76. Des habitudes à ne plus prendre

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A la fin de la prière, tous se dépêchèrent de rentrer dans leur appartement collectif. Les meubles étaient très anciens, en bois très foncé. Le sol et les murs étaient de la même pierre que le reste de l'église, sauf que de nombreux gros tapis usé le recouvrait pour décorer. Cette endroit était déjà bien moins obscur que les autres. Ulysse se leva en voyant tout le monde arriver. Il avait l'air fatigué et blanc comme un linge. 

-Qu'est-ce que c'était ? S'inquiéta t-il.

-On a dû prier, répondit Angélique en se jetant dans le canapé rococo. 

-J'arrive pas à croire que cet enfoiré demande aux autres de prier pour la résurrection, fit Barbara en faisant les milles pas. C'est quoi, son problème ? 

-Ce mec est fou, répondit Alix. Je l'ai vu dès qu'il est entré dans ma classe. Il n'allait pas juste parler de son église, mais aussi d'une maladie qu'il avait, je crois.

-Tu ne pouvais pas le dire plus tôt ? Bondit son père. Depuis notre arrivée on chercher des indices, alors si tu en as d'autres, dis-le nous, pour que je puisse le tuer plus rapidement. 

Barbara le regarda avec un air sévère. Thomas se rectifia aussitôt :

-Pour qu'on puisse le tuer. 

-Non mais tu comprends que dalle, ou quoi ? S'exclama t-elle. On t'a déjà dit que tuer était la dernière des options ! Tu te vois tuer quelqu'un ? Tu nous vois tuer quelqu'un de sang froid parce qu'on ne l'aime pas ? C'est pas humain, on ne doit pas se transformer comme eux. 

-Je t'ai déjà parler de ce sujet. Ce n'est pas pour moi, que je le fais, c'est pour nous. Je ne veux pas qu'il nous fasse de mal. La discussion est close. 

Barbara, énervée, se dépêcha de regarder à travers le seul vitrail de la pièce, donnant accès au cimetière embrumé. Elle ferma les yeux et pensa à d'autres choses plus réjouissantes. Des souvenirs de son passé. Elle se souvint alors de son chien Plaf. Elle se remémorait la fois où elle jouait dans le jardin avec lui. Soudain, dans ses rêves, un Tim âgé de dix ans courut vers elle joua sur la pelouse avec le chien. Ils riaient tous ensemble. Ils étaient heureux. Ne pouvant supporter une seconde de plus cette pensée, la grosse femme rousse ouvrit les yeux et secoua la tête. Elle baissa son visage et se regarda dans la vitre. Elle avait maigri. Il fallait dire qu'elle n'avait pas beaucoup mangé ces deux derniers mois. 

Alix n'était plus effrayée de cet endroit, si horrible était-il. A l'époque, le manoir lui glaçait le sang, elle était encore faible. Aujourd'hui, elle savait qu'elle avait changé, c'était devenu une guerrière, une meilleure survivante. Elle se sentait soulagée qu'Oscar ne soit pas là, car il aurait pu tout gâcher et perdre la vie de quelqu'un par sa petitesse et sa faiblesse. Elle voulait la fin du règne de Saint A. Elle voulait le voir mourir, comme avec Ethan pour les horreurs qu'il a faite, mais on devait faire autrement. Il fallait qu'il aille en prison pour se rendre compte des atrocités qu'il a créée, qu'il réfléchisse et fasse sa rédemption. Alix avait beau être dure et se montrer parfois sévère, mais elle avait un cœur et elle savait que tous gardait une part d'humanité. 

Ulysse s'approcha de Thomas et lui chuchota à l'oreille, sous les regards suspicieux des autres. 

-Eh, appela Alix. On est tous dans la même pièce, tu vas pas nous faire le coup de celui qui créée des secrets. 

-Je... Vous ne me connaissez pas encore. Je comprends vos inquiétudes. Rassurez-vous, moi non plus, je ne veux pas rester là. Je... J'ai peur. Je ne veux pas que les chrétiens de cette église me trouve sans robe blanche. Parce que je n'ai rien pour me fondre dans la masse. Je suis obligé de rester cloîtré dans notre chambre pour rester en sécurité, et... même ici, je ne me sens pas serein. Alors oui, je stresse, je... je demandais à Thomas d'utiliser sa rage de tuer pour aller chercher un vêtement. 

Face aux Portes de la Mort ( TWD )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant