Chapitre 28

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PDV Shelby

-lâche-moi fis-je en repoussant le corps de Loan que je trouvais un trop près du mien. D'ailleurs je n'ai aucun compte à te rendre, c'est encore ma vie aux dernières nouvelles. Même si tu t'amuses à me séquestrer et à m'emmener dans une ville dont j'ignore tout!

Les nerfs à cran, je le bouscule pour sortir de cette chambre mais il me retient à peine je le dépasse et me ramène en face de lui

Foutue force masculine!

-c'est bon Shelby calme toi. C'est vrai ça ne me regarde pas, dit-il en me lâchant, résigné

-enfin tu t'en rends compte! Crachais-je

Il pousse un faible soupir, signe de son exaspération. Je me demande bien pourquoi j'hésite à lui répondre. Est-ce je fais tout ce cirque pour éviter de lui dire non? Pourtant c'est évident. Je ne ressens rien pour ce vampire de malheur mais alors pourquoi ce non met tant de tant à sortir de ma bouche?

Une fois le CO2 échappé de ses poumons, il reprend

-que dirais-tu qu'on se fasse un film?

Je le fixe avec une surprise que je ne prends pas la peine de cacher et 10 min plus tard nous voilà installés sur le canapé, les fenêtres fermées, et les rideaux tirés.

-Annabelle? Demande-t-il taquin

-bien sûr!

Il lâche un petit rire de surprise. Il croyait que j'allais lui demander de mettre High School Musical ou quoi?

Le bol de pop corn en main, je me concentre sur la petite fille qui finira bientôt dans une poupée, très moche au passage

[•••]

Assis face à face au tour de la table de la cuisine, je discute de tout et de rien avec Loan tandis qu'on prend notre petit-déjeuner. Voilà plus d'un mois que je suis ici et la cohabitation forcée commence à devenir moins pénible qu'au début. Désormais je peux lui parler sans le tuer mille fois dans ma tête au préalable et on se permet à certains moments des fous rires sincères. Mais tout ça ne remplace pas les miens, ma maman ainsi qu'Hayden, Lydia et Martha me manquent. Et Shadow? Je n'ai aucune nouvelle de lui depuis que Loan m'a emmener avec lui.

Et bien que ça me coûte de ne l'admettre qu'à moi même, lui aussi me manque un tout petit peu. Son aura aussi mystérieuse que ténébreuse ainsi que ses sautes d'humeur et ses crises de colère me laissent un petit vide. Et ce malgré le fait que nos dernières échanges n'ont eu rien d'agréable. D'abord il m'étrangle, ensuite me crache mes origines atroces au visage et pour finir m'agresse dans la chambre que j'occupais car il m'avait trouver en compagnie de Loan. Ici c'est beaucoup trop... calme

Jusqu'aujourd'hui je ne sais toujours pas pourquoi cette fameuse visite l'a mis dans un tel état, pourtant cette raison avait fait office de nombreuses heures de réflexion dans mon lit à 2h du matin et ce durant plusieurs jours.

Je fronce légèrement les sourcils et ce geste n'échappe pas à l'attention que me porte Loan. Au fil des jours j'ai découvert cette facette gentille, drôle et attentionnée qu'il cache au plus profond de lui mais malgré toutes ces qualités et bien d'autres je ne ressens rien pour lui, juste cette petite affection qui commence à prendre forme mais rien d'autre. Dans un futur je me m'imagine tisser une relation d'amitié avec lui mais sans plus, malgré que je voie bien qu'il fait des efforts pour que je me sente bien mais je sais pas. Y'a ce petit truc que je n'ai pas.

Ce petit pique qui nous donne envie de connaître une personne sous toutes ses coutures et qui ne veut qu'une chose, passer du temps avec elle. Cette petite flamme, je ne l'ai pas avec Loan. Et bien qu'il dit qu'avec le temps je pourrais éprouver quelque chose pour lui, sincèrement je n'y crois pas.

-un problème Shelby? Demande-t-il légèrement inquiet

-je voulais te demander si on pouvait aller se promener dehors, et quand je dis dehors c'est au-delà de cette foutue barrière. Tu sais que ça fait plus d'un mois que je ne suis pas sortie et j'aimerais voir à quoi ressemble la ville.

Son regard me sonde tandis que je lui fait un faible sourire. Il n'a pas envie que je sorte mais je sais qu'il est en plein dilemme intérieur, il veut me faire plaisir mais il a peur que je ne m'échappe. Alors je prends doucement sa main qui se trouve sur la table et commence à la caresser lentement. Son corps frissonne lorsque nos mains entre en contact et j'en profite pour le faire craquer

-tu n'as pas envie de te promener au parc avec moi?

Je sais, c'est de la manipulation et c'est mal mais j'en peux plus de rester enfermée ici à longueur de journée. J'ai l'impression d'étouffer à force. Il se mord la lèvre pendant plusieurs secondes et fini par accepter

Bingo!

Je souris et débarrasse la table avec le sourire, je vais enfin pouvoir sortir d'ici. Après ça je monte me préparer à l'étage et il en fait de même.

Je fais couler un bon bain chaud et y plonge sans perdre plus de temps. La température de l'eau est parfaite et mes muscles en profitent pour se relâcher. Quelques minutes après je me sens partir dans les bras Morphée, je dois me lever pour enfin sortir mais je n'y arrive pas. Mes yeux se ferment lentement et je finis par m'assoupir.

[•••]

Aïe y'aïe y'aïe je me suis assoupie trop longtemps. Une cinquantaine de minutes s'est écoulée depuis que j'ai quitté la table

Banane! Me reprends ma conscience

Peut-être que Loan a annulé la sortie parce que je prenais trop de temps. Oh non pour une fois que j'allais mettre pied hors de cette villa...

J'entoure mon corps d'une serviette et me précipite vers le dressing. La seule employée qui vient dans cette baraque n'est là que pour cuisiner et faire le ménage. D'ailleurs c'est elle qui m'a acheté des vêtements sous ordre du maître de la maison le lendemain de mon arrivée ici. Je sors ma tenue et la pose sur le lit puis lorsque je suis sur le point d'enlever ma serviette, Loan fait son apparition dans la chambre.

Punaise!

Plus que la gêne, ce qui commence à fait battre mon coeur plus vite c'est la lueur que je décèle dans son regard. Une lueur que je ne connais que trop bien. La dernière fois qu'une scène similaire s'est déroulée j'ai fini à genou de sa famille

-non Lo...

Il me coupe la parole en me plaquant à sa vitesse vampirique contre le mur. Son regard passe en un éclair du gris au rouge vif et je peux voir ses canines devenues deux fois plus longues et pointues à travers sa bouche légèrement entre-ouverte. La panique commence à m'envahir et j'essaye de le raisonner du mieux que je peux

-Loan... non fais pas ça. Tu sais je commence sincèrement à t'apprécier et... je ne voudrais pas que tu gâches tous ces efforts que tu fais pour moi... en me mordant encore une. Loan prouve moi... que tu n'es pas cet animal totalement vide de raison et maître de ses pulsions... que je pensais que tu étais jusqu'à ce qu'on vive ensemble. Prouve le moi... en te calmant

Il niche son visage dans mon cou et je sens ses canines entrer en contact avec ma chair, mon sang se glace. Finalement il n'a pas changé, il est toujours le même qui m'a assené le rôle de «banque de sang». Mais dans une dernière tentative, j'essaye de le faire réagir avant qu'il ne boive de mon sang. Car s'il le fait alors il peut être sûr que je me casse de cette baraque

-Loan... prouve moi que tu m'aimes, dis-je dans un souffle, en ayant perdu tout espoir

L'âme sœur d'un surnaturel Où les histoires vivent. Découvrez maintenant