Partie 14

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Narrateur externe

Toute l'assemblée était choquée par l'attitude de la jeune fille. Vraiment vomir devant toute cette bourgeoisie et sur quelqu'un de si important ne se fait pas.
Cette femme sur laquelle elle avait fait ça la reconnaissait très bien. Elle n'arrêtait pas de la regarder depuis son arrivée dans la pièce.

Elle: Vous allez bien mademoiselle.

Aïcha: Oui ça va, excusez-moi, je suis vraiment navrée.

Elle: Ce n'est pas grave. Je vous comprends.

Le majordome, qui était lui aussi dans la pièce la tira par le bras et l'entraina dehors.

Lui: Mais vous êtes folle. Comment osez-vous ? Vous savez qui sont ces gens.

Aïcha commençait à hoquetter.

Lui: Restez-la à faire la gamine, je vais faire mon travail. Je réglerai votre compte après.

La jeune fille s'enfuit vers les toilettes et suivi d'une autre femme de chambre, le majordome entre dans la salle et présente ses excuses.

_ Pourquoi tolérez-vous ce genre de comportement dans un hôtel comme le votre !

_ Mais quel manque de respect

_ Cela fait plusieurs années que je voyage mais je n'ai jamais vu ce genre de comportement dans un hôtel.

En gros, tout le monde avait son mot à dire.

_ Arrêtez de la calomnier, cette jeune fille n'a rien fait. Je la connais, elle a même une fois passé la nuit chez moi.

La doyenne et victime venait de donner son verdict, tout le monde se tût et la réunion se poursuivit calmement.

Après que cette réunion désastreuse fut terminée, tout le monde regagna son poste.
Le majordome en profita pour aller donner je ne sais quoi à Aïcha .

Lui: Tiens !

Elle: Qu'est-ce que c'est ?

Lui: C'est ta paie, tu es virée.

Elle: M... Mais

Lui: Débarasse le plancher tout de suite avant que je ne demande à la sécurité de le faire pour toi.

La jeune fille prit l'argent et s'en alla.

À la sortie de l'hôtel, elle remarqua qu'une voiture klaxonnait derrière elle. Elle fini par s'arrêter face à ces interpellations interminables.
Quelle ne fut pas sa surprise quand elle a vu que c'était cette blanche encore qui qui s'y trouvait.

Elle: Mademoiselle, montez s'il vous plaît.

Elle exécuta sur le champ.
De nature très réservée, elle ne savait pas pourquoi elle avait tant confiance en cette inconnue. On aurait dit qu'elle la considère, sans même savoir qui elle est en réalité, comme son ange gardien.

La voiture roula et s'arrêta quelques instants après devant sa maison.
Toutes les deux descendirent et entrèrent dedans.

Elle: Tu veux boire quelque chose.

Aïcha: Non merci. Euh au fait !

Elle: Oui.

Aïcha: Je peux savoir pourquoi vous m'avez amené ici. Après les choses dégoutantes que je vous ai faites tout à l'heure, vous êtes supposée m'en vouloir à mort.

Elle: Écoute jeune fille, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je ne sais pas pourquoi, mais depuis que je t'ai accueillie chez moi l'autre jour, je n'arrête pas de penser à toi. Tu m'as l'air de souffrir. Je ne te demande pas le pourquoi du comment, j'aimerais juste que tu me permettes de t'aider.

Aicha: Madame avec tout le respect que je vous dois, je ne suis pas sûre de vous saisir. Comment pouvez-vous faire autant confiance à une étrangère que vous ne connaissez que depuis peu. Qui vous dit que je ne fais pas partie de ces imposteurs, je ne sais pas moi...

Elle: Mademoiselle, j'ai 60ans, je sais détecter les bonnes personnes. Ait juste confiance en moi.

Aïcha la regardait avec stupéfaction, cette dame devait être folle.

Aïcha : Et tu m'aides comme ça sans pour autant savoir qui je suis, ni ce qui m'est arrivé.

Elle: Ça tu me le diras au moment venu. Quand tu seras prête. Moi même j'ai beaucoup de choses à te raconter sur ma vie tu sais.

Aicha: En tout cas c'est une très longue histoire.

Elle: Bon commençons par nous présenter d'abord. Ginette Tremblay Diop.

Aïcha lui tendit elle aussi la main.

Aicha: Aïssatou Fall.

Ginette: Tu es gambienne ?

Aïcha: Non je suis sénégalaise.

Ginette: Je m'en doutais. Feu mon mari était lui aussi sénégalais.

Aïcha: Et vous, vous êtes de quelle nationalité.

Ginette: Canadienne. Quebecquoise précisément.

Aïcha: Ah bon. Enchantée, c'est la première fois que je rencontre une canadienne.

Ginette: Dis, tu loges où.

Aïcha: Je ne sais pas. À vrai dire, je dois me chercher un logement parce que j'ai terminé mon séjour à la maison d'accueil.

Ginette: Tu peux rester ici.

Aïcha: Non je ne veux pas vous déranger.

Ginette: Non, ce serait un plaisir, non je dirais un honneur d'accueillir une si belle demoiselle chez-moi. D'autant plus que je vis toute seule. Tu serai une bonne compagnie.

Aïcha : Je ne sais pas comment vous remercier. En tout cas merci.

Ginette: Commence d'abord par me tutoyer.

Aicha

On rigola ensemble et discutâme longtemps. Cette femme, c'est une vraie déesse, un don du ciel que Dieu a mis sur mon chemin au moment où je m'y attendais le moins.
Le lendemain, je l'amène à la maison d'accueil et elle m'aida à transporter mes bagages.
Une chose, je ne veux pas avoir de mauvaise surprise comme je l'ai déjà eu avec mon ancienne patronne. Celle là qui m'a virée quand elle a su que j'étais enceinte. En plus, avec ces maux de ventre dont je souffre tout le temps, elle ne va pas tarder à le découvrir.
Je décides de lui dire le soir au dîner.

Moi: Tata, j'ai quelque chose à te dire.

Ginette: Vas-y.

Moi: Tu sais mes vomissements, mes douleurs et tout ça sont dû au fait que je suis enceinte.

Ginette: ...

Moi: Dis quelque chose.... Je savais, je savais que cette grossesse allait tout faire foirer encore une fois. Je ne suis pas destinée donc à être heureuse.

Ginette: Je ne vais pas te juger, loin de là. Je suis juste surprise. T'es si jeune pour cela.

Moi: Oh.. J'ai tellement eu peur.

Ginette: Mais tu es enceinte de combien de temps.

Moi: Ça va faire quatre mois.

Ginette: Ce n'est pas normal d'avoir ce genre de symptômes à quatre mois. Il doit y avoir un problème. C'est qui le médecin qui te suis.

Moi: Au fait... Je ne suis suivie par aucun médecin. Je...

Ginette: Quoi ! Mais comment ça se fait.

Moi: ...

Ginette : Toi tu as beaucoup de choses à m'éclaircir. Bref, demain on ira à l'hôpital pour voir.

Moi: D'accord.

Les Voix Du CoeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant