Part 12

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Rester en retrait pour reprendre mes émotions ou plutôt mes esprits est la meilleure idée de la soirée. Lorsqu'une voix masculine attira mon attention.

- On dirait bien que Cali a des soucis, observe-t-elle un peu plus loin. Je relève la tête dans sa direction. Un agent de sécurité s'adresse à Kal en levant le menton vers le couloir des loges. J'aperçois la scène qui se joue à travers les clubbeurs qui circulent. 

La magnifique femme blonde surprise tout à l'heure, fait les cent pas autour de Cali telle une redoutable prédatrice. Les traits de son visage sont féroces, tout comme les mots qui doivent sortir de sa bouche. Aucun doute. A cet instant sa beauté n'a d'égal que sa fureur. Je ne sais pas pourquoi mais cette femme ne m'inspire vraiment rien de bon. Cali parait quant à elle imperturbable. Elle n'esquisse pas un mouvement, ne coule pas un regard, ni même un battement de cils dans sa direction. Non, ses yeux sont ancrés droits devant elle comme si elle n'avait pas de compte à lui rendre.Je suis leur direction pour tressaillir à nouveau de tout mon être.Le regard qu'elle soutient est celui de l'homme qui m'a bouleversé.La même alarme se déclenche en moi. Le sentiment de fuite se propage dans tout mon corps. Mes poils se hérissent. Je suis cachée non loin des agents de sécurité. Il n'y a aucune raison qu'il m'arrive quoi que ce soit. Tâchant de m'en persuadée, je me dis qu'une analyse plus approfondie du spécimen confirmerait que je suis folle et que je n'ai rien à craindre. La raison souhaitant prendre le dessus, je décide de l'observer. S'il ne m'effrayait pas tant je dirai que c'est de loin le plus bel homme que j'ai vu. Les premiers boutons de sa chemise blanche sont ouverts sur un torse légèrement bruni. Le chino noir parfait l'élégance de sa tenue. Ses épais cheveux bruns sont tirés vers l'arrière et se prolongent dans une barbe brune qui encadrent ses lèvres pincées. Ses sourcils noirs sont froncés, signe d'irritation. Son expression fermée ne permet pas d'entrevoir ses pensées. Il ne quitte pas des yeux la serveuse.Celle-ci ne semble avoir de compte à rendre qu'à l'homme. Des gens passent et occultent la scène. Soudain plus rien. C'est comme s'ils s'étaient volatilisés. A la place je repère Brice et Lucie au bar.Je traverse la foule pour les rejoindre.

-Hey ma belle, où est Nathan ? me sourit Lucie.

Mince Nathan, je l'avais oublié un instant.

Brice l'attrape par la hanche pour l'embrasser tandis que la serveuse dépose deux verres sur le bar en ne me quittant pas des yeux. Du moins c'est l'impression que j'aie jusqu'à ce que je sois à nouveau parcourue de sueurs froides dans mon dos. Je suis le regard intimidé et fasciné de la serveuse qui en réalité fixe quelque chose ou plutôt quelqu'un derrière moi. Accoudé au comptoir, une main sous le menton, le front plissé sur son verre, il se retourne lentement vers moi. Ses yeux bleus-nuit s'ancrent dans les miens. Je n'arrive pas à me détourner. Je suis aimantée par ces prunelles insondables. Ses sourcils se froncent. Sa mâchoire se crispe, ses lèvres se pincent. Je m'attarde un peu trop longtemps sur celles-ci avant de ne relever la tête. Le temps est suspendu tout comme mon souffle. Qui es-tu ? Je ne peux empêcher cette question de tourner en rond dans mon esprit.

Une main glisse dans mon dos m'obligeant à rompre le contact.

-Je t'avais dit de ne pas bouger, me reproche Nathan.

Sa main repose toujours dans mon dos. Ce qui me rend mal à l'aise. Je ne veux pas qu'il s'attende à quoi que ce soit. J'ai tout juste le temps d'apercevoir une lueur dangereuse face à moi avant que Nathan ne se place entre elle et moi. Il me tend le verre d'eau sur lequel je saute tant j'ai la gorge sèche.

Benoît choisit le même moment pour réapparaître et nous annoncer de rentrer sans lui.

-Toi tu as trouvé une proie ! je le taquine.

Son sourire s'élargit jusqu'à ce que lui aussi se fige en apercevant qui se trouve derrière Nathan. Il lui faut plusieurs secondes avant de parvenir à détacher son regard et revenir parmi nous. Il se penche vers moi et me souffle à l'oreille:

-Je crois que c'est toi la proie.

Je me crispe. Ne préférant pas savoir à qui il fait référence je fais comme si j'avais mal entendu avec la musique. Il sourit et file. Derrière moi les deux tourtereaux explorent encore leur gorge respective. Situation gênante jusqu'à ce que Brice ne lance un

- Je suis claqué on rentre?

Évidement le sourire lubrique qu'ils échangent ne laisse pas de doute quant à la suite de leur soirée. Je saute sur l'occasion de ne pas rentrer seule avec Nathan. Il place sa main dans mon dos pour m'engager à les suivre. C'est en m'éloignant que je sens mon cœur se serrer.



ArèsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant