83 - SOFIA

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« J'arrive »

Ce simple texto d'Enzo suffit à me mettre dans un état d'anxiété pas possible alors pour trouver du réconfort je me tourne vers Barack, lui qui est plus détendu que jamais. Sérieusement, j'ai beau le côtoyer depuis un bon nombre d'années maintenant je ne comprends toujours pas comment il parvient à rester zen dans toute situation.

Et je suis carrément jalouse.

J'en profite pour allumer les deux bougie que j'ai déposé sur la table de l'arrière boutique et aligne les couverts à côté des assiettes. Tout est déjà parfait mais me focaliser sur des petits détails inutile m'aide à faire le vide dans mon esprit.

- Si il aime pas le couscous on fait comment ?

- Tout le monde aime le couscous meuf.

Tout le monde ?

Je soupire et guette l'entrée de la boutique. Vous devez pensez que je dois être vraiment accro à mon travail pour vouloir que y passer même une soirée. J'aime seulement beaucoup cet endroit, après tout c'est là qu'est ma vie.

- J'aurais dû préferer le plan trotinette. Ce truc c'est plus romantique qu'un diner.

- C'est cliché de ouf.

- Parce que c'est as cliché ça ?

D'une main j'attrape la bouteille de vin qui traine sur le comptoir et la montre au rwandais. Le pire c'est que je n'aime même pas le goût que cette boisson à. Pour preuve j'en prend une gorgée et grimace lorsque le liquide se fait amer.

Le coca c'est tellement mieux.

- Bon je vais devoir y aller moi.

J'acquiesce et embrasse mon black avant qu'il ne franchisse la porte de la boutique. D'ailleurs le timing est bon car je vois approcher l'homme que j'attend depuis bien trop longtemps: Enzo. Sans réfléchir je m'avance vers lui pour au final me mettre à courir et je peux vous dire que la brise qui me fouette le visage est bien trop fraiche à cette heure tardive pour être encore agréable.

Mon brun.

Ce soir il porte son perfecto en cuir et je dois admettre qu'il est plus sexy que jamais et je souris quand je remarque qu'il m'a écouté : il porte un jean et c'est ma première victoire. Cependant je grimace bien vite à la vu de sa casquette qui lui mange la moitié du visage.

J'aurai dû préciser pour ça aussi.

- Salut princesse.

Ca ne fait que dix secondes que l'on s'est retrouvés et je sens déjà mes joues virer au cramoisie. Malgré tout je choisis d'ignorer ma timidité, faut bien que je réussisse à la combattre un jour celle là. Alors j'attrape simplement la main de mon invité et le tire doucement vers l'intérieur de la fleuristerie.

- Tu viens on rentre ?

- A tes ordres Sofia.

Je lève les yeux au ciel et referme à clef la porte en verre derrière nous. Je vous jure que je ne le fait pas dans le but de séquestrer Enzo : je m'assure juste qu'aucun client ne se décide à aller acheter des fleurs lors d'un moment pareil.

- C'était bien Disney ?

- M'en parle pas !

Enzo rit mais lorsque je plonge mes yeux dans les siens j'ai plus l'impression qu'il a envie de pleurer. En même temps se taper un parc d'attraction en famille est toujours la pire idée qui soit : personne n'est jamais d'accord et ça se finit toujours en dispute. J'espère pour lui qu'il a quand même profité de son moment seul avec sa sœur.

- Emilie va bien ?

Il hoche la tête et se mord les lèvres. Ok, je devine facilement que je viens de dire une connerie. Seulement j'aimerai bien qu'on m'explique comment parlé de la sœur d'un mec peut le refroidir à ce point, surtout lorsque le mec en question à passé toute la journée avec elle.

C'est peut être justement ça.

- Ecoute Sofia, on est pas là pour parler famille hein ?

Je baisse le visage et fixe mes pieds. C'est vrai que depuis le lapin que je lui ai posé ce matin il me semble que j'ai des explications à donner. Seulement comment tout lui avouer sans qu'il parte en courant ? Alors je ferme les yeux un instant pour rassembler mon curage à deux mains.

- Je sais ce que tu dois penser de tout ça, c'est compliqué.

- T'as raison je comprends rien. Pourquoi tu fuis toujours ? Pourquoi ? Si je te plais pas suffit de le dire. C'est pas beaucoup plus compliqué que ça. Alors t'es timide je comprends sauf qu'à un moment donné faut se laisser vivre un peu. Et ça veut dire se dépasser, ma belle.

J'y crois pas, même lorsqu'il essaie de m'engueuler il est toujours aussi doux. Il essaie de me déchiffrer je le vois bien, seulement je crois qu'il n'a aucune idée de l'aventure dans laquelle il va s'engager s'il reste avec moi. Les idées se bousculent dans mon esprit et je ne parviens pas à former une seule phrase qui ait un sens. Alors je reste mutique, tout simplement.

- Et dire que ta tante m'avais prévenu.

Cette remarque me fait lever la tête et je crois que c'est même mon déclic. Sans réfléchir je m'approche encore un peu plus d'Enzo, jusqu'à ce que je puisse attraper son visage en coupe et je le fixe droit dans les yeux.

- Je te jure que tout les jours j'essaie de te prouver à quel point tu comptes pour moi et tu peux même pas savoir tous les scénarios que je me suis imaginé toute seule. Alors peut être que je suis morte de peur à cette instant, peut être que je vais le regretter plus tard, mais laisse moi te dire une seule chose : je suis folle de toi Enzo. Depuis le début.

Je murmure la fin de ma phras comme pour moi même et je crois bien que je suis à deux doigts de pleurer. Est ce que ça fait toujours cet effet là de dire la vérité ? Dans ce cas je devrais essayer plus souvent, ça fait un bien fou.

- Je tiens à toi Sofia.

Et il n'attend plus pour venir écraser délicatement ses lèvres sur les miennes. Son baiser est doux, chaud et humide et j'ai l'impression que toutes les blessures de mon cœur se referment en même temps.

Pitié, faites que ce moment ne prenne jamais fin.



D'amour et de RapOù les histoires vivent. Découvrez maintenant