Chapitre 11 (2/5)

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Morga arriva à son tour dans le hall. Elle avait quitté son uniforme pour une simple robe en lin et avait tressé ses cheveux sur le côté. Son cache-œil enlevé, quelques mèches de cheveux couvraient la partie blessée de son visage sans masquer à la vue d'autrui les deux cicatrices qui barraient en ligne droite sa paupière et le sommet de sa pommette. Morga était à l'aise en ces lieux. Elle savait qu'elle n'avait rien à craindre des autres et qu'elle était libre de se dévoiler de la sorte.

Si elle se trouvait dans le hall en cet instant est que les bas-reliefs qu'elle avait vu dans le deuxième sous-sol en début de semaine n'avaient pas quitté ses pensées. Certaines de ces sculptures l'avaient interpellée, en particulier celle qui semblait la plus récente. Elle voulait en savoir un peu plus. Ne pouvant se rendre auprès d'Alan, Garance devint son choix le plus logique.

Morga aurait pu aller la voir en début d'après midi mais son amie avait décidé de s'enfermer dans sa chambre jusqu'au repas du soir. Et lorsque Garance agissait de la sorte, il n'était pas sage de venir la déranger, encore plus considérant la semaine terrible qu'elle avait passé. Elle avait eu besoin d'être seule et Morga s'était refusée à troubler sa quiétude.

Cependant, Garance avait l'air d'être mieux portante, d'autant plus qu'il lui restait un peu de temps avant le départ. Morga se décida donc à aller la voir avant son départ.

— Garance ?

La mage rouvrit lentement ses yeux et observa en souriant sa collègue qui s'avançait vers elle. Morga s'arrêta non loin, à seulement deux pas.

— Oui, Morga ? Tu as besoin de quelque chose ?

— Avant que tu ne partes, je voulais te poser une question. Enfin, si cela ne te dérange pas.

— Pas de souci. Quelle est-elle ?

— Tu sais que mardi matin, Walther et moi sommes allés patrouiller dans les souterrains.

— En effet.

Morga se souvenait bien que Walther lui avait demandé de garder le silence sur les véritables raisons de leur "patrouille", aussi, choisit-elle de modifier quelque peu son discours, de sorte que Garance ne suspecte rien de trop étrange.

— Nous étions près des bâtiments luxueux du deuxième sous-sol et je me suis souvenue des fameuses sculptures que tu avais un jour mentionnée. J'ai donc souhaité les voir de mes propres yeux, chose que Walther m'accorda volontiers au retour de la patrouille.

— Celles dans la grande salle avec le bassin ?

Morga fit une grimace. Elle revoyait encore le monticule de cadavre au centre de la pièce.

— Oui. Cependant, le bas-relief qui m'a le plus intrigué est celui demeuré inachevé. Il y avait quelque chose d'assez étrange avec et le personnage central semblait clairement lié à la Légion, si on en croit la décoration de son armure.

— Ah, oui... Celui-là... C'est aussi l'avis des spécialistes que j'ai accompagné. Ils ont eu la gentillesse de nous faire parvenir une copie de leur étude et de leurs conclusions. Les documents sont dans nos archives. Je te montrerais où, si tu es intéressée.

— Ce serait avec plaisir.

— Bien... Concernant cet humain, pour qu'il ait ainsi figuré sur ces bas-reliefs que l'on pense historiques, c'est qu'il s'agissait probablement d'un personnage important et qui est resté assez longtemps dans la cité et ses alentours pour qu'on décide de garder une telle trace de son passage. Au vu de son armure et du contexte de l'époque, ils pensent probablement qu'il s'agissait d'un membre haut placé de la Légion. Les nombreux détails de sa tenue montrent qu'il ne s'agissait pas d'un légionnaire ou d'un simple Chevalier noir. Cependant, et c'est là où les choses sont étranges, rien dans les archives de la Légion ne fait état d'une visite officielle d'un membre haut placé à cette période précise.

Toi qui apportes la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant