CHAPITRE 2 : DÉMONS (7)

187 26 0
                                    

(Musique en média)

-Tu es folle, je l'entends gronder.

Ses mains parcourent mon pantalon qu'il parvient habilement à faire tomber, en me laissant mon haut. Il anhèle en se frottant à moi :

-Je sens que je vais le regretter.

Comment ne pourrais-je, moi, le regretter ? Tout ce sur quoi je fantasme, c'est Morgann, et me voilà obligée de me rabattre sur un autre pour étouffer la libido qu'il a éveillé.

-Fais vite, je chuchote.

Nos souffles saccadés emplissent l'air. Il défait sa braguette, descend son pantalon, puis son boxer, et d'un coup de hanche, il me pénètre, dur et large. Je me cambre de plaisir, la lèvre coincée entre les dents, mordue au sang pour m'empêcher de faire trop de bruit.

-Plus vite.

Son corps glisse contre le mien, maladroit, il se saisit de mes cuisses pour me maintenir contre lui. Il s'engouffre à nouveau, puis trouve rapidement sa cadence, le visage dans mon cou, mes oreilles accueillant ses grognements et plaintes. Le feu qui dévorait mon entrejambe est à son paroxysme, je me joins à lui dans le but de jouir aussi, lui montrant la manoeuvre à suivre pour que ma libido me laisse quelque répit. Il s'enfonce, encore, encore, et tout ce que je fais, moi, c'est d'imaginer, les yeux clos, qu'il s'agisse de Morgann, bien que je sache pertinemment que la voix qui manifeste son plaisir à mon oreille n'est clairement pas la sienne.

Mon acte s'en avilit d'autant plus.

-Plus vite, je supplie presque pour qu'on en finisse, comme s'il s'agissait d'une torture.

La luxure est probablement mon péché capital. Si Morgann ne trouve aucun intérêt au sexe, j'y trouve une dépendance excessive qui reste pourtant liée à lui, et j'en viens parfois à me demander s'il ne me fait pas plus de mal que de bien.

Dans le vague, je jette un oeil à ce qu'il se passe entre mes jambes pour monter plus vite, me délivrer de l'enfer théâtral de mon corps, de ce caprice sensuel de plaisir. Je l'observe entrer puis sortir, répéter cette action en boucle, son visage caché dans mes cheveux. Je ne comprends pas, dans l'instant, ce que j'y trouve de si... addictif.

Sa main vient saisir la racine de ma crinière, agressif, il me dit, le souffle haché :

-Je vais venir.

Ça m'excite. Je monte à mon tour, les larmes aux yeux, espérant jouir en même temps que lui. Il continue, inlassable, son corps se crispe, je sens que la rédemption est proche... et je jouis la première, serrée autour de son membre, le corps entièrement tendu, mes jambes emprisonnant son bassin. Il ne tarde pas à y arriver à son tour, me poussant pour finir par se masturber afin d'éjaculer au sol, un grognement guttural poussé le visage vers le ciel.

Je peine à retrouver mon souffle sur mes jambes tremblantes d'effort, alors que je me baisse pour attraper mon pantalon et le passer calmement, masquant un émoi illégitime. Karl me regarde, range son sexe, remet son caleçon, puis referme sa braguette.

-Ça t'a plu ? Il demande, l'air perdu.

-Bien sûr, oui, pourquoi ?

J'ai passé tous mes vêtements, puis j'attrape mon sac tombé au sol.

-Pour... être sûr.

Je lui souris, puis lui souffle :

-Moi qui te donne des conseils...

Il hausse les épaules.

-Tu sais... Cécilia et moi ça ne fonctionne pas, on s'entend bien, mais sur le long terme, ça ne collera pas.

BIG BANG - Mon mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant