Des traîtres dans les rangs

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Océane marcha dans le hall, vidée de toute vie. Ses pas résonnaient sur la pierre, et lorsqu'elle vit T sortir d'une des pièces pour marcher à son tour entre les bancs, elle s'arrêta. 

-T. 

Sa voix était bien plus douce qu'elle ne le voulait. Au lieu de passer par quatre chemins, elle dit ce qu'elle avait sur le cœur. Elle s'approcha vers l'homme et lui dit. 

-On a besoin de ton aide. Si tu ne le fais pas, tu signes notre arrêt de mort. 

-Pourquoi vous aiderais-je ? Qu'est-ce que j'y gagnerai ? 

-Une copine ? Une amie ? Une petite-copine ? Répondit la femme en s'avançant de plus en plus de T. Si on part d'ici, on pourrait tout recommencer pour vivre une vie meilleure. Bâtir des murs ensemble, être heureux jusqu'à la fin de nos jours.

-Je vais appeler mon frère. 

-Si tu acceptes, je te jure que je ferais tout ce que tu voudras. 

-Arrête, menaça T. 

-Je t'aime, Thibault.

-Je vais vraiment l'appeler. 

-On ne s'est pas vu beaucoup, mais je n'ai pas besoin de ça pour aimer quelqu'un. S'il te plaît, je te l'implore à genoux. On ne se connaît pas, mais on pourrait prendre du temps pour le faire. 

-Tu vas le regretter... 

-La vie est trop courte, il faut savoir en profiter le plus possible. En ce moment, c'est sur toi que je mise. Je veux profiter avec toi, je sais que tu n'es pas pareil que Saint A, tu n'es pas un monstre. Tu as encore le temps de faire un choix et choisir ton camp. C'est probablement stupide, mais je t'aime. 

Océane embrassa alors Thibault, qui ne se manifesta pas pour partir. Après quelques secondes de douceur, ils s'éreintèrent et se hâtèrent de fuir pour ne pas que quelqu'un les voie. Ils se déplacèrent dans une pièce, probablement la chambre personnelle de T. Cette dernière était exactement comme les autres, peut-être un poil plus décorée. Elle restait tout de même froide et non attirante. C'est sûrement pour cette raison que les deux ne purent faire l'amour, malgré leur tentation. Ils s'étaient pourtant déshabillés, mais ils ne trouvaient pas l'envie, comme si elle avait disparue. 

-Tu ne veux peut-être pas continuer, murmura Thibault, allongé sur le canapé.

-Désolée, s'excusa alors Océane, à genoux sur lui. C'est juste... toi, tu as l'habitude. Tu est habitué à vivre entre ces murs de pierre incassables, tu t'es adapté à la peur. Moi, je peux pas. On devient comme tous ces partisans, vidés. Vidés d'amour, de joie et d'espoir. C'est pour ça qu'on a besoin de ton aide. Que j'ai besoin de toi. Il faut que tu nous aides à sortir pour qu'on puisse vivre. Les autres qui habitent ici... ils parlent, mangent et respirent peut-être, mais ils sont morts. Ils ne sont pas mieux que ceux qui rôdent autour de nous. Quand on ne ressent pas d'émotions...

-J'ai compris. On devrait se rhabiller et faire un plan. Sans tuer qui que se soit. 


-Tu penses que tu pourrais sauver Oscar et Thomas ? Demanda Océane à son petit-ami tandis qu'il rejoignait la chambre collective d'Angélique et des autres. 

-Thomas, c'est possible, aucun garde ne surveille les prisons. Par contre, le petit, je ne sais pas. 

-Et où la prison ? Je peux peut-être venir avec toi. 

-C'est dans les caves souterraines. Mais il faut faire vite. Si mon frère a envoyé cet homme en prison, ce n'est pas juste pour le punir. Il va le laisser mourir de faim. Saint A ne garde jamais en vie quelqu'un qui l'a affronté. D'ailleurs qu'est-ce qui lui a pris de lui mettre ce coup ? 

-Je ne sais pas. Je venais à peine d'arriver quand c'est arrivé. 

Le nouveau couple entra alors dans la pièce où était disposé tous les membres disponibles pour la rébellion. Angélique, Alix, Barbara et Ulysse étaient postés tous autour d'une table ronde, bientôt rejoints par Océane et Thibault. A leur arrivée, tous les levèrent, très méfiants. 

-Qu'est-ce qu'il fout là, lui ? Lança Alix. 

-Je suis venu pour vous aider. 

-Je m'en doutais bien, qu'on pouvait pas vous faire confiance, cracha Barbara. Robert a fait une grosse erreur en vous sauvant de cette prison. 

-Comment oses-tu me dire ça ! S'énerva Océane. J'essaie de trouver un moyen de trouver une sortie ! Thibault a décidé de nous aider parce qu'il n'en pouvait plus non plus ! 

-Qu'est-ce qui nous fait croire que vous êtes de notre côté ? Demanda Angélique en croisant les bras, sans méchanceté mais avec prudence. 

-Vous vous apercevrez que je serais avec vous lorsqu'on aura fait un plan et qu'on le réalisera. Tous ensemble. Si on veut réussir, il faut qu'on soit soudé. Mais à une condition...

-C'est pas toi qui fixe les règles, balança Barbara. 

-On ne tue personne. Et surtout pas mon frère. 

-Ton frère ? C'est qui celui-ci ? 

Océane baissa la tête, consciente de la boulette qu'avait dit son nouveau petit-copain. Tous les autres regardèrent le curé, devenant rouge comme une tomate. Très lentement, mais avec une expression faciale très furieuse, Barbara empoigna le col de l'homme qu'elle considérait comme ennemi. 

-Je te l'ai dit quand on s'est rencontré, dans ce camion boueux : si tu fais une connerie. Et je dis bien une seule, je te le fais bouffer, ton frère. Et ta tête finira plantée sur une brochette de barbecue. 

La jeune femme rousse relâcha alors le tissu qu'elle avait entre ses doigts et retourna sur sa chaise sans quitter des yeux Thibault qui essayait de garder son sang froid. 

Maintenant qu'Angélique avait prit le rôle de Thomas en tant que leader, elle se sentait responsable de tous les actes qu'elle allait prendre. Elle réfléchit un long moment, et après avoir choisi la prudence et la sécurité de ses amis, elle prononça ces mots : 

-Je ne veux pas perdre aucun de vous. Je dois miser la protection des miens, c'est pour ça que je refuse d'accepter cet hommes parmi nos rangs. S'il veut servir à quelque chose, qu'il s'éloigne de nous. 

-Non ! Non, s'il vous plaît ! Moi aussi, je veux partir, je vous en supplie ! 

-Tu as tiré sur Robert, rappela l'adolescente. Ce n'était qu'un vieil homme apeuré qui tentait de survivre. 

-Je ne voulais pas. On me surveillait, c'est tout...

-C'est tout ? S'énerva Barbara. Même à mon pire ennemi je n'oserai pas lui tirer dessus. J'ai beau être agressive et parfois méchante, je garde une once d'humanité. Ça t'arrive ? Pourquoi tu veux changer d'avis maintenant, alors que ça doit faire deux mois et demi que tu vis dans ce trou à rat ?

-Mon frère est malade, il ne se rend pas compte parce qu'il ne prend pas ses médicaments. Le problème, c'est que toutes les pharmacies sont fermées et que...

-MENTEUR ! S'emporta Barbara. 

-Attendez ! Hurla Angélique en arrêtant tout le monde. Je sais comment tu peux te faire accepter.

-Angie, non ! S'interposa Barbara. 

-Oui ? S'intéressa Thibault, espérant ne pas avoir une tâche trop difficile.

-Va délibérer Thomas. Si tu sors mon mari, je te promets que tu sortiras d'ici.  

Face aux Portes de la Mort ( TWD )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant