Partie 19

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Mamour Niang

Nous sommes au beau milieu du mois d'août, la chaleur à Dakar est à la limite insupportable.
Je quitte le bureau très tôt pour aller chez mes parents où il y a une fête.
C'est l'anniversaire de ma mère du coup je n'ai pas intérêt à le rater.
Ma mère, c'est une vraie fêtarde. Elle croque la vie en pleine dent même à son âge. Elle dit toujours ce qu'elle pense et n'y va jamais par quatre chemins.
C'est une personne qui m'a beaucoup soutenu dans la vie et dans mes affaires.

Je gare ma voiture à l'entrée et entre dans la demeure.
Qui je voix en premier? Binette, ma fiancée entrain de s'affairer dans la cuisine.

Elle vient vers moi quand elle me voit et m'enlace.

Elle: Bonjour chéri. T'es venu très tôt.

Moi: Je ne raterai ça pour rien au monde. Et toi qu'est-ce que tu fais là ?

Elle: C'est l'anniversaire de ma belle-mère non. Je suis venue aider.

Moi: Future belle-mère

Elle:  Cela revient au même.

Moi: Où sont les autres ?

Elle: En haut.

Moi: OK je vais les voir.

Je la laisse continuer ses occupations. Apparemment, elle est la seule à s'affairer dans cette maison.
Je trouve mes parents en haut et les salue. On parle de tout et de rien et surtout de Karim.

On dîne tous ensemble et ma mère souffle les bougies. Sur ce coup, Binette a mit les petits plats dans les grands avec un décor somptueux.
Cette fille, je pense que je ne me suis pas trompée en la choisissant. Nous sommes ensemble depuis deux ans et il y'a une semaine je l'ai demandé en mariage.
Ma mère ne semble pas voir cette relation d'un bon œil, prétextant que je ne l'aime pas assez.
Mais moi elle me plaît bien. Elle est cool et s'occupe très bien de moi en plus d'être trop belle. Son seul souci, c'est que je la trouve trop collante et entreprenante.

Le mariage aura lieu dans un mois. Les deux familles se sont déjà concertés et ont donné leur feu vert. J'ai donc doublé mon grand frère qui n'est toujours pas marié.

Aïcha

Après les maintes supplications de ma mère, j'ai fini par accepter l'invitation à dîner d'Aziz.
Je m'y rend élégamment habillée d'une robe moulante grise et un manteau noir. J'attache mes cheveux en arrière et me maquille légèrement.
Je prends les clés de ma voiture et descend les escaliers de mon humble demeure.
Cette maison, je l'ai acheté l'année passée. Je voulais avoir un endroit à moi et plus prêt du bureau. Elle m'a coûté une petite fortune mais je m'y sens à l'aise.
En plus, je voulais que Ginette et son compagnon aient plus d'intimité.
Arrivée devant ma voiture, j'ouvre la portière et démarre. J'ai libéré tôt mon chauffeur aujourd'hui.

J'arrive au lieu du rendez-vous. Un jeune homme très beau et classe m'attendait sur la table que le serveur m'a désigné.
Je le reconnais fort bien. Aziz se trouvait en face de moi. Il se lève et me fait la bise quand il me voit puis tire la chaise. Un vrai gentleman !

Lui: Tu es ravissante.

Moi: Merci

Lui: Et moi alors, comment tu me trouves ?

J'esquisse un rire.

Lui: Pourquoi tu ne souris jamais ?

Moi: Bon, nous sommes là pour parler de mes goûts humoristiques ou quoi.

Lui: Bon, excuse-moi. Alors, comment vont les affaires ?

Moi: Bien. À part les employés qui me mettent les bâtons dans les roues ça va.

Lui: Je m'en doutais. C'est pas facile d'être un leader africain chez les blancs.

Moi: C'est ça.

Lui: Mais avec ce caractère je sais très bien que c'est toi qui mène la danse.

Moi: Exactement.

Le dîner, ou, je peux l'appeler le rencard se passa bien. On a discuté pendant un temps fou.
Au début, je sentais qu'il était un peu dérouté à cause de mon insolence et mon caractère hautain, mais il a fini par me mettre à l'aise et la discussion s'est poursuivie naturellement.

Après le dessert, il m'accompagne à ma voiture et on se dit au revoir. Nous avons convenu de nous voir au lac le lendemain pour pêcher.

De mon point de vue, je crois que Aziz est quelqu'un qui pourrait bien me correspondre mais je ne sais pas encore si je pourrais entreprendre une relation sérieuse avec lui. Mon problème, c'est que je me suis tant habituée à cette solitude que je ne veux plus laisser quelqu'un entrer dans ma vie.
À peine rentrée, je prends un bain et vais prier. Certes j'ai changé de nom, de mère et de nationalité, mais pas de religion. J'y tiens encore plus depuis que je suis là. Avec Ginette, la religion n'a jamais posé de problème. Il respecte la mienne au même échelon que je respecte la sienne.

Après avoir lu quelques versets du coran je me couche.

Le lendemain au bureau, j'arrive très tôt pour terminer l'étude du dossier FERGIS.
Ce projet me semble très prometteur à ce qu'il paraît.
Mais même s'il me tente beaucoup, même si je songe depuis longtemps à investir au Sénégal, j'ai quand même peur d'y retourner.
Je prends le téléphone et appelle Maëra.

Moi: Maëra viens dans mon bureau s'il te plaît.

Elle: J'arrive madame.

Elle me rejoint de suite.

Moi: Maëra je veux te parler de l'affaire FERGIS. En fait c'est un projet très intéressant et tout mais c'est le pays qui me pose problème.

Elle: En quoi madame.

Moi: Bon... Je veux dire c'est très loin et investir dans un projet de cette envergure nécessite une présence physique sur le terrain. En tout cas moi je ne jetterai pas mon argent comme ça par la fenêtre sans voir quelque chose de concret.

Elle: Madame moi je pense que ce projet vaut le coup. Ça vaut bien la peine d'y aller. Au moins pour voir. Et le pays, il me semble avoir vu quelque part que vous êtes originaire de là bas non.

Un peu froissée par sa question, je refais ma posture puis continue.

Moi: C'est tout Maëra. Tu peux disposer.

Elle part et j'entends de loin le téléphone de son bureau sonner.

Quelques minutes plus tard, elle m'appelle.

Elle: Madame il y a le co-fondateur de FERGIS sur la ligne.

J'appuie sur un bouton pour le prendre.

Moi: Allô monsieur comment allez vous. J'allais justement vous appeler.

Lui:......

Moi: Allô

Lui:.......








Moi: Votez 😉

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