D'amour et de Rap

29 - SOFIA

- Vous êtes la dame de la brocante ?

Quoi ? Je les pointe du doigt. Ces deux là ont l'air de s'être déjà rencontrés. Pourquoi je ne suis jamais au courant de rien au juste ? Je suis sûre que même Barack il le sait.

Ou pas.

- Vous deux ? Vous vous connaissez ?

- Ouais vite fait, le client répond.

C'est un complot et en plus, Mamita à l'air toute contente de le voir. Qu'est-ce qu'ils ont fait ensemble ? Sérieusement je me le demande et j'espère qu'il n'y a rien de malsain derrière toute cette histoire. Je connais ma grand-mère et ses penchant.

- Sofia stop ! Je sais ce qu'il se passe la dedans.

Elle montre son front. Elle a visée dans le mille : j'étais justement en train de me faire des films. Je ne sais pas comment la doyenne peut avoir cette faculté de tout deviner de moi. C'est l'expérience j'imagine.

- C'est ma petite fille.

Mamita est toute fière de me présenter au client - qui semble être un peu plus que ça maintenant, un ami ? - et j'avoue que ça me fait chaud au cœur. J'ai jamais vu quelqu'un aussi admirative devant moi que ma grand-mère. Et croyez moi je n'ai jamais rien fait d'extraordinaire. Je ne suis qu'une fleuriste.

Propriétaire d'un chat dorénavant.

- Je viens t'acheter des fleurs bichette.

- Ah parce qu'elle les files même pas gratos ?

J'y crois pas, elle me fait passer pour une grosse radine. Bon j'avoue que je ne pense pas souvent à lui en ramener alors que je sais pertinemment que Mamita en raffole. Après si elle me le demandait ça serait avec la plus grande des joies que je lui composerai un bouquet.

Et elle le sait.

- Sérieux Sofia t'es pas cool.

- Mais quoi ? Elle m'a jamais demandé aussi !

D'ailleurs qui il est pour me faire la morale ? Un mec plein de charme... Et alors ? Ça ne change strictement rien. Puis j'ai pas a essayer de me défendre, ce n'est pas moi qui suis en tord dans cette situation. C'est en partie pour cette raison que je fusille la principale concernée du regard.

- Tous les deux, dehors !

- Oh allez !

J'ai changé de cible.

J'aimerai bien que Barack se décide enfin à sécher les cours aujourd'hui car j'ai besoin de complice. Quoi qu'il serrait capable de les aider à m'enfoncer ce traître. Finalement le rwandais est bien là où il est.

- Et comment tu t'appelles mon grand.

Le client a passé l'âge qu'on l'appelle de cette manière mais Mamita n'a pas l'air d'être de cet avis. Après j'aime bien, je trouve que ce surnom est super drôle. Lui qui porte une casquette et un sweat et qu'à l'air super sérieux ça lui enlève de la crédibilité un peu.

- Enzo, madame.

- Tss moi c'est Mamita.

Elle lui fait un clin d'œil et je dois sincèrement me retenir de lever le regard au ciel. Elle abuse vraiment sur ce coup ci. C'est difficilement que je me retiens de rire, je me régale je vous jure.

- Bon bah moi je vais vous laisser, à plus Sofia.

- Bisous mon grand !

Dès que le mec passe la porte je n'attends pas deux secondes de plus et laisse tomber mon visage dans mes paumes ouvertes. C'est pas possible, après Barack c'est ma grand-mère qui me fait le coup de ne pas être sortable.

Comment je vais survivre toute seule ?

- Je t'ai apporté les croquettes.

- T'es la meilleure Mamita.

Effectivement, sans les fameuses croquettes le repas d'hier a été compliqué pour Lomepal. Au début le black lui a proposé ses pâtes mais je crois que le pesto dégoute mon chat alors on a essayer le thon. Il aimait pas non plus figurez vous, à seulement deux mois monsieur fait déjà la diva. On aurait presque dû l'appeler Queen B finalement. Y'a a un qui aurait été content au moins.

- Laisse les là, je désigne l'arrière boutique.

Je jure que plus ça va et plus la pièce commence à ressembler un dépotoir. Faudrait que je fasse du rangement un de quatre.

- Tu sais ça m'aurait fait plaisir de continuer à lui cuisiner des petits plats.

- Ce n'est qu'un chat, il n'a pas besoin de manger bio.

Mamita est tellement généreuse qu'elle serait capable de se casser le dos pour un simple animal. J'admire sa qualité, vraiment, mais lorsqu'elle en fait trop faut bien que je la stoppe. Je soupire et m'assoie sur une chaise. Je suis fatiguée, vraiment. Cette journée s'annonce bien vide. Encore une fois. Dès que ma grand-mère s'en va j'en profite pour squatter chez ma tante. J'ai besoin de réconfort et de bouffe. Beaucoup de bouffe.

Alors comme ça il s'appelle Enzo ?