Nous venons de passer une semaine de deuil et pendant cette longue semaine qui m'a parut être une éternité, j'ai vu défiler un monde fou dans notre maison familiale.
Même s'il avait perdu de sa notoriété ces dernières années, mon père restait un homme très connu et respecté dans cette ville.
Amis, voisins, proches et surtout beaucoup de membres de ma famille paternelle et maternelle s'étaient donnés rendez-vous le lendemain du décès de mon père pour l'accompagner dans sa dernière demeure au cimetière musulman de Yoff où il repose désormais. Je prie tous les jours pour lui afin qu'il soit épargné.J'ai revu Thierno et sa famille l'autre jour, celui là qu'on m'avait forcé à épouser. D'après lui, il a pu réaliser tous ses projets et a même épousé celle qu'il aime. Je suis heureuse pour lui !
La présence des frères Niang nous a beaucoup aidé. Ils se sont occupés de tout du début à la fin et nous ont énormément réconfortés ma sœur, mon frère et moi.
La tension entre Mamour et moi s'estompe de jour en jour mais je sens que quelque chose s'est brisé entre nous. Aujourd'hui, il doit aller à Kédougou pour y passer son séjour qu'il avait du écourté à cause du deuil.
Moi aussi je dois rentrer chez moi car je sens que je n'ai plus rien à faire ici. Le nécessaire est déjà passé. Et puis il y'a Amina et Anna qui sont là pour ma mère
Ginette elle aussi m'a accompagné dans cette épreuve comme une mère. Cette femme, je ne sais pas ce que je ferai sans elle.Les jours suivants, j'allais voir ma mère dès que l'occasion se présentait ou demandais des nouvelles à Amina.
Celle-là, je la sens un peu différente depuis la mort de papa. Elle est plus féminine et s'occupe énormément de son paraître. Je sens qu'il y'a un "monsieur" derrière ce changement mais elle fais celle qui ne sait rien. Elle me le présentera le temps voulu.Après la cérémonie de la quarantième nuit, s'en suivit le "miraas" (partage des biens du défunt).
Je ne voulais pas y participer et avais décidé de donner mes parts de l'héritage à mes demis-sœurs. Après tout, elles étaient les plus malheureuses dans cette histoire car elles n'avaient aucune source de revenus. Mon frère a acheté la maison et a décidé de la leur laisser lui aussi. Il avait déjà un toit et n'avait pas envie de jeter dehors son propre sang.
Aucun de nous n'avait envie tout de même de laisser notre mère avec ces personnes alors j'ai décidé de la prendre elle et ma sœur chez moi. C'était d'ailleurs un plaisir d'habiter avec elles. La famille au complet, que rêver de plus. Mon frère était au début contre cette décision et voulait qu'elles déménagent chez lui, mais j'ai utilisé mes talents d'orateur pour lui faire entendre raison.
J'espère juste que tata Awa et ses filles sauront fructifier leurs parts de l'héritage car même s'il leur a laissé la maison, mon frère ne va pas continuer à les nourrir puisque mes parents n'y sont plus.Après trois mois passées hors de la capitale sénégalaise, Mamour est revenu ce matin au bureau et arborait une mine positive.
J'étais chargée de lui rendre compte de tout ce qu'il s'était passé durant sa longue absence après quoi, je me décidai de lui parler car on en avait jamais eu l'occasion depuis.Lui: Je vois que tu as fait un travail remarquable. Toutes mes félicitations.
Je venais de terminer ma collaboration avec eux sur ce projet qui m'avait fait revenir. Celà faisait un an maintenant que j'ai quitté Montréal.
Moi: Euh merci.
Le silence s'installa entre nous et je le vis se reconcentrer sur ses dossiers.
Moi: Mamour !
Lui: Oui.
Moi: Je n'aime pas ce vide qu'il y'a entre nous. J'ai horreur de cette distance que t'as installé ces derniers temps.
Lui: Aïcha, je viens de passer des mois de repos. J'ai mis un point sur ma vie et je voudrais rester loin de toi et de tes problèmes pour vivre et être heureux pour une fois.
VOUS LISEZ
Les Voix Du Coeur
RomanceVous allez voir les péripéties d'une vie remplie de chagrin, et d'amertume mais surtout d'amour ! Promis, vous n'allez pas vous ennuyer...