70 - ENZO

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- Hallo Sofia ? Tout va bien ?

Je l'entends prendre une grande respiration à l'autre bout du fil et à l'instant j'ai peur pour elle. Il lui ait arrivé quelque chose, j'en suis sûr.

- Tout va bien, j'étais juste au Palais du Luxembourg et je me disais...

- Attend t'es pas à la boutique ? T'es sûr ça va ?

Je ne vois que deux solutions pour que ma brunette déserte son lieu de travail en pleine semaine. Soit elle y a mis le feu et elle est SDF de boutique, soit elle est malade comme un chien. Or elle ne semble être ni l'un ni l'autre.

- Ouais, je viens de réaliser un truc c'est tout.

- Ah, t'as pris conscience que tu m'aimes c'est ça ? C'est normal, toutes les meufs traversent ça.

A l'instant je plaisante masi mon souire s'évanouit bien vite lorsque ma fleuriste hésite au téléphone. Elle pense vraimùent ce qu'elle insinue ? Parce que dans ce cas je prends le premier train pour Paris dans la minute qui suivra la fin de cet appel.

Moi aussi je t'aime Sofia.

- Eh bien, j'ai l'impression que...

C'est drôle comme je la sens qui rougit m^me à travers un téléphone. Mon écran en devient même chaud - ou alors c'est simplement parce que le laisser branché toute la nuit et la matinée n'était pas franchement la meilleure des idées que j'ai eu cette semaine.

Quel imbécile.

- Sofia ?

- Hum ?

- Enlève tes doigts de ta frange et respire. Ca va bien se passer promis.

Je l'entends marmonner des paroles inintelligibles à l'autre bout du fil. Serieux, cette femme est l'être le plus mystérieux qu'il m'ait été donné de rencontrer. D'abord elle m'appelle pour me parler de ces sentiments puis ensuite elle devient muette comme une tombe. Elle est compliquée.

J'espère que jamais ma petite grecque ne changera.

- C'est bon.

- Alors maintenant écoute moi. C'est assez dur pour nous deux de faire ça par téléphone alors on va faire ça en vrai, d'accord ?

- D'accord. Si c'est ok pour toi.

- Je passe par Disney avant de rentrer, ça te dis de venir ? J'te jure que cette torture sera plus douce si t'es là.

- Cette torture, carrément ? Tu serais pas un peu drama queen sur les bords ?

- Je te jure que j'exagère pas, ma soeur va devenir incontrolable.

Je l'entends rire dèrrière l'appareil et jamais mon coeur ne pourrait être gonflé de plus d'amour. Heureusement pour moi elle accepte et on fixe une heure pour se voir.

Plus que trois jours.

On fini par raccrocher et je sors de ma chambre avec le sourire le plus nais de toute ma vie plaqué sur mes lèvres. J'arrive presque pas à y croire tellement les paroles de Sofia me paraissent improbables. Alors comme ça on va pouvoir se lancer dans quelque chose ?

- Ok. Alors là t'es vraiment chelou.

- Ta geueule.

Pourquoi faut-il qu'Emilie casse l'ambiance. Ca doit être un truc de petite soeur ça, de niquer les moments où on se sent vraiment bien. Tout ça juste pour attirer l'attention.

Mais quelle peste.

- Alors t'as pécho ?

- Tu peux pas arreter d'écouter aux portes ?

- C'est pas dans mes gènes, désolé le moche.

Elle était bien mieux lorsque son pull était coincé dans la portière de ma voiture, vous ne trouvez pas ? On ne reviendra pas à deux de ce séjour je crois, c'était pas une si bonne idée que ça les vacances en famille finalment. Pas que je me sens mal ici, seulement la colocation est, disons, compliquée. En y réfléchissant ça fait un moment qu'on vit plus ensemble elle et moi.

- Sit pas jalouse je t'aime toi aussi.

- ALORS TU L'AIMES.

- J'ai pas dit ça Emilie !

Je lui tourne le dos et réalise que si en fait, c'est un peu ce que je viens d'insinuer implicitement. Néanmoins je suis bien loin de regretter mes paroles : ça me rend heureux de penser à ma brunette.

- Retourne à ta dinette Schtroumpfette, moi je bosse l'album.

- J'avais presque oublié que les gars s'incrustaient demain.

- Ils sont invités je te rappelle.

- Mon cul.

je lève les yeux au ciel et attrape ma soeur dans les bras. Evidemment je peux pas assumer le fait que je lui fait un câlin alors je la serre fort dans mes bras et je sais que je lui fait un peu mal même. Criez pas tout de suite au scandale : je reste raissonable dans la torture. Disons que je lui fait juste une piqure d'aibeille.

- T'es le pire grand frère du monde, tu sais ça ?

- Ouais et toi t'es la plus grosse.

Je vous jure, c'est beau l'amour entre frère et soeur.



D'amour et de RapOù les histoires vivent. Découvrez maintenant