Face aux Portes de la Mort ( TWD )

4. Au club des drogués

Antoine sentit son téléphone sonner dans la poche de son jean. Ce dernier, avec ses amis attroupés autour d'un feu flamboyant, riait à plein poumons. 

-Papa ? Décrocha l'homme de dix-huit ans.

-Antoine. Qu'est-ce que tu fais ? Pourquoi tu n'es pas à la maison ? Je suis tout seul et maman, Alix et Oscar ne sont toujours pas rentrés. Reviens immédiatement. T'es où ?

-Heu... Je suis en train de ramener un pote chez lui, mentit-il. Euh... J'arrive dans deux heures.

-Non, maintenant, Antoine ! Ne me fait pas répéter. 

Alors le père du garçon raccrocha. Antoine avait des cheveux bruns qui lui arrivait au haut de son cou, de la même couleur que ses yeux, et une beauté irrésistible comme sa sœur. Pendant ses années lycéennes, il avait réussi à sortir avec une vingtaine de filles, ce qu'il considérait comme un gros score. En ce moment, il était en couple avec une certaine Nadia. Les cheveux roux longs, un visage fin constellé de rousseur, elle était à moitié allongée sur son petit-copain. La soirée à laquelle ils participaient tous les deux étaient constituées d'une petite bande d'amis qui appréciaient beaucoup boire et fumer. Ils étaient une dizaine assis dans la maison abandonnée qui surplombait la ville où ils habitaient. Tous les dimanches soirs, ils se retrouvaient pour se droguer et respirer dans des mondes meilleurs où tous leurs problèmes s'envolaient avec leurs pensées sombres comme des oiseaux.

-Faut que j'y aille, chuchota Antoine à Nadia, à moitié ensommeillée. 

-Quoi ? Déjà ? 

-Ouais, déjà, mon père m'attends. 

-Ahaha ! Ria un gros garçon plus loin. Antoine se casse parce que son papounet a besoin de lui ! 

-Fils à papa ! Fils à papa ! Chantaient d'autres. 

-Ouais, ouais, c'est ça... Murmura Antoine en se relevant, vexé.

-T'en fais pas, apaisa sa petite-amie en lui posant sa main sur l'épaule. A demain. 

-Hum, à demain. Tchao, les loosers. 

-Ouais, c'est ça, casse-toi ! Gueulèrent d'autres, les bouches fumantes comme des volcans en éruptions. La prochaine fois, ramène rien, on a déjà assez de coc'. 

Antoine hocha la tête, puis dévala lentement la longue et raide pente escarpée qui amenait à un parking abandonné couvert de verdure mal taillée. Sachant que la journée d'avant avait été très pluvieuse, le sol était donc terriblement glissant et boueux. Mais l'homme s'en fichait puisqu'il ne pensait qu'à la façon dont ses amis lui avaient parlé lorsqu'il avait annoncé son départ de la fête. Il avait l'impression qu'ils le prenaient pour un chien. Heureusement que Nadia était là pour le calmer, sinon, il ne serait jamais revenu à ces rendez-vous habituels qu'ils s'étaient tous fixés. 

Autour de lui, Antoine entendait de faibles grognements. Il s'arrêta, tourna autour de lui-même, mais ne vit rien d'anormal. Peut-être que c'était juste un chat. Où l'effet de la drogue qui commençait à se montrer. Quelques mètres plus loin, il réentendit les cris rauques. Il se stoppa une deuxième fois dans la pente pour vérifier que tout était sûr, puis reprit sa marche difficile. A présent, les grognements s'intensifiaient et se rapprochaient, mais Antoine n'y prêtait plus attention. Il marchait, un sourire niais étalé sur son visage à moitié endormi. 

Mais cinq mètres plus tard, une femme en sous-vêtement, le corps putréfié, ridé et dégageant une horrible odeur se releva la bouche en sang, mâchant quelque chose à ce qui ressemblait à des organes humains dans la bouche. Le jeune homme se retourna pour retourner dans la maison abandonnée, mais une deuxième créature de l'autre côté commençait à dégringoler la pente, suivit de plusieurs autres, grognant terriblement. Parmi tous ces cannibales, l'un d'eux réussit à entraîner Antoine avec lui et le fit tomber de cinq mètres de haut. Le jeune homme se fracassa le corps sur le sol, puis se sentit submergé par une matière visqueuse, peut-être son sang. A peine quelques secondes plus tard, il ferma les yeux.