8. Infiltrés

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-Vingt-quatre heures, c'est donc ça ? Demanda le policier en tapotant sur son clavier d'une vitesse surhumaine. Je note...

-Votre nom ? S'intéressa Angélique. 

-Ethan, pour vous servir. 

Angélique et Thomas étaient tous les deux assis dans un bureau de commissariat de police. Anxieux, ils ne cessaient pas de jeter des regards vifs un peu partout. La pièce était plutôt propre, sauf le bureau où des centaines de miettes de beignets à la fraise pourrissaient depuis quelques heures. Le policier devant le couple était obèse, un crâne à moitié chauve, et des bras aussi poilus que des tapis. 

-Vous savez, en ce moment, avec toutes les disparitions qu'on a en ce moment, entama le gendarme en grignotant des viennoiseries. Le cas de votre fils ne sera pas consulté avant un bon bout de temps. J'ai bien peur que votre déposition soit inutile avant les trente prochains jours.

-Trente prochains jours ? Beugla Thomas en se levant d'un bond. On ne peut pas faire plus vite ?

-De nombreuses personnes sont arrivées avant vous, vous savez. Et comme on dit, se sont les premiers arrivés qui sont les premiers servis.

-Non mais je rêve ! On parle d'une disparition, là ! Vous savez qu'habituellement, vingt-quatre heures après qu'une personne disparaît, les gens sont retrouvés morts ! 

-Non, des fois, on ne les retrouve jamais, rassura le policier qui eut un petit rire après avoir vu les têtes choquées de Thomas et Angélique. Enfin, oui, mais... Du coup, on sait qu'il ne sont pas forcément morts, c'est peut-être mieux comme ça...

-Vous vous foutez de nous ? Hurla Thomas, rouge de fureur. Ça fait trois heures qu'on poirotes ici comme des cons, alors que nos enfants sont seuls chez nous ? Viens, Angélique, on se barre d'ici. 

Ils sortirent alors du commissariat, plus furieux que jamais. Lorsque Thomas consulta son portable, il remarqua de nombreux appels manqués de la part de sa fille. Alors il essaya de lui téléphoner, mais l'adolescente ne répondait pas. Et s'il lui était arrivé quelque chose, à elle aussi ? Il fallait absolument qu'il se dépêche d'aller savoir comment allait Alix et Oscar. 

Le chien n'avait pas arrêté d'hurler, et ce n'était maintenant plus qu'une créature qui errait dans la rue, mais trois. Alix se dépêcha de fermer les rideaux de toutes les fenêtres du rez de chaussée, puis partit prévenir son frère. Il fallait qu'ils se cachent quelque part dans la maison avant que ces monstres ne les attrapent. 

-Tais-toi, Baloo ! Ordonna Oscar au chien. La ferme !

-Oscar ! Appela Alix. Trouve une cachette ! C'est toi le meilleur à ce jeu-là ! 

Pendant que le petit réfléchissait, Alix regarda les fenêtres cachées par les rideaux. Sur le rebord de celle du salon, elle vit son téléphone vibrer. Elle recevait l'appel de quelqu'un, mais elle n'osait pas aller décrocher par peur de se faire remarquer par l'une des créatures. La porte se mettait à trembler violemment et tout le monde pouvait entendre les nombreux grattements que les choses faisaient à l'extérieur. Mettre des chaises n'avait servi à rien, puisqu'elles s'étaient brisées à peine quelques secondes plus tard. Affolés, les deux enfants coururent dans la chambre du plus petit de la famille, tandis que le chien, qui, anciennement aboyait, laissait place à des hurlements de douleurs, comme s'il mourrait. 

Face aux Portes de la Mort ( TWD )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant