Quelques jours passèrent, avant que les trois divinités et le draconien n’arrivent à Sharrakoum. Ninkigu partit directement au marché pour refaire leur stock de provision, tandis que Seth et Tiamat le suivirent en observant les bâtiments de la cité. Ces derniers étaient rouges, ce qui changeait beaucoup des autres cités.
« Je n’avais jamais vu des maisons de cette couleur. Fit Seth.
— Ils ont dû prendre de la roche venant des plaines rouges. Remarqua Tiamat.
— Ouais, ‘fin ils ont dû mettre vachement de temps pour les ramener ici. C’est largement plus proche d’Umma que d’ici !
— Ils ont une clairière du même genre non loin. Intervint Ninkigu. »
Le draconien se tut après son intervention, et commença à prendre les marchandises nécessaires pour la route. Il les plaça ensuite dans les sacs du cheval à Seth et Tiamat, pendant que les deux propriétaires décidèrent d’aller se chercher un coin d’ombre au calme. Le soleil étant plutôt plombant à cette heure de la journée, il serait plus sage pour le groupe de rester ici, pour se reposer un peu. L’égyptien alla donc s’assoir contre un murée, accompagné de son amie. Une fois installéE, la jeune femme sortit sa pierre de communication pour contacter ses enfants. Tous répondirent à l’appel, et saluèrent joyeusement les deux amis, hormis Enlil qui ne salua que leur mère.
« J’imagine que vous êtes déjà au courant pour Mummu ? commença Tiamat.
— Oui, Enlil nous avait prévenu. Répondit Anu.
— Alors, Seth ? Comment s’est passée ta rencontre avec Enki ? demanda Ninlil.
— Inquiétante et agaçante. Fit simplement Seth.
— C’est-à-dire ? questionna Ninlil.
— Il tenait des propos incompréhensibles.
— Du genre ?
— Il prétendait que j’ignorais la réalité de certains évènements, ce qui doit être vrai. Et il avait sous-entendu que la réelle menace n’était pas Marduck. Expliqua Seth. »
Un silence s’installa entre les dieux. Si Marduck n’était pas le vrai danger, qui l’était ? Serait-ce lié à ce qu’Enki prépare ? Ou autre chose ? Ki finit par prendre la parole, afin de mettre fin à ce silence.
« Quoiqu’il en soit, nous avons de quoi nous inquiéter… Mais ce qu’il t’a dit, Seth, va peut-être nous servir à savoir ce qu’il peut bien préparer.
— Ah ?
— Si Marduck n’est pas le danger, alors c’est forcément lié à ce qu’il prépare. intervint Enlil.
— Et si s’était pas Enki lui-même ? suggéra Seth.
— Impossible. Sinon il serait allé tuer notre mère lui-même. Notre frère est moins puissant que notre mère. expliqua Enlil. »
Cette information surpris Seth. Enki semblait pourtant drôlement puissant, mais s’il est plus faible que Tiamat, alors cela signifiait qu’en réalité son amie n’avait pas besoin de lui ? Enfin, après tout, elle ne lui avait jamais demandé son aide. Mais… Pourquoi l’avoir laissé l’accompagner alors ? Il pensait que c’était parce qu’elle a pris conscience du fait qu’elle ne s’en sortirait pas seule. Et voilà qu’il découvre que la jeune femme était bien plus puissante que ce qu’elle avait laissé paraître ? Pourtant il avait bien vu ce dont elle était capable face à Ninurta… Mais tout de même… À moins qu’elle n’avait pas encore récupéré tous ses pouvoirs ? Tandis que l’égyptien était perdu dans ses interrogations, Anu prit la parole.
« Nous allons chercher dans les archives d’éventuelles indices sur ce qu’il pourrait trafiquer, de dangereux. »
Tiamat acquiesça et coupa la communication avant de se tourner vers Seth. Elle avait bien vu son regard, suite aux paroles d’Enlil. C’est vrai qu’elle ne lui en avait pas parlé… À vrai dire, elle n’y avait vue aucune importance.
« Je crois que j’ai d’autres information à te donner… fit la jeune femme, doucement.
— En effet. »
La déesse rangea sa pierre, et prit une petite inspiration, avant de parler, mais fut couper par son ami.
« Tu n’as jamais eu besoin de moi, pas vrai ? Pourquoi tu m’as laissé t’accompagner ? J’ai dû te gêner au final. Surtout avec Ninurta et le séjour imprévu en Égypte. »
Tiamat le regarda, surprise. Pourquoi l’aurait-il gêné ? Il est plus puissant que n’importe quelle divinité du pays ! Ça, elle avait bien comprit, lorsqu’elle l’avait trouvé. Et il n’avait pas à s’en vouloir pour tout ça, d’autant que tous ces imprévus lui auront été bénéfiques.
« Seth. Tu ne m’as jamais gêné. »
Le jeune homme la regarda, un peu étonné, tandis que son amie poursuivit.
« Il est vrai que je suis puissante, mais comme tu me l’as dit lors de notre séjour, je peux me prendre plus de dégâts sous ma vraie forme. Je suis à peine puissante avec une apparence humaine. Et tu l’as bien vu, jusque-là je n’avais aucune agilité, aucun réflexe et j’en passe. Sans toi, les sbires d’Enki m’auraient tué il a longtemps. D’autant que je ne peux pas changer de forme rapidement. Sans oublié que mes pouvoirs ne sont plus aussi puissant qu’avant…
Comment ça ?
— Ce n’est pas parce que j’ai plusieurs vies, qu’il n’y pas d’effet secondaire. A chaque mort, mes pouvoirs diminuent, et pas qu’un peu. Encore heureux que je ne sois morte qu’une fois.
— Il faut toujours une contrepartie pour revenir d’entre les morts, hein ? fit Seth.
— Malheureusement. Pour les morts qui n’auraient pas dû avoir lieu, Ereshkigal autorise une autre vie en échange de celle qui doit être ramenée.
— Logique. Il y a un équilibre à maintenir, sinon ce serait un vrai bordel.
— Oui… Mais là n’est pas le sujet. Coupa Tiamat. »
Un silence s’installa entre eux, le temps que la jeune femme mette un peu d’ordre dans son esprit.
« Aujourd’hui, ma puissance doit être égale à celle d’Enki. Mais… commença Tiamat. J’ai… deux choses à t’avouer…
— Lesquelles ? demanda Seth, perplexe. »
Tiamat ne répondit pas tout de suite, l’air vraiment mal à l’aise. L’égyptien appréhendait légèrement ce que son amie voulait lui avouer, mais décida de poser une main sur son épaule. La déesse le regarda, un peu surprise, avant de détourner le regard pour reprendre.
« Le jour où je t’ai trouvé… J’avais ressenti la puissance que tu possédais… Et… Et… J’avais pensé à me servir de toi pour venir à bout de Marduck… Mais… Les premiers jours passés avec toi… Ont suffi à me faire changer d’avis. Tu ne mérité pas que je te traite ainsi… Enfaite… Tu étais encore plus différent des rumeurs que ce que je pensais… »
Tiamat avait dit ceci d’une voix tremblante, ayant peur de la réaction de Seth. Comment allait-il le prendre ? Et bien… Le jeune homme s’est sentit prit d’une montée de colère, ayant horreur qu’on souhaite se servir de lui. Cependant… La voix de son amie reflétait suffisamment de honte, et de sincérité pour qu’il se calme. Après tout, il avait bien vu le changement de comportement qu’elle avait à son égard depuis leur rencontre.
« On va dire que c’est du passé… commença Seth. Tu n’as pas gardé cette attention bien longtemps. Continua-t-il en regardant ailleurs.
— Oui…
— C’est tout ? »
Le dieu du chaos observa de nouveau la jeune femme, qui fit de même. Elle lui prit doucement les mains dans les siennes en baissant la tête.
« Enfaite… Je n’ai jamais réellement eu besoin de toi… Et encore moins depuis Umma. Mais… Je veux que tu restes… Je… Je suis attachée à toi, Seth… Je veux que tu restes avec moi… Je ne me sens pas capable d’aller plus loin sans toi… »
Seth l’écouta, surprit. Décidément… Il n’y avait qu’elle pour lui dire de telle chose.
« Ben, ça me dérange pas de rester même si tu n’as plus besoin de moi… Je me plais ici. À tes côtés… »
À ces mots, l’égyptien détourna le regard, les joues roses. Tiamat l’observa, légèrement surprise avant de sourire à la réaction gênée de son ami. Elle se redressa un peu, mais alors que le jeune homme allait reprendre la parole, il s’arrêta net, les yeux ronds.
« Merci, Seth… »
La jeune femme venait de lui embrasser la joue, légèrement embarrassée, tout comme son ami qui l’était d’avantage. Seth la regarda, surpris, et le cœur battant ne s’y attendant pas. La déesse ne dit rien de plus, et lui lâcha les mains avant de se caller de nouveau contre le murée.
Un peu plus loin, Ninkigu et Ningishzida avaient vu la scène. Le portier était surpris, tandis que le draconien avait un sourire amusé. Il avait eu l’occasion de voir leur rapprochement depuis leur séjour en Égypte.
« Ils se sont bien trouvés, non ? lança Ninkigu.
— Euh… Je ne sais pas. Seth n’est pas d’ici. Je me demande si c’est une bonne chose…
— Ils font bien ce qu’ils veulent. Moi je suis pour en tout cas. Sourit le draconien.
— Toute manière tu aimes les couples un peu particuliers, d’après Bahamut. Fit Ningishzida. »
Du côté d’Anubis, le dieu chacal marchait sur les rives du Nil. Le soleil commençait déjà redescendre, lorsque le gardien des morts se stoppa en voyant une ombre à ses pieds. Ou plutôt trois.
« Vous ne avez pas marre ? soupira Anubis. »
Il releva la tête, après avoir dit ceci d’un ton désespéré. En face de lui se trouvait trois divinités : une déesse lionne avec des cheveux bruns, attaché en une longue tresse et vêtue d’un drap blanc croisé sur la poitrine, et un autre à la taille. Sa peau était aussi bronzée que celle de ses deux amis, presque noire. Le second avait les cheveux bruns et une paire d’oreilles avec une queue de chien. Le troisième, plus grand que ses deux amis, avait les cheveux ébènes et mi-longs, avec un bandana bleu foncé orné de plumes noirs. Il s’agissait de Méhyt la déesse lionne du désert, Hemen le dieu faucon sombre, et Oupaout le dieu chien d’Assiout.
« Voyons, Anubis… C’est toujours marrant de t’embêter ~ lança Méhyt, amusée.
— Un bâtard comme toi ne devrait pas être ici. Renchérit Oupaout, en ricanant.
— J’ai rien demandé. Cracha Anubis. »
Au même instant, le dieu chacal reçut un violent coup de genou dans le ventre, lui coupant la respiration durant un instant. Hemen était le responsable, et lui attrapa la frange pour le forcer à relever la tête, bien qu’il soit à genou, et se tenant le ventre.
« Parle-nous avec un autre ton. Nous sommes tes aînés. Cracha Hemen, froidement.
— De même pas un an… répliqua Anubis, essoufflé. »
Hemen le souleva d’un cou, en attrapant sa mâchoire. Et avant même qu’Anubis ne puisse faire quoique ce soit, il l’éjecta dans le Nil. Le dieu chacal ressortit hâtivement de sous l’eau, trempé, et assis, tout en toussant.
« Choppez-le ! s’exclama Hemen. »
Aussitôt dit, aussitôt fait. Méhyt et Oupaout attrapèrent les bras d’Anubis, l’empêchant de se défendre malgré son agitation.
« Lâchez-moi ! grogna Anubis.
— Même agacé, tu n’es pas crédible, Anubis. Lança Hemen, en arrivant à sa hauteur. »
Le gardien des morts continua à se débattre, jusqu’à ce que le faucon noir pose une main sur son bas.
« Que dirais-tu de subir la pire humiliation ? »
Le chef de la bande avait dit ceci d’une voix effrayante aux oreilles de sa victime. Ses trois harceleurs l’avaient déjà humilié de bien des façons : ils l’avaient envoyé dans les ordures, l’avait arrosé de sang de chacal égorgé, et lui avait même lancer leurs organes sur lui. Ce petit groupe n’avait aucun respect, même envers les animaux, aussi bien vivants que morts. Alors qu’Anubis regardait Hemen, effrayé, ne pouvant rien faire, et sachant parfaitement ce qu’il avait derrière la tête, le faucon noir lui arracha son bas. Le dieu chacal s’empressa immédiatement de caché sa partie intime avec sa queue, paniqué face aux sourire qu’affiché le chef de la bande.
« Hep ! J’ai pas fini ! »
Sur cette exclamation, Hemen lui attrapa la gorge, tandis que Méhyt et Oupaout resserrèrent leur étreinte.
« Un bâtard comme toi ne devrait pas avoir de dignité. Un peu comme Seth en faie. L’un comme l’autre vous êtes inutiles et sans importance dans ce monde. Il aurait mieux fait de se faire exécuter. Cracha Hemen, sachant très bien la relation qu’Anubis avait avec Seth. »
À ces mots, tout sembla s’ arrêter brusquement autour d’Anubis. Il se moquait de Seth, sans le connaître. Sans celui qu’il voyait comme son père, l’Égypte serait morte depuis longtemps. Puisqu’Apophis aurait déjà vaincu Râ. Perdu dans cette réflexion, le dieu chacal ne sentit pas les mains d’Hemen qui lui attrapa les chevilles, pour les étendre de force. Un mouvement de panique lui vain lorsqu’il le comprit, puis soudainement, des hurlements de douleur et d’agonies tranchèrent les airs. Puis plus rien…
À suivre…
-------------------------------Un chapitre plutôt calme, avec de nouvelles révélation suivis d'explication. Ainsi que le mauvais échange entre Anubis et le trio d'enquiquineur. Alors oui la fin est perturbante et ça va un peu loin, mais faut bien faire du drame x)
Sur ce, je vous dit au chap 18 !
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Story of Chaos "the beginning" - Premier Jet
FantasySeth, dieu du chaos, fut exilé au confins du désert après son jugement pour l'assassinat de son frère Osiris, roi d'Egypte, et pour la tentative d'usurpation du trône. Après un mois d'ennui, l'assassin décida de quitter le pays. Il traversa la Sinaï...