Partie 20

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Un pli barre son front. Sa crinière brune est coiffée en arrière,encore humide. Ses yeux perçants me clouent sur place. Mes yeux quittent les siens pour se poser sur son torse nu et ruisselant...Une musculature divine sculptée dans le bronze. Une fine toison dessine un chemin du bonheur. Une serviette blanche repose sur sa nuque. Je rougis et redresse les yeux, avant qu'ils ne tombent plus bas.L'homme me hume, tel un animal sauvage. Son gèle boisé enveloppe mes sens.

-Qui es-tu ? gronde sa puissante voix virile.

La pression sur ma gorge s'accentue, bloquant l'arrivée d'air. Les sons peinent à sortir.

- Dis moi qui tu es ? insiste-t-il, me tirant les larmes aux yeux.

-Maître ! Maître !

Tous deux tournons la tête en direction de cette voix chevrotante. Une femme âgée à la peau brunâtre accourt vers nous horrifiée. Son tablier bleu m'indique sa position. Elle porte ses mains ridées à sa supplique.

Maître ?

- Elle s'est réveillée! Il lui faut reprendre des forces maître.

Un grognement animal fait vibrer son torse. Sa mâchoire se crispe, l'étreinte se desserre légèrement.

-Voulez-vous que je prévienne Asclèpios ? propose-t-elle craintivement.

- Fais donc cela, grogne-t-il

Sa main ne quitte pas ma gorge. La femme ne bouge pas d'un cil.

-Silaa , menace-t-il, ses yeux toujours dans les miens.

-Maître... bredouille-t-elle, toujours figée.

Soudain son étreinte se relâche et je m'écroule au sol. Une douleur vive se réveille à l'abdomen. Les gouttes de sueur perlent mon front. La vieille dame accourt affolée. Elle passe une épaule sous mon bras et me soutien jusqu'à la chambre. Quel monstre.

- Là,reposez-vous. Ce n'est pas raisonnable de vous lever madame. Dans votre état...me sermonne-t-elle en m'aidant à m'allonger.

Madame?Sa masse de cheveux bruns me chatouille les narines en se penchant au-dessus de moi.

- Silaa va s'occuper de vous.

Je grimace quand elle positionne un oreiller dans mon dos.

- Où suis-je Silaa?

Son regard fuyant se pose sur moi. Ses yeux semblent exprimer du regret.

- Dans les appartements du maître Madame.

- Le maître ? Silaa. Nous sommes au vingt-et-unième siècle, aucun employeur ne peut exiger...

-Madame...

-Appelez-moi Thalya Silaa.

- Je sais madame, mais le maître...

Comment ça « elle sait » ?. Nouvelle grimace. Je repousse les draps pour constater que la plaie s'est mise à saigner.

-Madaaame regardez-vous! Votre plaie! Il faut absolument rester au repos au risque d'aggraver votre blessure. Je contacte de suite Asclèpios ! Et vous interdiction de bouger !

Sur cette réprimande la gouvernante s'enfuit. Aussitôt, une douleur cinglante me foudroie. Je tente de la refouler en agrippant fortement les draps. Inspire, expire. Inspire, expire. Je renouvelle plusieurs fois l'opération. La souffrance me cloue au lit. L'effort me coûte quelques gouttes de sueur.

J'ai du pousser quelques gémissements car la porte s'ouvre en grand. Une main rassurante se pose aussi vite sur mon front.

- Bon sang mais vous avez de la fièvre. Maître, Maître !!!! s'affole la gouvernante.

ArèsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant