Ethan se leva, le visage relevé, la bouche mécontente. La faible lumière qui éclairait la cellule renforçait ses traits vengeurs et il paraissait plus grand, plus fort et menaçant sous l'angle de Barbara. Le policier serra les poings et renifla :
-Donc c'était toi.
Le silence de la cave paraissait trop lourd pour la jeune femme, qui commençait à être effrayée. Elle se leva elle aussi, et resta méfiante à l'égard de l'homme qui partageait le même espace de vie qu'elle. Ils étaient cloîtrés derrière cette grande grille incassable qui les séparait de la liberté. Ils savaient tous que la nuit était enfin tombée, et Ethan était sûr que plus aucun meurtre n'allait se passer, excepté celui qu'il comptait faire bientôt.
-Depuis le début, c'était toi.
-Je n'ai rien fait, déclara Barbara en articulant et en tremblant.
-Alors pourquoi es-tu dans cette cage ?
De longs silences s'interposaient entre ces paroles. L'air était froid, leurs paroles et leurs visages l'étaient aussi. Tout était dur comme du marbre. Ils étaient prisonniers ensemble, les ennemis venaient de se trouver pour la première fois. Pourtant, c'était comme s'ils étaient toujours restés ensemble.
-Alors il va falloir que je termine le boulot. Te faire prisonnière n'est pas la solution. Tu as tué, tu mérites de mourir, c'est comme ça que ça se passe.
-Tu es comme moi, se défendit la femme rousse. Nous sommes ici parce que nous avons tué, c'est vrai. Et comme je viens de le dire, je ne suis pas la seule. Alors si tu veux finir le boulot, on va le faire ensemble. Tu veux essayer de me tuer ? Alors que crois-tu que je vais faire ? Te laisser me buter ? Sûrement pas. Il va falloir qu'on se batte.
Les deux se regardèrent, sans aucune expression dans le regard, juste l'envie que tout cela se termine. Ethan s'approcha lentement.
-Avant toute chose, j'aimerais te dire ce que j'ai à te dire : je n'ai pas tué de policiers. Je n'ai jamais tué d'Humains et je ne compte jamais le faire, sauf si on m'y oblige.
-Je te rassure, je ne serais pas ta prochaine victime. Et tu ne seras pas ma dernière.
Mais alors que le conflit allait prendre forme, une porte s'ouvrit, laissant passer une lumière dans la cave. Une ombre entra d'un pas rapide, clés en main, et ouvrit la cage en l'insérant dans la serrure. La personne avait un revolver en main, et obligea Ethan à sortir de la cage. Ce dernier questionna Barbara du regard, puis sortit, sans dire un mot. Un bras ferme et dur l'obligeait à monter les marches, et quelques minutes après que la porte se soit fermée, Barbara comprit. Il devait sûrement être minuit et le tueur qui venait d'entrer avait pris et choisi sa troisième victime.
-Je le disais depuis le début, recommença Antoine en faisant les cents pas dans la maison. Cette folle ne me faisait pas confiance. Je ne vous l'avais pas dit, mais... Un jour, elle est rentrée ici toute mouillée et frigorifiée. Oscar et moi, on a dû l'aider à la réchauffer, c'était moins une. Mais elle avait dû sortir dehors pour être aussi trempée. Je ne sais pas pourquoi elle était partie, mais il devait bien y avoir une raison.
-Je ne le crois toujours pas... Murmura Thomas, le regard posé sur quelque chose d'invisible.
-Je ne l'aurai jamais crue capable de faire ça, continua Angélique. Je sais que son frère l'a changée, mais à ce point là ? Jusqu'à tuer des hommes sans raison ?
-Elle n'a pas tué de policiers, ni personne d'autre, contredit Alix d'une voix sûre. Un homme est mort une nuit avant notre arrivée, si ma mémoire est bonne, alors comment ça se fait qu'elle a tué ? On ne connaissait rien de cet endroit.
-Barbara a fait mauvaise impression en entrant, ça s'est ressenti chez tout le monde, expliqua Antoine. Océane avait dit à chaque habitant de ne pas s'approcher, et pour certains de l'espionner pour vérifier ce qu'elle faisait.
-Et tu ne nous le dit que maintenant ? S'exclama Thomas. M'enfin, bon sang, Antoine ! Barbara fait partie de notre groupe, elle est des nôtres et nous nous faisons confiance !
-Sommes-nous en sécurité, ici, Antoine ? Demanda Angélique qui s'était levée.
Elle regarda son fils avec sérieux et colère, comme lorsqu'il était enfant et qu'il avait fait une bêtise. L'adolescent ne savait pas quoi répondre, avec tous les événements qui venaient d'arriver. Sa famille était bien sûr assez protégée par les morts qui s'entassaient jours après jours, mais les Menaces, et les meurtres continus étaient dangereux et potentiellement mortel. Alors il décida de ne rien répondre. Oui, cet endroit n'était pas si en sécurité qu'il paraissait.
Barbara resta un long moment assise par terre à essayer de reconnaître qui était le tueur qui venait d'embarquer Ethan. Elle se remémora les traits de son visage sombres, mais rien ne lui revenait en mémoire. La seule chose qu'elle avait déjà vu, ou plutôt senti, était son odeur. Le problème est qu'elle ne se souvenait plus de qui. Le revolver que tenait le meurtrier lui était inconnu. Elle tenta alors quelque chose. Elle se leva et poussa la porte grillagée, qui s'ouvrit. A défaut d'avoir échafaudé un bon plan, l'homme n'avait pas pensé à refermer la cellule. La grosse femme sortit, heureuse, un sourire sur le visage. Elle avait l'avenir de la ville entre ses mains, et si elle réussissait à attraper le meurtrier, tout le monde y compris Océane lui donnerait sa confiance. D'une minute à l'autre, elle pourrait se ré-inclure dans la société, et vivre comme une personne normale. Mais cette nuit sera très mouvementée, alors elle sortit de la cave où elle était enfermée.
Elle allait enfin montrer de quoi elle était capable.
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Face aux Portes de la Mort ( TWD )
Ficção AdolescenteUne épidémie de zombie est survenue sans prévenir. France touchée, monde écroulé, familles déchirées. Il n'y a plus de lois, plus de contraintes, mais surtout plus de vie. Sur une terre peuplée de zombies, la famille Wilson se verra obligée de survi...