Partie 6

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Le lendemain, comme tous les étudiants lorsque le cours est inintéressant, c'est sur mon ordinateur que je pianote. Entre deux notes, je rédige mes petites annonces, pendant que les autres regardent des films ou vont sur facebook. Le cours n'est pas spécialement intéressant mais je suis tenue d'y assister pour parapher et ainsi percevoir mes bourses étudiantes. Je replace une mèche blonde échappée de ma queue de cheval, attrape ma saharienne beige qui arrive à hauteur de ma petite robe noire et file au cours suivant.

Le cours magistral qui arrive est partagé avec les étudiants d'Histoire et d'Arts. Je compte y trouver mon partenaire de dossier.Le repérer ne sera pas chose facile puisque c'est un des amphi le plus vaste du campus et les étudiants y sont très nombreux.

Une tape sur l'épaule me détourne de mon objectif. Je lève les yeux et identifie deux yeux gris derrière de larges lunettes taupes, une coupe de cheveux châtains clairs et un petit sourire en coin. Petite chemise à carreaux et chino beige. Le tout lui donne un air d'intello attachant. La tâche est finalement aisée puisque c'est mon bonhomme qui m'a trouvé.

-Thalya ? Je suis Brieuc. Nous avons notre dossier à rédiger ensemble, me dit-il assez gêné.

-Bonjour, je pensais justement te trouver. Esr-ce que ça te dérange si je m'assois à côté de toi ? je lui demande, me rendant compte qu'on gène l'entrée.

Nous prenons place tous les deux dans le fond de la salle, afin de discuter plus discrètement. Avant que le professeur arrive j'apprends que Brieuc est en Master Histoire de l'art, espérant intégrer un musée d'Art. Bon point pour mon objectif, il se passionne pour la mythologie tout comme moi.

-Concernant ce dossier que l'on doit faire. J'ai pensé à un sujet, mais je ne veux pas imposer mon idée.

-Je t'en prie dis toujours.

- Voilà la mythologie grecque m'a toujours fascinée. Tous les dieux et déesses ont été exploitées. Reste un dieu qui attise encore ma curiosité : Arès.

- Dieu immortel mais pas invincible, sollicité par les soldats sur les champs de bataille, fils de Zeus et d'Héra. Comment envisages-tu détourner ce dossier ?

- Comment un dieu si éloigné et si proche des hommes a-t-il été mis au service de politique Antique ? Comment a-t-il contribué ...

-...à la mise en place de la démocratie ? complète-t-il.

Je lui sers mon plus grand sourire en guise de réponse.

-Pas mal ! J'avoue que je n'avais pas encore eu le temps de me pencher sur un personnage mais ça me paraît vraiment bon. Je peux chercher une bibliographie de mon côté ainsi que toutes les influences artistiques, continue-t-il en prenant ses notes et en relevant ses lunettes.                                                                                                                                                                           

 -Tiens mon numéro, me dit-il en fin de cours, j'te propose de chercher chacun de son côté et on se recontacte quand on a dégrossi le travail.


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- ça vous dirait un tour à la fête foraine avant d'aller en boite demain soir ? propose Lucie en déposant les bières sur la barrique. Elle fait voler ses longs cheveux bruns derrière ses épaules en un mouvement de tête délicat et un sourire ravageur en direction de sa proie. Fidèles au rituel du vendredi After Work, nous avons retrouvés au V&B Brice, Nathan et Benoît.

- Moi je suis Opé, mais ne comptez pas sur moi pour les sensations fortes ! frissonne Benoît. Quoi que si je suis bien entouré ça pourrait le faire, ajoute-t-il en me faisant un clin d'œil en direction de Nathan.

- Apparemment cette année il y a une diseuse de bonne aventure. J'ai toujours voulu tester ça ça peut-être un bon délire, poursuit mon amie.

-C'est des conneries tout ça ! Mais bon après quelques pintes la grande boule peut se tenter Nathan ! Répond Brice.

-D'accord, ça peut être marrant ! Tu veux que je passe te prendre Thalya ? me propose Nathan. Comme on habite pas loin, rajoute-t-il comme pour se rattraper.

Le coup de coude qu'échangent Benoit et Lucie n'arrange pas mon embarras. Je relève la tête et acquiesce. Il est tellement gentil que je n'ose pas le vexer. Quelques vannes et pintes plus tard nos chemins se séparent.

Le temps de rentrer, d'enfiler ma nuisette et me voilà qui ôte mon médaillon et me glisse sous les draps. Ma grand-mère me disait toujours que c'était mon porte bonheur, que je le tenais depuis ma naissance et qu'il ne fallait au grand jamais que je l'enlève. Conseil suivi exception faite la nuit où j'avais l'impression que mon douloureux passé me brûlait à l'endroit où il retombait. Aussi ai-je pris l'habitude depuis quelques temps de l'enlever à ce moment. Si ma mémoire me fait encore défaut et que je n'ai aucun souvenir de quand il m'a été offert, je ressens au plus profond de moi qu'il a une énorme valeur sentimentale et que c'est l'objet qui me rapproche le plus de mon passé. L'enlever est comme renoncer à une partie de moi-même. 

ArèsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant