46. Une tragique idée

53 6 0
                                    

Un matin, très tôt dans la journée, le petit groupe partit, sur la route de goudron recouverte de feuilles mortes. Ayant fouillé une grosse partie du manoir de Nicole, Angélique et les autres avaient rassemblé des valises entières de vêtements et de nourriture, ce qui leur permettait de tenir plusieurs jours sans problème. 

Angélique, Thomas et leurs deux enfants étaient dans le van de la famille, tandis que Barbara et Tim dans le véhicule de Nicole, une très jolie voiture de haute qualité. Angélique n'était pas d'accord pour l'utiliser, mais face à la promesse de ne pas l'abîmer, elle ne put refuser. Cette dernière était sur le siège passager, le visage contre la portière, regardant les arbres défiler, voyant parfois quelques silhouettes déambuler. 

Avec surprise, ils avaient récolté une bonne dizaine d'armes à feu que la vielle femme gardait en secret. Elles étaient vieilles et poussiéreuses, mais il y avait assez de balles et il fallait juste espérer que malgré le temps, elles continuaient de fonctionner. Angélique ne savait pas si quelqu'un savait s'en servir, mais elle, elle n'en avait jamais touché auparavant. 

-Pas de regrets ? Demanda Thomas, au volant. 

-Aucun. Vous êtes content de partir, les enfants ?

-J'ai jamais été aussi heureuse de partir de chez mamie, fit Alix. On arrive quand ? 

-En fin de journée, répondit son père. Tiens, Angie, tu veux bien allumer la radio, pour voir s'il y a du nouveau. 

La femme s'exécuta, mais aucune fréquence ne fonctionnait. 

-Pas de surprise. Barbara et Tim sont toujours derrière ?

-Oui, papa.

-Parfait. Dormez, ça vous fera du bien. Il faut que vous soyez en pleine forme lorsqu'on arrivera là-bas. Je pense qu'il vont nous prendre nos armes, et tout ce qu'on contient dans cette voiture. Ils vont devoir nous vérifier, et c'est compréhensible. Mais je vous demanderais de ne pas avoir peur et de ne rien leur cacher. 

-Je suis tellement pressé de me sentir en sécurité ! S'exclama Oscar. 

Angélique et Thomas se regardèrent, une boule au coeur. Soudain la route en goudron se transforma en terre, gadoueuse et ralentissante. 

Ils roulaient moins vite, faisant attention à ne pas quitter le chemin. Barbara, qui ne quittaient jamais ses manières brutes, manqua de peu de glisser et de faire un accident, mais se reprit. Mais alors que tout s'annonçait pour le mieux, Angélique vit un groupe d'une vingtaine de mordeurs marchant tous ensemble entre les arbres, à une dizaine de mètres de là où ils étaient. Elle prit peur, mais elle se dit à l'intérieur d'elle même qu'ils allaient les semer en un clin d'œil. 

Malheureusement, ce n'était qu'une illusion car deux secondes plus tard, Barbara, qui gardaient toujours ses mouvements d'hommes, dérapa et s'enfonça dans une grosse flaque de boue qui les empêchait d'aller plus loin. 

-Et merde ! Jura la femme rousse en frappant son volant. 

Elle descendit lentement de sa voiture, examinant la situation. Elle se mit à gronder encore plus, maugréant tout ce qu'elle voyait. Elle fut rejointe par Tim, puis Angélique et le reste de la clique. Thomas examinait sous tous les angles ce qui se passait, tandis que Tim réfléchissait déjà à un moyen de sortir de là. Angélique regardait discrètement le groupe de mordeurs plus loin.

-Une idée ? Demanda Barbara. Désolée, Angélique, je t'avais promis... 

-Je m'en fiche, coupa t-elle, plus intéressée par les morts. Les enfants, dans la voiture. 

-Mais...

-Il n'y a pas de mais, vous m'écoutez tout de suite. Allez. 

-Angie, qu'est-ce qui se passe ? 

-Je les mets en sécurité, c'est tout. 

-Il n'y a rien, ici, fit Tim. Pourquoi les enfermer ? 

-Si, il y a un groupe de morts, là-bas. Alors dégagez la voiture de ma mère maintenant. 

Alors qu'Alix partait, Tim s'approcha de cette dernière alors que les autres regardaient ailleurs, puis l'embrassa. Ils se regardèrent longuement, puis se quittèrent. Oscar monta à son tour puis referma la portière d'un coup sec. 

-Bon, moi je propose qu'on les élimine avant de sortir la voiture d'ici, fit Barbara. 

-Trop risqué, contredit Thomas. Si on se dépêche de la sortir, cette voiture, avant qu'ils arrivent, on n'aura pas besoin de se salir les mains et de risquer nos vies.

-Votre temps de parole définit notre temps de vie parce que le groupe de mordeurs se rapproche et on pourra pas sortir le véhicule de cette mare de boue. J'ai bien peur que Barbara aie la meilleure solution qui s'offre à nous pour l'instant.

-Bon, alors tout le monde prends les armes dans le coffre de notre voiture, ordonna Angélique. Les armes sont chargées, il vous suffit juste de charger. 

-Et si on ne sait pas comment tirer ? S'inquiéta Tim, courant vers le véhicule. 

-Tu es mort. 

Tout le monde saisit alors une arme en main, y compris Barbara, en plus de sa légendaire hache. Ils furent tous près pour le combat, mais Tim eut une idée. 

-On devrait tous se mettre dans la gadoue, pour les déstabiliser. 

-Merveilleuse idée ! S'écria Thomas sans ironie.

En courant, ils se déplacèrent alors en plein milieu de la flaque, manquant de glisser à chaque secondes. Leurs pas devenaient de plus en plus en lents, alourdis par la boue. Les mordeurs arrivaient en grognant, se jetant dans le tas de terre, certains tombant dès leur premier pas. Barbara donnait des coups de haches dans tous les sens, oubliant que ses amis se battaient à côté d'eux. Thomas et Angélique étaient prudents, et Tim l'était encore plus. 

Alors que le jeune homme regardait autour de lui pour voir si aucun mordeur ne surgissait d'un autre côté, il vit le visage d'Alix derrière une des vitres de la voiture. Il reprit alors du courage, et essaya de se montrer brave face à cette fille formidable. Il marcha le plus rapidement possible vers un mordeur, puis le tua d'un coup de couteau. Il préférait garder les balles pour plus tard, pour un moment plus grave et dangereux. Il courut alors vers un autre côté de la flaque, se baissant pour éviter un puissant coup de hache de sa sœur, puis monta sur sa voiture. 

Il observa de haut la scène, fier de lui, mais perdit prise et glissa comme un toboggan de la voiture pour atterrir complètement dans la boue. Son corps entier fut recouvert de terre, et il n'arrivait plus à remonter. Un mordeur qui était coincé depuis des jours dans cette flaque agrippa la jambe de Tim et tenta de l'entraîner au fond. Le monstre remontait le long de son corps, et lui mordit le haut du bras. 

Face aux Portes de la Mort ( TWD )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant