Partie 41

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Pour la énième fois, Aïcha venait d'appeler Mamour et pour la énième fois, celui-ci ne répondait pas du tout.
Elle s'inquiétait énormément car, celà faisait deux jours qu'il n'était pas venu travailler plus le week-end.
La porte de son bureau qui venait de s'ouvrir sur Khaled la tira de ses pensées.

Lui: Je te dérange.

Elle: Non entre.

Lui: J'ai juste besoin de ta signature ici.

Elle s'appliqua immédiatement.

Elle: Khaled, t'as des nouvelles de Mamour, je ne l'ai pas vu ces jours ci.

Lui: T'as raison. Il n'est pas venu hier, ni aujourd'hui.

Elle: Et il ne décroche pas quand je l'appelle.

Lui: Attends je l'appelle pour voir.

Il ne réussit pas à le joindre lui aussi. Aïcha devenait inquiète. Elle se demandait si sa découverte de l' autre fois ne l'avait pas accablé mais repoussa immédiatement cette idée. On n'abandonne pas son travail pour des futilités pareilles.

Khaled: Je suis sûr qu'il n'a rien de grave mais tu peux toujours vérifier.

Elle: Qui moi ? Tu veux que sa femme me tue. Elle ne veut même pas me voir en peinture.

Lui: Si tu veux, je peux envoyer quelqu'un pour voir.

Aïcha: D'accord.

Il appelle Amina qui y va sans hésiter.

Elle sonna plusieurs fois sans que quelqu'un vienne ouvrir.
Elle insista tout de même et appuya sur la sonnette, si fort que les voisins pouvaient même l'entendre.

La porte s'ouvrit sur Mamour qui faisait pitié à voir. Il avait les vêtements sales et tachetés d'un liquide rougeâtre qui était désagréable à voir.
Il se pencha devant la porte à la vue d'Amina. Le pauvre, il ne pouvait même pas se tenir debout correctement.
Amina elle, semblait très bouleversée de le voir ainsi. Sans rien dire, elle le poussa à l'intérieur de la maison et entra elle aussi.
Tout était désordonné et aussi poussiéreux que son propriétaire. Les lieux empestaient l'alcool et des bouteilles étaient disposées ça et là dans la maison.

Amina: Mamour, pourquoi ? Pourquoi tu es dans cet état.

Il ne répondit même pas et tomba à la renverse sur la table à manger.
Amina accouru à son secours et l'aida à se lever. Il n'était même pas dans l'état de parler.
Elle le soutint jusqu'à sa chambre et le fit coucher sur le lit.

Lui: Je suis un monstre... Un petit monstre ha ha ha !
Il sortait des paroles incompréhensibles que personne ne comprenait.
Heureusement qu'il finit par s'endormir et Amina en profita pour appeler son frère pour qu'il vienne, puis s'attela au nettoyage des lieux.
Elle se demandait où la maîtresse de maison pouvait bien être pour laisser son foyer ainsi.

Elle lui prépara un soupe bien épicée pour son déjeuner et alla le voir dans la chambre. Il n'était pas encore réveillé. Il dormait à poings fermés. À le voir, on aurait dit qu'il n'avait aucun souci. Son visage était si rayonnant et innocent.
Amina restait debout à l'observer sans comprendre ce qui l'avait emmené jusque là. Ce Mamour qui incarnait toujours une humeur joviale et une sérénité sans égal. Ce même Mamour qui était toujours présent pour ses proches, gentil, doux et toujours souriant.
Le voir ainsi lui semblait très bizarre.
Il commençait à se réveiller petit à petit. Amina alla sa mettre prêt de lui en lui caressant la tête.
Il sursauta d'un coup en prononçant le prénom de Binette.

Amina: Shuut, du calme.

Mamour: Qu'est-ce... Qu'est ce que tu fais ici.

Amina: Je suis venue voir comment tu allais.

Les Voix Du CoeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant