne dit rien, se contentant de manger maintenant que l'on est à l'arrêt sur un parking devant lequel s'étend un parc dans lequel aucun enfant ne se trouve, probablement tous à l'école.

-J'ai une veste dans le coffre, tu veux que j'aille te la chercher ? Il propose, m'observant frissonner dans ma robe légère.

Je me jette sans attendre hors de la voiture en me frictionnant les bras. J'ai toujours été frileuse, quand bien même le temps est indulgent, tant qu'un vent frais persiste, je frissonne.

J'ouvre le coffre et trouve une simple veste noire, longue, comme d'habitude. Je m'en empare aussitôt, le froid me rongeant les membres.

-Tu sais que cette robe n'était pas une bonne idée, je dis en m'asseyant près du sac, et près de son tas de chemise qu'il garde pour les soirs où je m'endors sur la banquette arrière.

Il s'approche, les bras le long du corps, redevenu indéchiffrable.

-J'imagine.

Je lui souris quand même, plongeant mes mains dans les poches. Mes doigts se frottent à quelque chose de rêche, dans la poche de gauche. J'en sors un bout de papier.

Il me tend la main. Il n'a pas l'air de vouloir que j'en sache plus...

Moi je veux savoir.

Alors je le déplie, sans faire attention à sa protestation, pour voir apparaître un numéro que je devine être celui de Camille, s'ensuivant d'un visage qui fait un clin d'oeil, dessiné grossièrement.

BIG BANG - Mon mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant