Partie 43

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Aïcha

Celà fait plusieurs jours que je n'ai pas vu Mamour puis qu'il est en congé mais, il ne se passe pas un jour sans que je ne ne demande de ses nouvelles.
Heureusement qu'il a arrêté la boisson d'après Khaled.
Ce dernier entre dans mon bureau à l'instant et je sais d'avance ce qu'il me veut. Depuis quelques semaines ma mère, je veux dire ma mère biologique n'arrête pas de me répéter qu'il est temps que je vienne à la maison, chez elle et chez mon père.

Khaled: Eh oh reviens sur terre.

Moi: Excuse moi.

Lui: Maman n'arrête pas de t'appeler depuis ce matin. Elle dit qu'elle a besoin de te voir. Tu dois passer à la maison.

Je me tais, ne sachant même pas quoi répondre.

Moi: Euh... Dis lui que je viendrais dès que je pourrais.

Lui: Aïcha ? Ne me dis pas que tu n'y est toujours pas retournée depuis ta venue.

Moi:...

Lui: tu dois imperativement y aller avant que...

Moi: Avant quoi?

Lui: Non laisse tomber. Tu as intérêt à y aller Aïcha.

Mon téléphone se met sur le coup à sonner et c'était ma mère à l'appareil.

Moi: Oui maman

Elle: Yaw danga ma yab wala lane la. Beug nala guiss légui bala mala fekk fofou. ( Tu te fiches de moi ou quoi. Je veux te voir tout de suite avant que je ne te trouve là bas).

Moi: Oui néné. Je viens tout de suite.

Elle raccrocha sans rien y ajouter. Je levai les yeux au ciel et laissai tomber ma tête sur la table.
Ça se voyait que ma famille m'avait assez choyée.
Après une rude journée de travail, je rentre me rafraîchir et me changer. Je mets une robe très descente et me maquille légèrement. Après tout, je dois revoir l'homme qui m'a le plus fait souffrir dans la vie et je dois être sur mon trente et un pour lui montrer ce que je suis devenue.

Bref, après m'être bien préparée, je monte dans ma voiture et prends la direction de cette maison où j'étais née. Là où j'avais grandi. Cette même maison dont je garde pleins de bons souvenirs avec ma famille.
Étrangement, je n'avais même pas oublié les rues. À part quelques ajustements, rien avait changé dans la structure de ces maisons. J'arrive devant ce qui avait été chez moi et constate qu'elle était restée, à l'image des autres demeure, la même que j'avais quitté. Les mûrs étaient déteintes, la devanture un peu refaite, j'en passe.

Un détail attira mon attention quand je voulu descendre. Une ambulance, un corbillard, je ne pouvais pas reconnaître ce que c'était, était garée juste devant moi et des hommes aux blouses blanches en sortirent.
Mon cœur accélérait son rythme, mais je m'entêtais à dire que ce n'était rien de grave.
Pile au moment où je descendais, je vis ma mère et ma soeur en pleurs.
Elles tenaient un brancard porté par ces mêmes hommes aux blouses blanches. Je ne pus même pas voir celui ou celle qui y était quand j'arrivais à leur hauteur.
Ma sœur se jeta sur moi alors que ma mère montait sur l'ambulance.
Je ne savais même pas ce qu'il se passait mais je suivis ce spectacle avec attention et surtout avec peur.
Après qu'ils soient tous partis, j'aide ma soeur qui criait toujours papa à entrer dans la maison. Je lui donne à boire et m'assois avec elle dans ce qui était sa chambre.

Elle: Il t'attendait tu sais.

Moi: Que lui est-il arrivé.

Elle: Je ne sais pas. On était entrain de discuter avec maman quand il a piqué une crise. Ça ne lui était jamais arrivé. C'est vrai qu'il était très souffrant ces jours-ci mais pas autant.

Moi: Oh. Je ne m'attendais pas du tout à ça en venant.

Elle: Il était content que tu viennes. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé dernièrement pour qu'il change mais il ne faisait que parler de toi. Il était toujours content quand je lui narrais ton histoire, ce que tu es devenue. Si fier quand je lui montrais tes photos avec de grandes personnalités. Il était prêt à tout pour renouer avec sa fille.

Moi: Ne parle pas de lui comme ça, comme si quelque chose allait arriver.

Elle: J'ai peur Aïcha.

Moi: T'inquiète pas. Tout ira bien. Viens, on part à l'hôpital.

Je pars donc avec elle à l'hôpital. Il faisait déjà nuit quand nous sommes arrivés. Heureusement que ce n'était pas le même hôpital de merde où on avait emmené Anna. C'était une clinique bien équipée avec de bons spécialistes.

Nous trouvons Khaled à la salle d'attente et allons à sa rencontre. Il paraissait tranquille et ne semblait même pas bouleversé. Je ne comprendrais jamais d'où les mâles puisent cette insensibilité !

Moi: Khaled, s'il te plaît, dis moi que ce n'est pas grave.

Lui: Non, ce n'est rien de grave. C'était juste un malaise. Il ira bien demain.

Moi: T'en es sûr.

Lui: Oui. Et puis vous n'avez rien à faire ici. Rentrez, les visites de nuit sont interdites dans cet hôpital. Vous pourrez le voir demain.

Moi et Amina: Alhamdoulilah.

Khaled: Priez juste pour lui.

Je ne sais pas pourquoi mais moi, je sentais quelque chose de faux dans les paroles de mon frère. Je ne disais tout de même rien pour ne pas inquiter Amina. Et puis, demain n'était pas loin et je pourrais vérifier ce que je redoutais.

Narrateur externe

Après son passage à l'hôpital, la pauvre Amina décida d'aller faire une balade. Il avait trop pleuré cet après-midi. Elle était soulagée de savoir que son papa allait mieux et s'en réjouissait même.
Ses pas l'emmenèrent jusqu'à la maison de Mamour. Elle sonna plusieurs fois et il vint ouvrir.

Lui: Toi. Qu'est-ce que tu fais là.

Elle: Je peux entrer.

Elle le bouscula et entra dans la maison.

Lui: Tu m'agresse chez moi.

Elle: Tais-toi imbécile.

Lui: Tu traites qui d'imbécile toi.

Il tira sur le bout de ses cheveux et la jeune fille lui sortit tous les jurons qui lui traversaient la tête.

Elle: T'es qu'un ^^^^.

Lui: Amal touti classe. Sauvage nga trop. (Ait un peu de classe. T'es trop sauvage)

Elle: Tu meurs quand je t'attrape.

Il se mit drôlement sur la position défensive ce qui la fait éclater de rire.

Elle se jeta sur lui en le tapotant si fort qu'il se tordait de douleur.

Il finit par le stopper et le tint net.

Lui: Mane sa dieukeur la yeureum. Kouy takk doff bou melni yaw. ( J'ai pitié de ton futur mari. Celui qui va épouser une folle comme toi).

Elle: Tant qu'il ne soit pas comme toi.

Elle voulut se lever et se libérer de ces bras musclés qui la tenaient toujours.

Lui: Attends.

Elle: Quoi encore.

Lui: Tu as les yeux tous rouges. T'as pleuré ?

Elle se souvint de ce qui était arrivé à son père tout à l'heure.

Elle: Non.

Il dégagea une mèche de cheveux qui descendait devant ses yeux.
Et, d'un coup, elle prit ses lèvres sans hésiter. Elle l'embrassa très tendrement et ne réfléchit même pas à ce qu'elle venait de faire.

Après quelques secondes, elle se dégagea et fit face aux yeux étincelants de Mamour qui reflétaient de la surprise.
Il était comme paralysé et ahuri par cet acte.

Elle se sentit toute bête, tellement bête qu'elle se leva d'un coup et courut vers la sortie...

Les Voix Du CoeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant