- Tu vas me faire la tête encore longtemps ?
Je regarde ma sœur et bien évidemment elle ne répond rien. Je savais qu'inviter les gars à nous rejoindre pour ces vacances était une idée plutôt risquée mais jamais je n'aurai imaginé qu'Em le prendrait aussi mal.
- Puis ça va te faire du bien de voir de nouvelles personnes.
- Je les connais depuis toujours Enzo, c'est pas des nouvelles personnes.
J'avoue qu'elle marque un point et je m'en veux. Seulement tant que l'album n'est pas fini impossible qu'on décide de la promo, qu'on gère la pochette et les concerts et je ne peux pas me permettre d'attendre autant de temps. J'ai déjà beaucoup trop de retard.
- Câlin ?
- Tu fais chier, je voulais qu'on soit que tous les deux.
- On sera tous les deux, je t'ai dit les mec arrivent pas maintenant.
J'entends Emilie souffler mais au fond d'elle je sais qu'elle est calmée. D'ailleurs on arrive a destination et immédiatement je la sens qui se detend. Forcément, j'ai sorti le grand jeu.
- C'est un...château ?
- Pas exactement, plus un manoir je dirais.
Je ris en l'observant : la bouche de ma soeur reste grand ouverte et on dirait un poisson. Si j'ai réservé un lieu aussi grand pour la semaine c'est parce que je sais que tout le matériel de Mickael va prendre de la place. Alors à peine le moteur éteint Em se précipite dehors et cours vers l'entrée. Elle peut toujours essayer de gruger la meilleure chambre, de toute façon c'est moi qui ai les clefs.
- Ralenti Schtroumpfette, tu vas te blesser.
- Mais nique ta mère Enzo.
- C'est la tienne aussi je te rappelle.
- Nan toi t'as été adopté.
Je me retiens de lui balancer à la gueule le premier truc qui se trouve sous ma main. Croyez pas, j'en ai vraiment envie mais seulement ce voyage m'as beaucoup trop fatigué et je n'ai plus la force de me battre. C'est tout.
- De toute façon tu dors dehors.
- Crève.
Je me jette sur elle et la plaque au sol. C'est beaucoup trop facile : ma sœur est une naine au poids plume alors entre le double tacos que je me suis enfilé sur la route et le Mcflury au caramel elle est vite ensevelie sous moi. Le pire c'est qu'elle gigotte dans tous les sens mais ça ne donne rien.
- T'es trop faible.
- C'est toi qui pèse trois tonnes aussi.
Je fais mine d'être vexé et repart en direction de la voiture : j'ai un plan. Au moment où Em se trouve assez près du véhicule je coince son pull dans la portière. Bien évidemment je vérouille le tout. Là je me refugie dans la maison et après avoir refermé la porte dèrrière moi je ne oeux plus l'entendre se plaindre.
Encore dix minutes et je retourne lui ouvrir.
Pour patienter je monte l'immense escalier blanc et me jette sur le lit de la première chambre que je trouve. Ca ne fait même pas encore une journée que j'ai quitté Paris mais je suis certain d'une chose : ma brunette me manque déjà. Alors je sors mon téléphone puis, après avoir hésité à lui envoyer un texto, je presse le bouton appel.
La tonalité résonne pendant tellement longtemps qu'à la fin je crains que ma fleuriste ne décroche pas. En m^me temps un coup d'oeil au réveil situé dans la pièce m'indique qu'il est minuit et à cette heure Sofia doit dormir. Heureusement pour moi elle était juste occupée car lorsqu'elle décroche elle déclare essoufflée :
- J'ai couru dans la rue pour récupérer Lomepal.
- Pourquoi il t'arrive toujours des galères ?
Je ris car franchement mon karma n'est pas mieux que le sien. Et d'ailleurs il va surement m'arriver quelques merdes cette semaine sinon c'est pas drôle. Je ne peux pas m'empêcher d'imaginer Sofia en pyjama qui poursuit un chat en chaussette au milieu de la rue, j'espère qu'il y a au moins un témoin pour marquer cet évènement dans l'histoire.
- Ca s'est bien passé la route ?
- Ouais vite fait, j'ai bloqué ma sœur dans la portière. Attend je t'envoie une photo.
Je vais pas vous mentir : je suis fier de moi. Cette fois on peut vraiment dire que je me suis surpassé pour trouver comment embêter ma sœur. Le pire c'est qu'il fait encore nuit et que l'air ici est plutôt froid.
Pour pas dire glacé.
- Enzo c'est pas marrant ! Il pourrait lui arriver un truc !
C'est pas vrai, alors comme ça ma grecque est aussi de son côté ? Les êtres de sexe feminin sont tous des traitres.
- Je te jure elle l'a mérité, elle est insupportable.
- Et t'es pas innocent non plus.
C'est fou comment elle a le pouvoir de me faire culpabiliser en une phrase. J'aurai préféré ne jamais découvrir ce pouvoir quelle a sur moi. Je vous jure je suis presque en train de me lever pour redescendre vers la voiture. D'ailleurs ça me fait penser qu'on a toujours pas débarrassé les valises.
Bordel, cette femme me contrôle.
- Tu me manques.
- Libère ta soeur.
- Tu fais exprès ?
- Je plaisante pas, je veux pas qu'elle se fasse mal.
Je viens d'avouer à ma brunette qu'elle me manquais et elle ne me répond pas. Je vous jure je crois qu'on peut appeler ça un vent et ça fait mal. Mine de rien je continue la conversation qui se prolonge encore un peu avant de raccrocher. Au final j'attrape mes clés et me prépare à me faire bouffer par le Démogorgon aux cheveux bleus.
Génial.
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D'amour et de Rap
Любовные романы« Sofia est une fleuriste qui s'épanouit un peu plus de jours en jours. Elle mène une vie calme et posée dans le 15ème. Un peu timide, elle chouchoute ses fleurs ou encore sa grand-mère. En effet bien qu'indépendante, la jeune fille partage son foye...