84 - ENZO

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- La semoule ça rend vraiment pas sexy.

- Parle pour toi.

Je vous jure j'aurai dû attendre la fin du repas avant d'embrasser ma brunette. Si j'avais su plus tôt qu'elle ne savait pas manger correctement des grains de blé, j'aurai attendu avant de lui demander de sortir avec moi.

C'est un tue-l'amour cette femme.

- T'es d'accord avec moi toi ?

Je glisse ma main sous la table improvisée et caresse la petite tête blanche qui s'avance vers moi. En y réfléchissant c'est quand même bizarre d'avoir appelé un animal pareil qu'un rappeur, c'est quelle genre de groupie au juste ?

Du genre à te faire tourner la tête, mec.

- Essaie pas de retourner le chat contre moi, il est déjà à fond de mon côté.

- C'est parce que tu le nourris, c'est tout.

La petite boule de poil se sent assez à l'aise pour se permettre de monter sur mes genoux et je ne peux que regarder impuissant Lomepal faire sa sieste sur mes cuisses. J'avoue, elle est mignonne mais manger dans ses conditions n'est pas l'idéal.

- Eh voilà, en un diner tu bousille toute l'éducation de mon chat.

- C'est elle qui est montée toute seule.

- Menteur, tu lui as fait du charme.

Je lève mes mains au ciel en signe d'innocence. Comment on peut faire du charme à un animal au juste ? C'est parce que je l'ai caressé c'est ça ? D'abord c'est Lomepal qui a commencé, elle avait pas qu'à se planquer sous la table aussi.

- Tu dis rien pour te défendre ?

- J'en ai pas besoin, je sais que j'ai raison princesse.

Ma fleuriste lève les yeux au ciel mais le petit sourire qui traine sur ses lèvres me prouve que j'ai gagné. Elle fixe un instant son bureau et m'indique du doigt de rester à ma place, je vais pas vous mentir que ça me rend curieux. Elle m'a fait un cadeau ? Si c'est le cas je vais me retrouver bien con car de mon côté j'ai rien à lui offrir.

A part mon cœur sur un plateau.

- J'ai oublié de te présenter quelqu'un.

Sofia s'approche en et je remarque qu'elle a enfermé quelque chose entre ses mains et c'est pas un cadeau. D'ailleurs ça me soulage, je préfère que les choses restent simples entre nous.

Comme elles l'ont toujours été.

J'ai aucune idée de la nature de la chose qu'elle retient prisonnière mais vu comment ça semble remuer entre ses paumes ça doit être vivant. Elle à recueillit quel genre d'animal cette fois ?

- C'est un nouveau membre de cette famille.

Elle ouvre doucement ses mains et je vais pas vous mentir : ma première réaction n'est pas du tout positive. Ma brunette a encore dégoté un animal mais celui là n'est pas le plus mignon. Il est tout poilu et même si sa taille est relativement petite, la longue queue du bordel ne m'aide pas à avoir confiance.

- C'est un rat ?

Avec enthousiasme, ma grecque acquiesce et ses yeux pétillent encore plus qu'auparavant. Si seulement je pouvais lui faire le même effet...

- Il s'appelle Ratatouille. T'as peur ?

- C'est pas normal d'adopter ce genre de truc princesse.

Et je le pense sincèrement.

- Au début je pensais pareil mais avec Barack on s'est vite attachés.

- Y'a des jours où vous faites pas de conneries ou bien ?

Elle semble réfléchir un instant et je ne peux pas m'empêcher de lisser le plis qui se forme entre ses sourcils. Puis lentement je laisse mon pouce vagabonder sur sa peau douce et je m'arrête un instant sur ses lèvres. Si ma brunette a décidé de donner un peu d'amour à ce rongeur alors je dois au moins essayer de m'y faire.

Pour elle.

- Bienvenu à Ratatouille alors.

Lentement je m'écarte de Sofia mais ma brunette me retiens et pose ses deux mains sur mes joues. Si elle continue comme ça je vais mourir sur place, ses caresses sont les meilleurs du monde. Je ne sais même pas où se fichu rat s'est enfuit mais je suis beaucoup plus rassuré depuis qu'il ne rode plus dans les parages, je suis tout sauf courageux devant ce genre de bête.

- Où tu t'en allais comme ça.

- Sûrement nul part.

Son baiser est chaud et croyez moi, elle n'est plus du tout la Sofia timide que l'on connait tous lorsque sa langue danse avec la mienne. J'aimerai lui dire tout ce que je ressens pour elle mais je sais qu'en ce moment toute parole est inutile.

Alors je glisse sa mains dans ses cheveux mais y'a un truc auquel je n'avais pas pensé qui me rattrape : les cheveux bouclés c'est indomptable, ça s'emmêle trop. Et je sens ma brunette tiquer.

- Pardon. Je t'ai fait mal ?

- Un peu, t'es pas doué.

Ma bouche près de son oreille je lui murmure encore une fois mes excuses.

On en était où déjà ?





D'amour et de RapOù les histoires vivent. Découvrez maintenant