Chapitre 18 (2/4)

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Recroisant les bras, Garance soupira.

— Comme tu voudras, papa.

— Merci, Garance. En attendant, il y avait une chose dont je voulais que nous parlions.

Il sorti une petite bande de papier qu'il présenta aux autres.

— Pour que vous soyez au courant, sachez qu'un Ourargent m'a apporté ce message, peu avant le lever du soleil.

— Et que dit-il ? demanda William.

Sinclair le lut à voix haute.

Le commandant de la forteresse Arnstein de Kissinger, disparu depuis près de 3 semaines, a été retrouvé mort aux abords d'une forêt au nord du Précipice. Les investigations sont en cours.

Personne ne dit rien sur le moment mais la surprise se lisait aisément sur leur visage.

— Quoi ? Mais qui oserait s'en prendre ainsi à un commandant de la Légion ? s'exclama alors Morga.

— C'était ton prédécesseur ici, n'est-ce pas ? demanda ensuite William, plus calmement.

— Oui, il était au courant de l'existence de nombreux passages souterrains inconnus des autorités de la capitale, dont celle de la crypte des Beaumont. C'est aussi lui qui, il y a treize ans, a fourni à votre mère l'emplacement de ces mêmes passages, aux côtés de nombreuses cartes détaillées des troisième, quatrième et cinquième sous-sols, du temps de ses recherches.

— Magnifique... Et ces enflures du Saint-Ordre qui vont venir foutre leur nez dans ce qui ne les regarde pas.

— Mais pourquoi les méprises-tu autant ? lui demanda finalement Morga.

Depuis le temps qu'elle la connaissait, Garance ne s'était caché de son désamour profond les concernant. Elle essaya d'en savoir plus. Elle n'avait jamais osé auparavant, de crainte de s'attirer ses foudres.

Elle soupira longuement puis se tourna vers Morga.

— Un Inquisiteur ivre m'a confondue avec un mannequin d'entraînement quand j'avais 11 ans. J'en suis sortie avec quelques ecchymoses. Peu de temps après que Père et William l'aient foutu hors de la ville à coups de pieds, nous avons reçu une charmante lettre de ses supérieurs nous sommant de les dédommager pour le préjudice subi par leur homme. Suite à cela, ma "sympathie" à leur égard n'est pas allé en s'arrangeant.

Garance ne manqua pas l'expression de son frère après qu'elle mentionna cette vieille histoire.

— Oh, arrête de faire cette tête de chien battu, William. Tu sais très bien que je ne t'en ai jamais voulu .

William ne lui répondit pas. Il savait qu'elle avait parfois du mal à se libérer de ces souvenirs et avait tendance à ressasser certaines choses sans le vouloir. Il préféra continuer sur le sujet de départ. Celui que sa sœur avait amené n'était pas à propos.

— Le commandant d'Arnstein ? A Kissinger ?

Un silence pesant s'installa, mais de courte durée car une voix nouvelle vint l'interrompre.

— Il s'avère que le Bibliothécaire de Kissinger, un de mes Sages, a malheureusement subi le même sort.

Ishaa Astanatos, l'une des dix Neavathary, un Maître de la Connaissance tel que le nom se traduisait de l'ashéen en alenois, venait de faire son entrée. Il était impossible de savoir à partir de quelle époque les Grandes archives usèrent de ce mot étranger pour désigner ses dirigeants. Pour tous, il avait simplement toujours été employé depuis la création de cette faction.

Toi qui apportes la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant