Mon bras réagit plus vite que mon cerveau et s'élance sur la lame aussitôt refoulée Je n'ai pas le temps de comprendre ce qui arrive qu'aussi vite j'essuie une série d'attaques. Hercule est redoutable, agile et vif. Il ne me laisse aucun répit et je m'estime assez chanceuse de réussir par je ne sais quel miracle à parer ses offensives. Flanc, tête, genou, épaule, le schéma devient vite le même et je réussis enfin à l'esquiver en me glissant sur sa droite.
Une vive brûlure me cisaille l'épaule lorsque je glisse derrière lui. Les larmes écarlates qui s'écoulent de sa lame réveillent une sensation que je commence à identifier. Une boule d'énergie s'échappe de mon organe vital pour se propager dans chaque artère et se diffuser dans mon estomac, mes poumons, mes veines, picoter mes doigts et mes yeux. Je serre les dents pour contenir la haine qui m'envahit. Le léger sourire qui apparaît sur ses lèvres charnues m'informe que mon adversaire n'a rien loupé de la transformation qui vient de s'opérer en moi. Comme s'il savait désormais qu'il avait à faire à un nouveau concurrent, il se met à tanguer sur ses deux jambes et à soupeser son épée, me défiant de ses yeux translucides. Le dos légèrement courbé, tous les sens en alerte j'entre dans son jeu et suis ses pas. Nous dessinons un cercle dans le sable, ne nous quittant pas du regard et soudain je me jette sur lui. Aussitôt nos épées se livrent à un véritable ballet aérien. Nos lames se rencontrent, se répondent, sifflent dans les airs. Aucun de nous ne parvient à toucher l'autre ni à gagner du terrain. Nous parvenons seulement à échanger les places et les rôles. Nos souffles deviennent erratiques, les gouttes de sueurs perlent sur nos fronts à force de se renvoyer les coups, chercher les faiblesses de l'autre. Sa lame m'arrache un cri lorsqu'elle rencontre mon flanc gauche. La mienne rageuse effleure sa jugulaire. J'y mets toute ma colère et charge de toute part. Ma force me dessert lorsqu'il profite de mon élan pour me saisir l'épaule et me faire chuter. A terre je recule quatre à quatre sous les coups d'épée et les rires gras du public. Cette nouvelle source de haine alimente ma hargne et avant que la lame ennemie ne percute le sol, je roule sur le côté saisissant une poignée de sable que je lui lance au visage. Aveuglé et aussi surpris que l'assemblée, l'homme un instant décontenancé fouette l'air de part en part dans le vide. Je me redresse et prends l'avantage. Mes assauts répétés le contraignent à reculer et s'approcher dangereusement du mur et de l'issue désormais prévisible du combat. Mais l'homme n'a pas dit son dernier mot. Avant que son dos ne heurte le mur, il me retourne et m'y plaque brutalement, la lame sous ma gorge. Son sourire victorieux s'efface lorsqu'il sent la légère pression sous ses bourses. Un partout mon joli. Je me redresse sous la stupéfaction générale.
- Fin du combat, hurle une voix.
Plus haut dans la tribune d'honneur le colosse s'est levé.
Une corne de brume annonce le rassemblement général. Léandre joue des coudes pour arriver à ma hauteur.
- Thalya ? C'était quoi ça ?
Je hausse les épaules repoussant la question.
- Après un tour comme celui-ci plus personne ne remettra en question ta présence au camp. Je devrai peut-être faire mon initiation avec toi.
Ses paroles font écho en moi tandis qu'Hercule me bouscule l'épaule en prenant le large. Mes yeux suivent les larges trapèzes qui s'éloignent, se demandant si tout ceci avait un but. Celui de prouver en effet, que je n'étais pas un poids mort pour ne pas me renvoyer. Et si Léandre avait raison ? Si Rassan m'avait laissé égaliser ? Et qu'avait-il à y gagner ? Une demie victoire au goût amère....
Désolée pour cette longue absence, je comprendrai que certains aient lâché l'histoire ou soient perdus mais heureux évènement explique. Ma petite étoile grecque Cassiopée est née. La suite est presque finie, je la met très prochainement. Merci à celles et ceux qui suivent encore.
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Arès
Paranormal« Laissez entrer le passé, ouvrez une parenthèse dans le présent, préparez-vous à écrire votre futur ». Or Thalya a tout oublié. Un traumatisme lui bloque l'accès à ses souvenirs. La nuit, d'étranges rêves ou souvenirs du passé viennent la hanter...