Partie 24

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Aïcha

Non, je ne rêvais pas. Mamour se tenait devant moi avec cet allure toujours confiant.

Moi: Qu'est-ce qu'il fout là.

Je m'adressais ainsi à ma mère qui avait l'air d'apprécier sa venue.

Ginette: Maëra, laissez-nous seuls s'ils vous plaît.

Celle ci quitta de suite la pièce.

Ginette: Aïcha, j'ai appelé Mamour pour que vous règliez enfin vos différents. Ce sera la dernière fois que je tente de te réconcilier avec qui que ce soit. J'ai jugé nécessaire de le faire car on sait tous qu'il n'y est pour rien. C'est une victime tout autant que toi alors écoute le. Sur ce je vous laisse.

Elle disparaît et me laisse face à mon ex ami.
On ne fait que s'observer depuis qu'il est assis devant moi. Au bout de quelques minutes, il passe sa langue sur ses lèvres, se racle la gorge et me regarde dans les yeux pour la première fois depuis qu'on s'est revu.

Lui: Aïcha. Je suis au courant de tout ce qui t'est arrivé en j'en suis désolé. Je suis désolé de t'avoir laissé affronter tout celà toute seule. Je suis désolé de ne t'avoir pas défendu ce jour-là, et je m'excuse encore pour le comportement immature de mon frère.

Il parlait avec une si grande politesse et sa voix était si pleine d'émotions qu'elle me toucha direct.
Je réalisais que ma réaction envers lui était excessive. Je parlais sous le coup de la colère et ne pensais qu'à mes propres tourments sans pour autant penser à ce que les autres pouvaient ressentir.
Ginette a eu raison de le faire venir, lui et moi avons beaucoup de choses à se dire.

Moi: Mamour tu n'as pas à t'excuser. Tu es une victime au même degré que moi. On doit mettre tout celà sous le coup du destin. C'est lui qui nous a séparés et comme l'a dit maman, tu n'es rien dans ce qui m'est arrivé, sinon que ça devait passer par toi. C'est moi qui suis désolée pour la dernière fois. Toute cette surprise m'était montée jusqu'au cou et je ne savais même pas ce que je disais.

Lui: Ce n'est pas grave. On oublie tout. Alors, comment tu te portes maintenant ?

Moi: Bien.

Lui: Tu m'as tellement manqué.

Je forçais un sourire. Pour dire vrai, j'étais gênée. Je ne m'étais plus habituée à m'ouvrir à quelqu'un d'autre que Ginette. Bien que Mamour et moi ayons auparavant eu une grande complicité, aujourd'hui, je le vois d'un autre œil. Il a tellement changé, tout de lui a changé. Il est devenu un vrai homme, mature et ayant le sens des responsabilités. Il est aussi beau qu'avant et très charmant. La femme qui partage sa vie a beaucoup de chance.

On bavarda, ou sinon il monopolisa la parole durant quelques minutes et rentra, sans oublier de me promettre une autre visite. Je disais oui, sans grande conviction parce qu'étant toujours sur ma décision de rentrer.
Celle qui me retient encore ici, c'est Ginette, c'aurait été moi même, je me trouverai au Québec en ce moment.
Je trouve qu'elle me force à faire une chose que mon cœur ne supporte pas. Je ne veux pas les voir, même en peinture.

Je vois Ginette revenir dans la pièce, toute souriante.

Elle: Ma chérie, Mamour m'a tout dit, je suis fière de toi.

Moi: J'ai jugé bon d'abdiquer par ce que c'est ce que je ressentais.

Elle: Je sais. J'espère que tu en feras de même pour les autres. Et arrêtera enfin de te lamenter.

Je ne lui réponds même pas et prends un bouquin que je commence à lire.


Narrateur externe

Les Voix Du CoeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant