42. La fête

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Barbara continuait de danser dans la pièce qui était devenu à ses yeux une piste de danse géante. Mise à part elle, tout le monde parlait calmement, c'était la seule qui semblait véritablement s'amuser. Alors, voyant que Thomas et Angélique discutaient de façon trop mature pour elle, elle entraîna l'homme à faire quelques pas. Ils s'amusèrent tous les deux, suivant le son de la musique, tandis qu'Angélique les regardèrent. Elle préférait rester en retrait, n'ayant pas le cœur de faire comme eux. Elle continua à boire son verre de rosé, puis jeta un coup d'œil à sa fille Alix, juste à sa gauche. Et elle vit avec stupeur qu'elle et Tim s'embrassait langoureusement.

Elle recracha ce qu'elle avait dans la bouche.

-Tu danses pas, Angie ? Demanda Thomas.

-Non, non, je vous regarde, rassura t-elle. Allez-y, vous me faîtes rire.

-Bon, eh bien regardez tous ! J'ai fait cinq ans de salsa. Et toi, Barbara ?

-Oh, mais je te laisse faire ! Allez, Thomas, montre-nous tes p'tites compétences !

Ils se mirent à rire tous les deux, rejoins par Oscar qui essayait d'imiter son père. Se sentant pas à sa place ici, Angélique partit dans le couloir à côté, qui était tout de suite plus froid et plus sombre. La nuit au dehors avait l'air plutôt calme, ici. La femme s'avança, le pas légèrement déformé par l'alcool, sur le parquet où quelques endroits miroitaient avec la lune. La musique lui paraissait à des kilomètres, et les joies de la fête aussi.

Elle avait l'impression que faire ce genre de chose ici souillait cet endroit où Nicole aurait préféré faire régner calme et propreté. Angélique ne pouvait danser ou écouter de la musique ici, car c'était manquer de respect pour sa mère, qui, il fallait bien l'avouer, devait être morte à l'heure qu'il est. Une larme coula le long de sa joue, et elle décida de se plaquer contre le mur pour éviter de tomber sous l'effet de la tristesse et de l'alcool. Elle prit du temps pour reprendre ses émotions, et lorsqu'elle se releva, elle entendit un grognement qui résonnait dans tout le couloir.

-Mais t'as vraiment fait cinq ans de salsa, en plus ! S'exclama Barbara, riante à plein poumon.

-Oui ! Je ne mentais pas ! Haha ! Regarde. Un pas en arrière, deux en avant, et tu frappes deux fois dans tes mains.

-C'est pas d'la salsa, ça !

-Je t'assure que si. Oscar y arrive mieux que toi, tiens.

-C'est trop facile, fit le petit.

-Mais où est maman ? S'inquiéta Thomas.

-On devrait peut-être aller la chercher, intervint Alix en compagnie de Tim, plus sûr de lui.

Plus elle s'enfonçait dans l'obscurité et dans les profondeurs de la demeure, Angélique entendait de plus en plus fort les grognements du rôdeur qui était proche. Non loin d'elle se trouva une table, où un vase très ancien sommeillait depuis des années. S'armant de cet objet, elle s'attarda devant une lourde porte en bois.

-La bibliothèque... Murmura la femme.

Elle poussa lentement la porte, puis pénétra dans la pièce, tellement sombre qu'on n'y voyait rien. Lorsqu'elle entra, un grand chandelier s'alluma, révélant de grandes bibliothèques renversées, et un corps, debout inutilement en plein milieu de la pièce. Ses cheveux étaient d'un gris, débroussaillés, et le cadavre frêle, grognant faiblement, se mit à se retourner doucement, près à faire face à Angélique.

Face aux Portes de la Mort ( TWD )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant