Chapitre 40 l'Épreuve

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Boum ! Boum ! Boum !

J'enfouis mon visage dans l'oreiller. Je n'entends rien.

Boum ! Boum ! Boum !

Je pousse un grognement caverneux, repousse rageusement la couverture, les yeux toujours clos.

Boum ! Boum ! Boum !

Je bondis de mon lit tandis que la porte explose contre le mur. Une escouade de petits soldats escorte l'administré, les yeux toujours rivés sur son carnet.

- Thalya Ioanis (la suite est incompréhensible) dans l'arène, tenue de combat. Il poursuit en me jetant un paquet : Vous aurez besoin de ça.

Je l'attrape, le déballe et en ressort une armure flambant neuve, dorée. Je lève les yeux, et reste sans réponse. Je suis seule.                                                                                                                                              

La lumière vive m'éblouit un instant lorsque je foule le sable de l'arène. Le tumulte des gradins me parvient aux oreilles avant que mes yeux se ré-ouvrent. Ils rencontrent un torse doré à la musculature fermement sculptée. Quelques boucles caressent de larges épaules masculines. Ses bras sont croisés, ses mains sous ses aisselles, soulignant ses puissants biceps. Je remonte le corps athlétique, le nez droit, les pommettes saillantes pour me noyer dans l'océan de ses yeux bleus translucides. Il me fixe, de cet aire toujours énigmatique ne sachant si j'y lis de la surprise ou du désintérêt. Tout aussi vite je disparais de son champ de vision. Son intérêt se porte sur son interlocuteur. Je reconnais le grand roux qui s'était avancé vers Andréas lorsque l'Élite est rentrée. Ses cheveux se mêlent à sa barbe longue. Je remarque alors que la crème des soldats est là: ce grand viking roux, le grand blond à l'air jovial et l'asiatique à la queue de cheval. Ces deux derniers me dévisagent, un sourire en coin. Je reste figée, me demandant si je n'avais pas mal interprété ce qu'on attendait de moi. Plus loin, dans l'arène un grand nombre de soldats assistent à la scène. Le grand roux se tourne vers moi, me toisant de haut en bas, échange un signe de tête avec ses deux camarades. Je mouille mes lèvres m'apprêtant à sortir une question complètement désordonnée lorsqu'il me prend de court.

- Approche, me surprend-il en s'exprimant dans ma langue.

Je tache d'avancer pleine d'assurance, sentant une centaine de regards rivés sur moi, tandis que je bouille de questions et d'incertitudes.

- Avant toute chose gardez à l'esprit que la valeur d'un héros ne se mesure pas seulement à son courage ni à sa combativité dans les épreuves mais également à son cœur, son altruisme et son intuition. Là est toute la différence entre un soldat et un héros.

Son regard se fixe plus loin vers les gradins. Il hoche la tête et soudain, comme une réponse assourdissante, un terrible grondement fait trembler la terre sous nos pieds. Mon corps parcouru de dizaines de secousses tente de trouver un équilibre dans ce vacarme. Mon regard paniqué, se tourne dans toutes les directions, cherche à comprendre ce qui se passe. Le sable s'effondre au milieu de l'arène créant un immense vide. Les trois hommes reculent d'un petit pas au bord du précipice créé, pas le moins du monde ébranlés. Puis brusquement tout prend fin. Je tourne la tête vers Rassan. Sa tête passe du gouffre au trio face à nous.

- Votre épreuve, énonce simplement l'asiatique.

- Ici se trouve un objet d'une valeur inestimable qu'il vous faudra trouver et remonter. Lorsque le soleil sera au zénith les portes se refermeront et l'épreuve sera finie, explique le viking.

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