Face aux Portes de la Mort ( TWD )

35. La peur est humaine

Le manoir était désormais en période de nettoyage. Chaque membre de la famille Wilson se mettait en tête de déposer les corps au fond du grand jardin et de les brûler ensemble, car creuser une tombe pour chacun prendrait trop de temps. Barbara et Tim, eux, s'étaient assis ensemble sur la première marche du long escalier du hall, reprenant leurs esprits.

-Tu as aidé cette femme, constata Barbara en posant sa large main sur l'épaule de son frère, les yeux pétillants de bonheur. Je suis fière de toi.

Tim regarda ses chaussures, en examinant chaque goutte de sang qui était dessus. Il était content de recevoir des compliments de sa sœur, qui étaient si rares qu'il ne pouvait s'empêcher de sourire. Barbara, elle, regardait ce dernier comme elle ne l'avait jamais fait auparavant. Depuis sa naissance, elle ne l'avait jamais vu se défouler autant sur quelqu'un.

-J'avais peur, murmura t-il modestement, sans quitter ses chaussures des yeux.

-Tout le monde a peur, surtout dans des moments comme ceux-là. Parce que ce sentiment-là, tout le monde se voit confronté à lui dans certaines périodes de sa vie. Tu sais quoi ? Moi aussi j'avais peur. La première raison, c'est que des morts cannibales qui reviennent à la vie, c'est pas rassurant. La deuxième c'est que plus je te regardais au combat, plus j'avais peur de te revoir avec une morsure sur le corps.

-Angélique aussi a peur, réfléchit l'homme.

-Oui, c'est vrai. Elle aussi... Elle a perdu sa mère quelque part et je dois avouer qu'à sa place, j'aurais les j'tons, j'avoue. C'est choquant de voir quelque chose qu'on connaît se métamorphoser complètement, ça t'fait perdre l'esprit. Angélique à dû naître et vivre ici, elle est perdue parce qu'elle ne reconnaît pas ce manoir.

-Moi c'est ce monde qui me fait perdre la tête.

-Ouais... Ce monde... ria Barbara. Si on peut appeler ça comme ça. Bon, allez, on devrait les aider ou on va se faire mal voir.

-Attends, retint Tim en prenant sa sœur par le bras alors qu'elle se levait. On est d'accord, cet endroit est rempli de mordeurs, il n'y a plus aucun signe de vie dans les parages ?

-Ne me dis pas que tu veux...

-Il faut qu'on s'en aille d'ici dès à présent ! La grand-mère doit être complètement desséchée à l'heure qu'il est.

-Tim !

-Mais c'est vrai ! Si elle serait encore ici, elle se serait montrée, non ?

-Peut-être, peut-être que non... Allez, Tim. J'crois que la bataille t'as r'tourné l'cerveau. Tu veux que j'te trouve une chambre pour aller dormir ?

-Oh, mais laisse-tomber, tu comprends rien, s'emporta le petit frère en partant d'un bond.

-Mais... Se vexa sa sœur, triste de ne pas rester plus longtemps avec le seul membre de sa famille encore vivant. Tim...

-On se reverra plus tard.