69. Une fuite précipitée

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Comme prévu, la maison enflammée avait réussi à entraîner beaucoup de mordeurs avec elle. De nombreux morts entraient dans la maison, succombant alors sous la destruction massive des murs et du toit. Seuls Oscar et Robert savaient pour Antoine. Sa mort sous l'écroulement du plafond et la dernière explosion l'avait bien réduit en cendres. Robert s'était senti affreusement coupable, il ne se sentait pas très bien dans son cœur, à présent, après avoir découvert sa femme morte. Il s'accroupit alors devant Oscar, qui pleurait à chaudes larmes. 

-On va s'en aller, mon petit. 

Ne pouvait parler, le garçon continua de pleurer, hurlant de tristesse. Sans prendre plus de temps, Robert se releva et tua les mordeurs qui avaient remarqué Oscar au milieu de tout ce brouhaha. A l'aide du couteau de l'adolescent qu'il avait indirectement tué, il les dépeça et couvrit les vêtements du gamin de boyaux et de sang mordeurs. 

-Mais qu'est-ce que tu fais ! Tu vois pas que tu foires tout ? 

-Je nous sors de là, chuchota le vieil homme. 

-Antoine était là-dedans et tu l'as brûlé ! 

Le cœur du vieil homme se resserra. Il n'aimait pas du tout savoir qu'il avait tué un jeune, ce n'était pas dans sa nature. Lorsque le monde tournait encore rond, il n'osait même pas regarder des films avec la moindre image de sang ou de violence. Aujourd'hui, c'était à peu près la même chose, mais quand c'était pour sauver la peau de quelqu'un d'autre, ses peurs disparaissaient complètement. Il avait tué Antoine, mais il devait tout faire pour sauver le petit frère. 

Après la phrase du petit, tout le monde aux alentours entendit, y comprit Angélique, Thomas et Alix. La jeune adolescente regarda les yeux pleins de larmes la maison où elle avait habité, pleurant la mort de son frère. Angélique hurla de toute ses forces et tomba les genoux en premier sur le goudron. Thomas n'avait pas pleuré, il continuait à se battre pour protéger sa femme sur le sol. 

Les mordeurs les encerclaient et se resserraient petit à petit. L'espace où ils vivaient étaient complètement détruit, chaque morceaux de barrière était tombés, il ne restait que dix habitants toujours en vie et tous les entraînements n'avaient servi à rien. 

Robert avait fini d'engloutir Oscar de sang mordeur. Le petit pleurait à n'en plus finir, et s'il ne s'arrêtait pas, son camouflage n'aurait servi à rien. Il fallait que le vieil homme le calme. Angélique s'était finalement relevé, avec une rage telle qu'elle aurait assez de force pour tuer tous les morts devant elle. Elle saisit son couteau et en tua une dizaine en quelques secondes. Ensuite, elle prit son arme avec colère et tira dans tous les sens pour faire reculer l'ennemi. Elle criait, pensait à son fils et à cet endroit où il avait toujours vécu depuis l'apocalypse. Elle ne pouvait pas le laisser tomber. 

Alix continuait de tirer dans les têtes des morts qui s'approchaient trop d'elle et de sa famille. Paula était juste à côté, mais elle n'avait plus de balle et devait se débrouiller au couteau. Ses lunettes venaient de tomber, et sans faire exprès, elle les avaient écrasé en marchant dessus. Elle ne voyait plus grand chose en plus de la nuit noire, alors elle recula de plus en plus. Elle n'osait plus se battre. Alix la vit et décida de s'approcher d'elle, mais Paula, ne la reconnaissant pas, leva son couteau sur elle et tenta de lui percer le crâne. Elle décida alors de la pousser sur le sol. 

-C'est moi, Paula ! S'écriait Alix. 

-Pardon, je ne vois plus rien ! J'ai peur, je sens que je vais mourir. 

-Ne dis pas ça et relève toi. On n'a pas terminé. 

-Mais si tout se termine et qu'on ne retrouve plus de lunettes pour moi ? 

-On va t'en trouver ! Mais continue à te battre. 

-Je ne peux pas... Je ne peux pas... 

Alix se décida alors à éliminer avec rage les morts qui continuaient infiniment à s'approcher. Elle prit le couteau de son amie et en tua deux en même temps. Son amie à lunettes ne bougeait plus, restant assise par terre, tremblante de tous ses membres. 

-Je me doutais bien que tu serais pas prête, lança Alix en regardant avec dégoût son amie. Si tu voulais sortir, c'était juste pour être avec moi.

-Je suis désolée, je t'aimais ! 

Alix continuait à défendre Paula restée au sol, pleurant sur son propre sort. Elle se mit à parler de ses parents, probablement morts, et de son envie de sortir avec son amie. 

-Je ne suis pas lesbienne ! Hurla Alix. Et maintenant relève-toi ou je te perce l'œil avec ton couteau. Ça te fera moins mal que de te faire dévorer. Je ne vais pas tous les faire reculer bien longtemps. 

Paula se leva d'un bond et embrassa son amie longuement alors qu'elle était en train de se battre. Mais cette fois-ci, ce n'était pas Alix qui l'avait repoussé, mais les mordeurs qui lui dévorèrent le cou, les côtes et les jambes entières. L'adolescente tomba de nouveau sur le sol, hurlant de douleur comme elle ne l'avait jamais fait auparavant. Du sang commençait à s'éjecter de partout, et tous les mordeurs autour s'entassait sur le pauvre corps de Paula qui avait cessé de crier. 

Soudain, une grosse lumière blanche jaillit du portail d'entrée de la communauté, tombé lui aussi. C'était une sorte de gros camion, écrasant tout sur son passage. Les mordeurs sur la route se faisaient écraser un par un, laissant une mare de sang sur le passage. Le camion fit un dérapage et tous les habitants firent face à la remorque ouverte du véhicule, où un homme leur hurla : 

-Vous pouvez entrer, mais ce sera le point de non-retour ! 

Sans réfléchir, tous se ruèrent dedans. Angélique, Barbara, Thomas, Alix et trois autres s'engouffrèrent dans la sombre remorque. Lorsque la porte se referma, Oscar et Robert, qui n'avaient pas eu le temps de rentrer, virent une grosse croix de Jésus blanche peinte. Alors pour leur sécurité, les deux sortirent de la communauté lentement, imitant le plus possible les mordeurs. Oscar pleurait, mais le vieil homme tentait de le calmer pour ne pas se faire repérer. Ils réussirent à aller loin, très loin dans la forêt. 

Malheureusement, Océane était restée dans la prison, dans la cave de l'une des maisons de la ville à présent détruite. 

Face aux Portes de la Mort ( TWD )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant