Face aux Portes de la Mort ( TWD )

14. Les secrets du portable

Angélique et Thomas n'avaient pas arrêté de chercher Antoine, qui n'avait toujours pas pointé le bout de son nez. Les broussailles devenaient de plus en plus denses et touffues, et la terre était tellement humide que monter la pente devenait tout bonnement impossible à escalader. Angélique était trois mètres plus haut que son mari, qui commençait à perdre son souffle et sa rapidité du début. Les grognements étaient tout près, et la sonnerie du téléphone s'était répété une troisième fois. Cette dernière était une chanson énergique, qui se nommait "Easy Street". Angélique attrapa le tronc d'un arbre mort et posa son pied sur un tas de cigarettes usagées. Elle s'avança et tomba sur un terrain plat. Le téléphone était là, près d'une mare de boue. Thomas arriva peu après et regarda sa femme ramasser l'appareil et le regarder.

-C'est bien le sien. 

-Tu connais son mot de passe ?

-Oui, répondit-elle, les larmes aux yeux. C'est Baloo. 

Elle tapota sur l'écran les cinq lettres du nom de son chien, puis le téléphone s'ouvrit. En fond d'écran se trouvait Antoine qui embrassait langoureusement Nadia, sa petite-amie aux cheveux roux. 

-La galerie, proposa Thomas.

Lorsqu'Angélique l'ouvrit, des dizaines de vidéos s'affichèrent datant d'il y a deux jours. Exactement lorsqu'Antoine avait été enlevé. La première était le jeune adulte qui embrassait sa petite-amie amoureusement. La photo du fond d'écran devait être tirée de cette vidéo car tout se ressemblait. La deuxième était un film sur un petit feu de camp qui illuminait une pièce ayant l'air abandonnée. Autour de cette lumière orangée, il y avait une dizaine de personnes qui riaient de bon cœur, se donnant des coups de poings amicaux ou trinquant à leur santé. La seule chose qui déplaisait fortement les deux parents étaient le surplus d'alcool et de cigarettes qui recouvraient la plupart du sol.  

-Qu'est-ce que notre fils faisait là ? S'inquiéta Angélique, qui venait de découvrir la face cachée d'Antoine. C'était avant-hier soir .

-Oui. Mais il m'avait dit qu'il ramenait un ami chez lui. Pourquoi il m'a menti ? 

-Il ne voulait pas que tu saches qu'il soit là, peut-être. 

-Hier, je suis passé pas loin d'ici, en voiture. Il y avait une dizaine de cadavres, brûlés, qui gisaient sur le parking. Des camions étaient venus les transporter. Et je suis sûr que ces personnes sont ceux sur la vidéo. Ils ont dû tous se faire prendre dans l'incendie...

-Si tu es en train de me dire qu'Antoine s'est fait brûlé à vif et qu'il en est mort, je peux t'assurer que tu as tort. Il est toujours en vie.

-Qu'est-ce qu'on en sait ? Beugla Thomas. Comment peux-tu penser des choses pareilles ? Antoine m'a dit qu'il rentrait à la maison pour me rejoindre ! 

-Je sais qu'il t'a menti, Thomas, mais ça ne veut en aucun cas veut dire qu'il est... pleurait Angélique. Il aurait très bien pu te cacher la vérité comme il l'a très bien fait jusqu'à maintenant. Regarde-nous. On n'a pas su l'éduquer, on ne sait même pas s'il est vivant ! Plus le temps passe, plus sa vie est en danger, et c'est dans ces moments-là que je me dis que... que...

-Que quoi ? S'intéressa son homme.

-Qu'on aurait peut-être dû se retenir et n'avoir jamais été parents.