Partie 24

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- Ils t'ont trouvée. Tu n'es plus en sécurité nulle part, vibre la voix virile.

Je suis hissée par une main vigoureuse, qui n'appartient à personne d'autre que celui qui me poursuit. Il rengaine son espèce de sabre derrière son dos. Je ne discerne que ses yeux luisants dans la nuit.Sa tenue est aussi sombre que l'est le personnage, et qui pourtant vient de me sauvez une seconde fois la vie.

- Tu n'aurais jamais du partir, ils pistent ton odeur maintenant, reprend-t-il toujours aussi hautain.

- Mais de qui parlons-nous exactement ? Et qui êtes-vous donc? Pourquoi est-ce que je vous trouve toujours sur mon chemin ?

Une main se fend cette fois sur mon cou, l'autre emprisonne mes deux poignées si fermement qu'elle ne me laisse aucune possibilité de mouvement. Plus lunatique tu meurs !

- C'est moi qui pose les questions. Il se redresse de toute sa stature dominante. Pourquoi sont-ils après toi ? Qui es-tu donc ?

- J'en déduis que si vous êtes chez moi c'est que vous me suivez et que vous êtes donc mieux renseigné que moi.

-J'ai quelques doutes à ton propos. Je n'aime pas ceux qui se font passer pour ceux qu'ils ne sont pas. J'ai du mal à te regarder en face, néanmoins je veux savoir à qui j'ai à faire.

Pourrait-il cesser de parler en énigme ? Je me demande à présent si c'est moi la folle à lier ou bien si c'est lui.

- Vous êtes un grand malade. Je ne comprends rien à vos énigmes. Je ne prétend être personne d'autre que moi-même. Vous ne me connaissez absolument pas, alors espèce de psychopathe vous allez vous trouver quelqu'un d'autre à harceler et affabuler de la sorte.

Il semble réfléchir un instant à mes paroles, puis sa main se resserre.

-Tu as la langue trop pendue. Tu me fais penser à quelqu'un, mais là est sûrement le but. N'est-ce pas ? Pourquoi scénariser toutes ces attaques ? Que viennent faire là les créatures maudites ?Qui les a laissées sortir ? Rugit la voix aux accents graves.

Sa main ne ménage en rien ma douleur. Son pouce vient caresser ma chaîne. Il en suit les lignes et fait ressortir mon médaillon. Un éclair violent zèbre la pièce. Ses yeux se lèvent par dessus sa masse brune qui lui tombe en avant. Sa mâchoire tressaille. Ses lèvres pleines s'entrouvrent, semblent vouloir dire quelque chose,marquent une pause. L'éclair n'a toujours pas quitté la pièce. Je tourne la tête, effrayée, pétrifiée que ma maison ne brûle. Il suit mon regard. L'éclair est immobile comme un faisceau lumineux,qui semble inoffensif. Il lève les yeux en l'air un instant, durant lequel la foudre s'affaiblit, jusqu'à disparaître, tout comme le tonnerre. Il se retourne vers moi sans se départir de sa mine sérieuse, le médaillon toujours dans les doigts.

- Où as-tu eu ça ? aboie-t-il.

- Mes parents me l'ont offert, je lui réponds sur le même ton.

- Puis-je savoir où sont ces « dits » parents ?

- Ils sont morts espèce de connard, je lui crie dessus.

- Il ne t'appartient pas, reprend-t-il en voulant me l'arracher.

J'agrippe son poignée, une lueur furieuse dans le regard.

- C'est la seule chose qui me reste d'eux, ma grand-mère m'a dit qu'elle appartenait à ma mère.

- Une grand-mère maintenant ? Et comment s'appelle cette grand-mère ?

- Mirw...

Pourquoi devrai-je répondre à cet individu ? Qu'est-ce que je lui dois ? Deux vies, me souffle ma conscience.

ArèsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant