- J'ai peur.
- Sois tranquille meuf, c'est moi qui le tiens.
- J'ai vraiment peur.
- C'est qu'un eyeliner Sofia.
J'essaie de ne pas trembler mais c'est assez difficile. Au vu de l'expèrience désastreuse que j'ai eu la dernière fois avec cet outil du diable je suis loin d'être rassurée.
Même si c'est Barack qui s'occupe de ça.
- Respire quand même, grosse nouille.
Je vous jure que j'essaie de me détendre mais rester sereine plus de trente secondes m'ait impossible. J'avoue : je suis doublement stréssée. En premier, le black a beau me dire qu'il maitrise le maquillage à cent pour cent je sais qu'on est jamais à l'abri d'un fiasco et, je sais pas vous, mais moi je tiens à ce que mes yeux ne finissent pas crevés. Ensuite, j'appréhende vachement pour ce soir alors à nouveau j'en parle au rwandais. Je lui ai déjà fait par de tout ça un million de fois. Seulement, il ne fait que de me donner des conseils ultra pétés sauf que j'ai besoin d'être rassurée.
- Imagine si y'a un blanc ?
- Eh bah tu bouffes, ça le comblera. Mais genre doucement sinon tu vas passer pour une dalleuse.
- Parce que j'en suis pas une peut être ?
- Si mais il est pas censé le savoir je te rapelle.
C'est vrai que ça change tout, hein. Au pire on a mis au point une stratégie : j'ai renommé le contact Barack en Client IMPORTANT. De cette manière je n'aurai qu'à envoyer un rapide texto au concerné pour qu'il fasse sonner mon portable : c'est mon échappatoire en cas de crise. J'espère tout de même que je ne vais pas recourir à ce stratagème. C'est pas honnête du tout et en plus la soirée se passera sans doute bien, je me fais des films et c'est tout.
- Bon maintenant faut choisir tes fringues.
- C'est pour ça que t'es venu frère.
- Exactement. Je vais te transformer en Beyonce.
Je lève les yeux au ciel. Avant d'atteindre le sex-appeal de l'icône Américaine le monde aura le temps de se détruire, de se reconstruire puis de faire ses courses.
Voir même prendre un café.
- Je t'ai ramené des robes. Elles appartiennent aux chieuses qui me servent de soeurs.
- C'est méchant de dire ça.
- Tu sais comment elles m'appellent ?
Aucune idée mais, connaissant vaguement la famille de Barack, ça doit être sympa comme surnom. Surtout que mon meilleur ami est baraqué et méga grand. Je le voit inspirer - il fait le deuil de sa dignité, le pauvre - puis avec une moue toute triste il déclare :
- Lapin. Elles m'appellent lapin.
Le black fait semblant de pleurer pendant que je souris. J'avoue que ça ne lui va pas du tout mais c'est beaucoup trop intelligent comme idée, j'aurai pas fait mieux.
- Maintenant on passe aux choses serieuses bébé.
- Yes.
Vu que Barack s'y connait beaucoup plus que moi question mode, je m'assoie sur le lit et le laisse vagabonder entre la valise qu'il a transporté et mon placard. Très vite il à l'air de savoir ce qu'il veut car il trouve une pièce et commence à se pencher vers les accesoires.
- Essaie ça si tu veux bien.
- J'ai le choix ?
- Bah nan.
Je secoue la tête en riant et enlève la robe de chambre que je portait jusqu'à présent. Il me faut un peu d'aide pour enfiler la robe mais une fois l'épreuve réussie je ronnais qu'elle est plutôt cool. Leger décolleté en V, rouge avec imprimé fleurs, cet habit est super fluide et m'arrive juste en dessous du genoux : elle est longue et sublime.
- Maintenant tu mets la ceinture noir. Ok, on va rajouter des bijoux.
- Je peux garder mes boucles d'oreilles au moins ?
- Ouais, c'est des créoles ça passe avec tout.
Le black acroche trois petits bracelets à mon poignet et une rangée de colliers à mon coup. Une fois que mon stylite perso juge que ma tenue est correcte - je vous jure il se prend la tête pour un rien - il m'autorise à regarder dans la glace le résultat.
J'adore.
Vraiment. Tout est juste parfait. Pourquoi j'ai pas autant de talent moi ? C'est injuste, c'est moi la meuf dans cette relation, c'est moi qui devrait savoir me maquiller et tout. Mais forcément il gère mieux que moi et ce dans tout les domaines.
La vie est moche parfois.
- J'ai préparé des gateaux.
- Merci mec j'ai trop la dalle.
- C'est pas pour toi.
Comment ça ? Si il décide de se la jouer solo c'est pas gentil. On partage toujours tout d'ordinaire et j'aimerai que ça ne change jamais.
- C'est pour Enzo meuf.
- Tu lui a préparé de la bouffe ? Mais pourquoi en fait ?
- Je t'explique.
- Dépêche, Enzo va pas tarder et je veux que tu sois parti avant.
- T'as honte de moi ?, il s'offusque.
- Je veux juste pas que tu nous suive, c'est tout.
Le rwandais s'assoit à la même place que je tenais tout à l'heure et inspire. Il prend son air serieux et ça me donne envie d'éclater de rire, sauf que je ne peux pas alors je me retiens. Je sais pertinnement que si je me moque il va gueuler et je comprends : il va tenter de dire un truc important pour une fois.
- Meuf, y'a deux choses qui retiennent les mecs : le sexe et la bouffe. Alors vu que y'en a une que tu maitrise pas et l'autre bof bof, je prends les choses en main.
- T'es taré frère.
- Je te rends un service c'est tout.
- Je sais cuisiner et je suis pas vierge, hein.
Le black grimace quand j'ennonce le fait. Y'a quelques années de ça il m'avait surpris en train de batifoler et je crois que les images le hante encore. C'était pas si nul que ça pourtant.
- Ouais mais tu t'es endormie.
- C'est faux. Puis c'est arrivé qu'une fois d'ailleurs.
Il hausse les sourcils et me tendle tupperware. Un rapide coup d'oeil ne fait que confirmer mes soupçons : il s'agit de brownies au chocolat.
Le fils de pute.
- Vas y tu m'en fait mêmepas quand je te demande !
- C'est la loi de la jungle bébé.
Bah j'aimerai bien qu'il se fasse bouffer alors.
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D'amour et de Rap
Romance« Sofia est une fleuriste qui s'épanouit un peu plus de jours en jours. Elle mène une vie calme et posée dans le 15ème. Un peu timide, elle chouchoute ses fleurs ou encore sa grand-mère. En effet bien qu'indépendante, la jeune fille partage son foye...