7. Hurler à la mort

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C'était à présent la nuit. Il était vingt et une heure et les parents d'Oscar et Alix n'étaient toujours pas revenus. Cette dernière ne cessait de consulter son téléphone pour recevoir un quelconque message de ses parents, ou de son petit-ami qui ne lui avait pas parlé de la journée, malgré ses appels. Debout devant la fenêtre, elle regardait l'obscurité de la rue devant elle. Tous les lampadaires étaient éteints, ce qui était anormal, sauf un, qui grésillait de temps à autre.

Oscar jouait silencieusement dans sa chambre, en haut de la maison, et le chien Baloo, lui, sommeillait dans son panier à l'entrée. Alix ralluma son téléphone, mais elle n'avait toujours pas de notifications.

-Qu'est-ce que c'est que ça... Murmura t-elle en s'approchant de la fenêtre, les sourcils froncés.

Une silhouette sombre se découpait grâce à la lumière à moitié présente du seul lampadaire allumé de la rue. Elle avançait lentement, les genoux tordus, les doigts crochus et la tête bancalement posée. Alix s'approchait de plus en plus de la fenêtre, si bien que son nez touchait la vitre. Elle voulait absolument voir à quoi ressemblait l'homme ou la femme qui marchait seul à une heure si tardive. Lorsque la chose arriva sous le lampadaire et que son visage fut illuminé par la lumière que ce dernier projetait, Alix sursauta et lâcha son téléphone. Elle le ramassa aussitôt, sans quitter des yeux la créature qui s'approchait de sa maison, puis appela son père.

-Allez, décroche... décroche, papa...

Mais au final, il n'avait pas répondu. Alors elle courut dans la cuisine, prit une chaise et la coula sous la poignée de la porte pour éviter qu'elle ne s'ouvre. Lorsqu'elle se retourna pour aller en prendre une deuxième, elle vit Oscar, au pied des escaliers, un jouet à la main. Il s'avança vers l'interrupteur et alluma la lumière.

-Non ! Chuchota Alix. Éteint-moi ça !

-Pourquoi ?

-Éteint, je te dis !

Alix, voyant qu'il ne comprenait rien, se précipita sur le bouton mais avant même d'appuyer dessus, la lumière s'éteignit toute seule. Elle se mettait à grésillait comme le lampadaire. 

-Pourquoi tu fais ça ? Demanda le garçon. A quoi tu joues ?

-Rien, monte dans ta chambre. Et ne t'inquiète pas, c'est juste une panne de courant.

-Non. Je veux savoir ce que tu trafiques. Sinon je dis à maman que tu as invité Steve ici et que vous n'avez pas arrêté de vous bécoter toute la soirée.

-Viens voir, fit alors Alix en envoyant son petit frère vers la fenêtre. Regarde sous le lampadaire.

A son grand étonnement, la créature n'était plus là. Le lampadaire grésillait toujours, mais plus de silhouette. Où était-elle ? Oscar regarda sa sœur comme s'il voyait un gros détritus sur le sol.

-Qu'est ce que tu ne ferais pas pour ne pas me dire ce que tu trafiques...

Il s'en alla, laissant sa sœur toute chamboulée, haletante. Elle courut à l'entrée, puis coula son œil sur la petite vitre en haut de la porte. Au moins, la créature n'était pas à l'entrée. A peine se retira t-elle du hall qu'elle entendit ses voisins crier et un bébé hurler. Alix savait donc où se trouvait la chose qu'elle avait vu dans la rue. Et pour couronner le tout, le chien qui dormait hurla à la mort de toute ses forces. Il faisait du bruit, et du coup, allait attirer toutes les mauvaises créatures du coin dans leur maison.

Face aux Portes de la Mort ( TWD )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant