— Garance. Sérion ! On y va.
William avait terminé avec Walther. Il était désormais temps de partir.
Dans le salon, Sérion referma son livre et le déposa sur la table basse. Garance s'écarta du mur et salua Morga de la main avant de rejoindre son frère accompagné de l'elfe. Un peu plus loin dans le couloir, le commandant se tenait dans l'embrasure de la porte de son bureau. Il avait entendu son fils appeler ses camarades et tenait à leur adresser quelques mots avant qu'ils ne partent.
— Faites attention à vous. Et ne prenez pas de risques inutiles.
— Ne t'en fais pas, père. Nous serons prudents. C'est promis, lui répondit Garance en souriant.
Avec tout ce qu'il se passait, Sinclair n'arrivait pas à être autre chose qu'inquiet. La perspective de savoir Garance de retour si tôt dans les souterrains ne l'enchantait guère même si elle était accompagnée de son frère et de Sérion. Il n'était pas seulement leur commandant, il était aussi leur père. En silence, il les observa disparaître un à un dans les escaliers qui menaient aux sous-sols de l'hôtel.
*****
Une fois la dernière barrière passée, le trio déboucha dans une petite salle vide et poussiéreuse. L'entrée de cette pièce se trouvait éloignée des galeries principales du deuxième-sous-sol. De par son caractère isolé, la zone ne disposait d'aucun éclairage. Bien que cela ne fût pas un problème pour Garance et Sérion, pour William, ou encore Morga, cela était une toute autre histoire.
— Tu es toujours certain que tu ne veux pas que je te l'enseigne ?
— Sœurette, le sortilège que tu emploies appartient à la magie des ombres, et bien que je respecte ton choix, tu sais pertinemment que je ne donne pas là-dedans.
— Comme tu veux, frangin. Tu sais aussi pertinemment ce que je pense de tes petites flammèches, dit Garance en indiquant de la tête les deux petites boules de flammes qui dansaient autour de son frère. Elles sont très loin d'êtres discrètes.
— Peut-être, mais quand il s'agit de se défendre, tu es bien contente qu'elles soient là.
— J'ai mon propre système pour cela.
— Et cette vilaine manie de toujours vouloir avoir le dernier mot.
A ces paroles, Garance soupira puis sourit. Elle leva les bras en signe de défaite.
L'elfe observait Garance et William d'un air amusé. Son frère avait raison. Bien qu'elle essaie d'y prendre garde, cette vilaine habitude semblait se refuser à la quitter. Combien de fois avaient-ils eu ce genre de joute verbale par le passé ? Un nombre incalculable de fois se souvenait Sérion. Il se passait rarement une semaine sans que ce genre d'évènement n'éclate.
Face à sa sœur, William ne put que lever les yeux au ciel. Certaines choses ne changerait jamais. Il rejoint ensuite Sérion à l'entrée de la pièce, accompagné de Garance qui fit mine de l'ignorer le temps de quelques secondes.
— Si j'ai bien compris, on va utiliser les vieux passages des Grandes archives ? lui demanda-t-elle.
— Oui, et ce, jusqu'à ce que nous atteignons le quatrième sous-sol. Père veut que nous évitions les Noirelames.
— Avec ce qu'il se passe en ce moment, cela se comprend. Tout le monde est à cran.
— Oui... Allons-y.
William ouvrit lentement la porte et jeta un coup d'œil dans le couloir. Constatant qu'il n'y avait personne, il sortit puis maintint la porte ouverte pour que ses camarades puissent à leur tour sortir de la pièce. Une fois sa sœur et Sérion dehors, il la referma tout aussi doucement.
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Toi qui apportes la nuit
FantasiLes légendes parlent des Abysses comme d'une vision sombre et tordue du monde, comme d'un cauchemar éveillé dont nul ne pourrait s'échapper. Dans leurs sillages ne se trouvent que mort et désolation et les rares survivants qu'elles laissent derrière...