Partie 12

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Narrateur externe

Sukuta, c'est là où Aïcha vit depuis maintenant quelques jours.

À son arrivée, elle avait intégré une maison d'hôtes construite spécialement pour les Sénégalais de la Gambie qui n'ont pas encore de toit. Dans un mois, elle quittera ce lieu pour se trouver un logement.
Sukuta est une ville bordée par la mer et très prisée par les touristes.
Elle contient beaucoup de restaurants et hôtels et ça a été très facile pour elle de trouver un emploi en tant que femme de chambre dans un hôtel très chic.

Même si elle ne le dit pas, sa famille lui manque énormément, surtout son frère et sa sœur.
Par moments, elle n'a qu'une envie, retourner en arrière pour pouvoir changer les choses, mais on ne change pas le passé et hélas, après tout, c'était son destin tout ça.
Après avoir nettoyé les parties communes des étages de l'hôtel, elle se dirige vers les chambres indiquées dans son planning d'aujourd'hui pour les nettoyer, les ranger avec efficacité et rapidité. Elle change les draps et refait les lits pour ensuite passer l'aspirateur. Elle nettoie aussi les sanitaires et la salle de bain qu'elle réapprovisionne en linge propre à la lingerie. Pour finir elle va en cuisine pour apporter les commandes des clients.
Parmis eux, se trouve un monsieur très mesquin qui n'arrête pas de lui faire la cour, ou disons qui n'arrête pas de la harceler depuis qu'elle est là. Elle lui apporte son repas, tout en sachant ce qu'elle y risque.

Elle: Service de Chambre !

Lui: Entre.

Elle: Monsieur, voilà votre commande.

Elle la pose sur la table et lui tourne le dos.

Lui: On t'a déjà dit que tu es bien foutue petite gamine.

Elle ne le répond même pas et trace sa route.
Il la rattrape et le tint par le bras.

Lui: On ne me tourne pas le dos quand je parle, est-ce que c'est clair.

Elle: Lâchez moi monsieur.

Lui: Sinon.

Elle se tût. Il s'approche plus d'elle et fourre ses mains dans ses fesses.

Lui: Tu sais, je peux t'offrir tout ce que tu veux. Il te suffit juste de m'accorder une nuit, une seule nuit. Tu es tellement sexy même dans cette robe.

Elle: Je ne suis pas à vendre, lâchez moi donc, mais vous êtes fou.

Lui: Tu veux combien, un, deux, trois millions de dalasi.

Elle: Va te faire enculer espèce de bouffon.

Lui: Tu m'insulte, tu sais qui je suis. Je suis le cousin germain du président.

Elle: Sois le papa même du président je m'en bat les couilles.

Lui: Ah tu dois avoir des couilles à la place d'un ^^^^^ pour oser rejeter ma proposition.

Après maintes supplications et négociations, il finit par lâcher prise non sans avoir déjà insulté et menacé Aïcha.

Elle courut hors de la chambre et faillit même tomber.

À la fin d'une rude journée, elle rentre à la maison, essoufflée.

Les jours qui suivirent, c'était la même routine.
Toujours à apporter à manger par-ci, à changer les serviettes par là, à courir le long des couloirs, à supporter les caprices des clients.
Heureusement pour elle, son supérieur le majordome, même s'il est très encré dans le travail, est quelqu'un de très compréhensible et semble bien l'apprécier.
la seule personne qui ne la supporte pas dans tout Gambie, c'est le valet de chambre. Depuis son arrivée, il n'arrête pas de la chercher et les avantages dont elle jouit venant de leur patron ne le laissent pas indifférent, l'agacent à la limite.
Mais elle ne s'en préoccupe pas le moins du monde, elle, tout ce qui l'intéresse c'est de gagner sa vie pour s'occuper de son enfant.

En parlant de sa grossesse, elle compte bien retourner à l'hôpital pour faire ses visites, mais pas maintenant, il faudrait d'abord qu'elle ait de l'argent d'abord.

Vu son travail et sa persévérance, elle a fini par recevoir une promotion, pas très grande, mais bonne cas même.
Désormais, elle sera la chef des femmes de chambre et cela dérange quelques uns qui trouvent qu'elle ne devrait pas être promue vu qu'elle est la dernière à intégrer cet hôtel.

Aïcha

L'ascenseur est en panne et vu que je suis très pressée avec les piles de draps qui sont entre mes mains, je me précipite vers les escaliers pour descendre à la lingerie.
J'étais entrain de raffler les marches quand soudain, comme si quelque chose m'a poussé vers l'avant, je tombe et roule sur les escaliers.
Lorsque j'atterris en bas, je vis le valet de chambre en haut, me regardant d'un air amusé.

Les gens se précipitèrent vers moi et tout d'un coup, j'étais au milieu d'une ruée abondante.

_ Vous allez bien

_ Vous avez mal

_ Essayez de vous lever

Tout le monde avait son mot à dire. Moi, sur le coup je ne ressentais rien, juste de la peur, aucun mal.
Quelqu'un m'aida à me lever mais ma jambe refusait d'obéir.
J'avais du mal à la déplier.

Heureusement, il y avait une infirmerie juste à côté, on m'y porta sur le champ.

L'infirmière : Tu es tombée d'où ?

Moi : De la première étage.

Elle : T'a mal juste à la jambe ou il y'a un problème autre part.

Moi: Juste la jambe, mais je suis enceinte et j'ai peur.

Elle me dévisage puis reprend.

Elle: Alors tu dois aller à l'hôpital pour voir si tout va bien. Concernant ta jambe, il y'a eu plus de peur que de mal, tout va pour le mieux. Tu dois juste faire attention et te reposer.

Moi: Oui, d'accord.

À ma sortie, je suis allée directement à la maison car on m'avait libéré pour la journée. En y pensant, je devrais songer à me chercher une chambre car il ne me reste plus beaucoup de temps ici.
Je fais mes ablutions, rattrape mes prières et plonge dans mon lit.
Je suis réveillée dans la nuit par des douleurs atroces au ventre.
Je ne pouvais rien faire et les autres chambres étaient si éloignées que même si je criais, personne ne m'entendrai.
Je décidai de me reprendre mais les maux devenaient de plus en plus douloureuses.
Je me lève et prends ma pochette. Elle contenait que 1000 dalasi et ici, les docteurs ne prennent en charge que ceux qui ont un ticket qui s'élève à 5000 dalasi.
Je sors quand même de la maison, sans destination certaine avec la jambe qui boite.

Je marchais dans les rues, me tenant le ventre.
Mes jambes me mènent vers une plage. A bout de souffle, je me laissais tomber sur un rocher .
Je me surprenais même à pleurer ce que je n'avais pas fait depuis fort longtemps. J'avais enfin décidé de ne plus m'appitoyer sur mon sort et d'avancer dans la vie. Voilà qu'aujourd'hui encore, ma solitude me ronge et mes problèmes qui refont surface me montrant ainsi à quel point ma vie est nulle.
Alors que je me morfondais et pleurais de plus belle au beau milieu de cette nuit, je vis une femme sortir d'une maison. La petite lumière qui jaillissait de je ne sais où me la montrait avec clarté.
C'est une femme blanche, aux cheveux roux, une très vielle femme. Elle devait avoir la soixantaine j'imagine.
Elle cherchait désespérément quelque chose et disait, d'une petite voix dont l'accent m'est inconnue.

Elle: Minou Minou ! Minou Minou !

Je ne sais pas ce qu'elle cherche mais ce doit être quelque chose qui lui tient vraiment à cœur au point qu'elle se soit levée si tard dans la nuit.
Elle continuait à appeler "minou" mais celui-ci ne daignait pas se montrer.
Je suivais ce spectacle avec amusement, oubliant même mes maux de ventre.
Elle vint à ma hauteur et là je su qu'elle m'avait remarquée....

Salut les amis, suis vraiment heureuse que cette histoire vous plaise.
J'ai vu vos messages, y'en a même qui me disent se voir en Aïcha.

Et pour ceux qui disent que je la fais trop souffrir vous inquiétez pas, ça va bientôt prendre fin.

Alors c'est qui cette dame ?

N'oubliez pas de voter et de commenter.

Plein de bisous à 😘😘😘

Les Voix Du CoeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant