Face aux Portes de la Mort ( TWD )

68. La maison flamboyante

Alors que la maison prenait flamme, Antoine entra dans la demeure sans se soucier du danger que cela représentait. L'adolescent courut dans l'entrée qui chauffait de partout, et en se protégeant le corps de ses bras, il courut vers l'escalier. Le feu détruisait tout si rapidement que le plafond commençait déjà à s'écraser. Il arriva devant la porte où Oscar était enfermé, et l'ouvrit. Sauf qu'il l'avait fermé à clé quelques minutes plus tôt. Il fouilla rapidement dans toutes ses poches, mais il ne les trouva pas et regarda derrière, là où le bout des escaliers devenait orange clair. Il défonça alors la porte de coups de pieds continus, imité de l'autre côté par son frère qui pleurait. 

Barbara tuait tout le monde autour d'elle, armée de sa fidèle hache. Les têtes de mordeurs étaient toutes tranchées en deux sans exception. Elle était l'une des seules toujours debout, avec Angélique, Thomas et six autres. Elle se tourna vers la maison brûlée, mais continua son carnage. Elle donna un coup, un deuxième puis une dizaine d'autres. Elle ne cessait de tourbillonner sur elle-même éliminant à peu près cinq morts par tours. Elle se défoulait de la mort de Tim, et cela l'apaisait énormément de tuer. Alors qu'elle continuait de tourner, elle manqua de peu le bras d'Angélique, qui venait elle aussi de tuer un mordeur qui allait la faire tomber. Thomas, armé d'un couteau, perçait une ligne dans le tas, et commençait à fuir malheureusement la communauté. Mais il commençait à être encerclé et plus aucune issue de secours ne s'offrait à lui. Soudain, des tirs surgirent de partout et tuèrent une quarantaine de monstres qui s'écroulèrent directement sur le goudron. 

Thomas s'était accroupi pour se protéger des balles, mais une fois qu'il se leva, il vit une vingtaine de mètres plus loin, sur une des barrières écroulées Alix et Paula, tuant tout sur le passage. 

Antoine avait enfin fait un trou dans la porte, et continua de l'agrandir pour permettre au garçon derrière de sortir. Une fois assez large pour Oscar, il se mit à passer à travers avec une certaine difficulté, puis lorsqu'ils furent tous les deux saints et saufs dans les escaliers, ils se câlinèrent. 

-Pardon, murmura Antoine. 

Oscar regarda son frère sans une once de méchanceté, puis ils se mirent à dévaler les marches en évitant les murs chauds et enflammés. La chaleur était infernale, les deux garçons transpiraient énormément et s'ils ne sortaient pas bientôt d'ici, ils mourraient. Alors ils se prirent la main, et atterrirent dans la cuisine, méconnaissable. Les meubles étaient devenus en feu, des morceaux de murs s'étaient écroulés et une bonne partie du plafond menaçait de s'effondrer d'une seconde à l'autre. 

Ils regardèrent les passages qui s'offraient à eux. Quelques secondes défilèrent, sous les crépitements incessants du feu qui prenait une place de plus en plus importante dans la pièce. 

-Ne t'arrête pas de courir, d'accord ? Fit Antoine en prenant son frère par les épaules. Papa me l'a ordonné pour notre survie, il va falloir être courageux, maintenant. Je sais qu'on a pas toujours été en accord, toi et moi, mais il faut qu'on soit ensemble, cette fois-ci. Allez. 

Ils coururent à droite de la pièce, sautant sur un morceau de mur tombé, pendant qu'Oscar glissa sous une poutre qui s'était décollé du sol. Des centaines de lambeaux tombaient dans tous les sens, les parties de plafond s'écroulaient toutes une par une, et les meubles devenaient cendres. Plus que quelques mètres avant la sortie. Antoine et Oscar continuaient de courir, ne se regardant plus, ne pensant qu'à s'échapper de ce four beaucoup trop grand. Ils avaient cessé de se tenir la main. 

Mais alors qu'ils allaient tous les deux s'en sortir, une autre poutre s'écroula et tomba sur Antoine. Oscar s'arrêta dans sa lancée, et se retourna vers son frère, qui tentait de se retirer. 

-Ne t'arrête pas, cours ! Hurla l'adolescent. 

-J'peux pas faire ça ! J'peux pas te laisser !

-Souviens-toi de ce que je t'ai dit. 

-J'm'en fiche ! Je veux que tu restes en vie. Je ne veux pas te perdre, toi aussi. 

Une troisième poutre de flammes s'éclata contre le sol, barrant le chemin à Oscar de rejoindre son frère en péril. Il commençait à pleurer. 

-Si tu meurs, je veux te rejoindre ! Hurlait l'enfant. 

-Non, ne te sacrifie pas pour moi. Tu es plus précieux. Va ! Rejoins papa et maman. Dit leur que je les aime et que j'aurais aimé vivre plus longtemps avec eux. 

-Non ! Non ! Criait toujours Oscar alors que le plafond qui se décollait lui brouillait de plus en plus la vue. 

Il se mit à tousser et tout se détruisait tellement vite que la dernière image qu'il vit de son frère fut sa main levée, deux doigts en l'air. La fumée s'empara de la maison, et il fut contraint de sortir, rencontrant Robert qui le porta en dehors du jardin. Un dernier explosif qui n'avait pas encore fonctionné libéra finalement ses flammes à son tour, et la maison se détruisit entièrement. Un chamboulement magistral déploya un gros nuage de fumée qui se déversa sur toute la petite ville. 

-ANTOINE ! Hurlait le petit en s'égosillant la voix.