Partie 23

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- Nous ne pouvons pas compromettre une affaire déjà en cours. Les seuls éléments que je peux vous donner sont que les modes opératoires sont différents. Tandis que les corps des premières victimes étaient lacérés, vidés de leur sang, celui découvert ce weekend a été démembré puis calciné. Un tas de cendres près d'une poubelle a été retrouvé ainsi que deux bras et deux jambes.Une nouvelle boucherie. Si nous sommes autorisés à vous livrer ces informations, poursuit le jeune lieutenant, c'est bien parce que votre journal s'adresse essentiellement aux jeunes, les seules victimes de ces crimes horribles. Il ne s'agit pas de causer de tords aux commerces des docks. Seulement les crimes ont lieu uniquement la nuit. Avertir les jeunes qui sortent est une question de vie ou de mort. Ne rentrez jamais seul. Ce sera tout.

L'officier croise les bras derrière son dos et penche la tête en avant, nous signifiant la fin de sa coopération.

- Insinuez-vous qu'il y aurait deux tueurs en série ?

- Je n'insinue rien du tout mademoiselle. Je n'ai pas non plus utilisé le terme de tueur en série. Pour qu'il y ait meurtre en série, il faut certes, plusieurs corps mais également que le mode opératoire soit identique et que le tueur en éprouve un certain plaisir. A ce stade de l'enquête, nous ne voulons pas avancer ces choses prématurément.

- Quelles mesures avez-vous mises en place pour assurer la sécurité des citoyens ? questionne Nathan.

- Il a des patrouilles qui effectuent leur ronde régulièrement.

- Des rondes ? Pardonnez-moi mais que font vos rondes lorsqu'il ya agression dans des ruelles sombres ? je crie presque.

Mademoiselle, je n'ai jamais parlé de ruelles...

-Monsieur, il est évident que les agresseurs vont privilégier les endroits retirés. Il y a-t-il des policiers qui circulent dans ces ruelles? Moi-même il m'est arrivé de sortir au Palatzium et de rentrer à pieds. J'avoue ne pas avoir eu le sentiment d'être en sécurité. Que faites-vous pour les personnes qui n'ont pas de voitures ? Il n'y a même pas de bus de nuit. Les jeunes ne sortent plus là est la solution ?

- Mademoiselle...

- Avez-vous un piste sur le meurtrier ? Un profil ?j'enchaîne.

Sourcils froncés, mes questions lui déplaisent.

- Vous regardez trop esprits criminels. Pas de profils car nous ne sommes pas profileurs et n'ayant aucun témoin, on ne peut établir le portrait robot. A ce niveau de l'enquête je vous l'ai dit, je ne peux pas répondre à toutes vos questions. Effectivement, le mieux reste que les jeunes ne sortent pas à cet endroit. Mais comme nous ne pouvons les en empêcher, nous vous conseillons d'être vigilants et de ne jamais rentrer seul. Maintenant, pardonnez-moi il y a des dossiers qui m'attendent.

Ces journalistes, je crois entendre lorsqu'il penche la tête en avant pour nous saluer.


-Ce sont des incapables ! Tu te rends compte ils n'ont rien ! Aucun indice. Pas la moindre idée sur l'identité du meurtrier. Combien de meurtres faudra-t-il encore avant qu'ils ne mettent la main dessus ?

-Thalya ne le prends pas mal, me dit doucement Nathan en posant sa main sur la mienne, tu n'as cessé de te répéter depuis que nous sommes partis. Je sais que ces crimes sont horribles, tout droit sortis d'un mauvais thriller et aussi inconcevable que ça paraisse cela se passe ici. Mais j'ai l'impression que toute cette histoire...Thalya, tu as dit être rentrée toute seule d'une soirée, se pourrait-il que... ?

Le regard craintif de Nathan se pose sur moi.

- Nathan, si j'avais fait une mauvaise rencontre, tu penses bien que je ne serai pas entrain de discuter avec toi, je réplique un peu sèchement.

ArèsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant