Partie 29

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Aïcha

Après la soirée fatigante que j'ai eu hier, je passe la journée chez mon frère sur l'invitation d'Anna à déjeuner. Ma belle sœur est fantastique. Elle est gentille et accueillante avec tout le monde.
Elle me traite comme une reine à chacune de mes visites en me servant des bons plats avec un large sourire. Grâce à elle, j'ai repris l'habitude des menus sénégalaises. Avec Amina nous sommes assises sur son lit entrain de discuter.

Amina: Aïcha pourtant je trouve Aziz mignon. J'ignore pourquoi t'a pas le béguin.

Moi: Il est aussi mignon qu'ennuyant. Je suis comme une tombe quand on est ensemble.

Anna: Aïcha, arrête d'être si exigeante. Songe à te marier. Bakhna yangui yakhou dei ( t'es entrain de te dégrader).

Moi: Je m'en fiche pas mal d'être mariée ou pas. Je suis bien comme ça. Comme je le dis chaque jour, l'amour c'est mort pour moi.

Anna: C'est impossible d'être aussi insensible Aïcha. Ne me dis pas que tu ne manifeste pas des besoins... Tu voies ce que je veux dire. Après tout on est tous des êtres humains. On a parfois certaines...

Amina rigolait et moi, je réfléchissais à ce qu'elle venait de dire. C'est vrai que parfois la chaleur masculine me manque énormément. J'ai des besoins sexuelles comme tout le monde. Surtout quand il m'arrive de me remémorer mes ébats avec Karim. Ils n'allaient pas très loin, mais étaient de pures délices. Surtout qu'ils restaient les seules épisodes de ma vie sexuelle.
Celui-là quand j'y repense, le revoir m'a beaucoup marqué. Surtout comme ça, en ces circonstances inattendues comme avec les autres. J'ai ressenti de la haine en moi en le voyant, mais aussi de la peur avec un violent désir de lui. Ce que je n'arrive pas à me pardonner, c'est le fait qu'il m'intimide toujours. Il arrive toujours à me déshabiller du regard. Je perds mon contrôle en face de lui.
Et pourtant, je le déteste tout autant que mon père car après tout ce sont les seuls à accuser dans ce qu'il s'est passé.

Amina: Eh hop.

Moi: Hum.

Anna: Réfléchis bien.

Amina: Anna dal ya yakou simm ( t'es une perverse)

Anna: Lolou mo takh sa makk nop ma ( C'est pourquoi ton frère m'aime).

Amina: Satan, sors de ce corps.

Anna: Limay wakh dara ayoussi. Lepa dagane. ( Il n'y a pas de péché la dedans. Tout est halal). N'est-ce pas Aïcha ?

Celle ci haussa les épaules. Comme pour dire je ne sais pas.

Anna: En parlant de ça, je vais vous montrer mon nouvel armement.

Aïcha: Armement ! Mbété kou nekk si guerre froide. ( Comme si on est toujours dans la guerre froide.)

Amina: Thieuy notre première dame préférée.

Elle alla ouvrir une armoire et y sortit une valise très lourde qu'elle déposa sur le lit et ouvrit.

Elle: Les enfants, voici mon arsenal de guerre. Li motakh sene makk demoul fene. ( C'est ce qui retient votre frère.)

Amina tira une nuisette très très trouée de la valise et l'étala.

Amina: Khana bi mome moy Little Boy. ( Ça doit être le Little boy.)

On éclata toutes de rire.

Anna: Appelle le comme tu veux.

Amina: En tout cas moi je ne porterai jamais ce genre de truc.

Aïcha: Vous savez quoi, j'ai une envie folle d'en essayer.

J'entre dans la salle de bain et me prend en photo avec chacune des tenues qui sont, pour tout dire, que des bouts de tissus.

Les Voix Du CoeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant