William maintenait fermement l'échelle en bois en place de sorte que sa sœur et Sérion puissent descendre sans risques. Une fois en bas, les trois amis se retrouvèrent face à l'entrée d'une ancienne galerie creusée à même la roche par les Grandes archives et située à l'arrière d'une bâtisse, à la jonction des deuxième et troisième sous-sols. Au bout du couloir, un petit escalier, lui aussi taillé dans la pierre, les mèneraient tout droit jusqu'au troisième.
— Et sinon, concernant les Noirelames ? demanda Garance, souhaitant reprendre la discussion qu'ils avaient entamé quelques minutes auparavant.
— Eh bien, avec l'histoire de Shaelo, les Noirelames auraient augmenté le nombre de leur patrouille dans le troisième. Il est donc possible que certaines nous soient hostiles.
— Je vois... C'est plutôt fâcheux... Bon... (Elle soupira.) Dans tous les cas, nous avons au moins l'avantage du terrain, à défaut de celui du nombre. Et vu que tu mentionnes l'autre garce... Walther t'a dit ce qu'il en avait fait ?
— Après que Galbali ait altéré sa mémoire, il est allé l'abandonner dans un couloir à la frontière du deuxième et troisième, pas très loin du port.
— Il ne devrait pas tarder à la retrouver donc, si ce n'est pas déjà le cas.
— En effet.
— Nous voilà dans le troisième, dit finalement William. Silence, maintenant.
L'escalier les avait mené au cœur d'une riche habitation au milieu de laquelle se trouvait une sorte de patio. Les bassins qui cerclaient la petite place étaient entièrement vides.
Le trio longea prudemment les murs en direction de l'entrée de la demeure. La porte avait disparu depuis longtemps, aussi, redoublèrent-ils de prudence de sorte à ne pas se faire prendre. William examina l'avenue. Celle-ci était vide. D'un geste de la main, il intima au reste du groupe de le suivre. Ils atteignirent vite l'habitation qui faisait face à celle qu'ils venaient de quitter.
Le trio s'enfonça dans la demeure et atteignit une pièce à l'écart du couloir principal. Là, un des murs avait été détruit permettant aux visiteurs d'accéder rapidement à d'autres maisons sans avoir à emprunter les avenues et galeries principales du troisième sous-sol. A l'époque où ces ouvertures avaient été faites par les Grandes archives, les couloirs regorgeaient encore de squelettes. Le groupe avança prudemment entre les anciennes habitations où de nombreux passages avaient été occulté par des murs fantômes. En ces lieux, leur amulette se montra des plus pratiques.
Le trajet se trouvait plus long que s'ils étaient passés par les axes principaux mais au moins, cela leur permettait d'éviter les Noirelames. Ils ne savaient pas comment ces derniers réagiraient s'ils venaient à les croiser.
Arrivés à mi-chemin de leur parcours, ils durent sortir des maisons et emprunter les ruelles. C'était à partir de là qu'ils devaient se montrer beaucoup plus prudent. Plus ils avançaient et plus les larges avenues se resserraient. Au bout de plusieurs minutes, ils arrivèrent au croisement qu'ils recherchaient. Il était large, de forme circulaire et desservait une demi-douzaine de passages. La galerie que le groupe souhaitait emprunter se trouvait de l'autre côté, juste en face.
Garance en tête, le trio avançait lentement mais à l'instant où la jeune femme allait s'engager dans la petite place, Sérion la saisit par le col de son manteau et l'empêcha de poursuivre sa route. William s'arrêta aussi. D'un geste de la main, Sérion leur demanda de rester silencieux puis de le suivre.
Les ruelles menaient toutes à des habitations et une entrée se trouvait seulement à quelques pas du groupe. L'elfe les dirigea à l'intérieur. Ils s'accroupirent non loin de l'ouverture, dans l'ombre des lieux. D'un claquement de doigts, William fit disparaître les petites boules de feu qui flottaient autour de lui. Il les réinvoquerait plus tard.
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Toi qui apportes la nuit
FantasíaLes légendes parlent des Abysses comme d'une vision sombre et tordue du monde, comme d'un cauchemar éveillé dont nul ne pourrait s'échapper. Dans leurs sillages ne se trouvent que mort et désolation et les rares survivants qu'elles laissent derrière...